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Le Conseil de l’Europe s’alarme du « discours de haine » en Italie


(Photo : AFP)

Le Conseil de l’Europe s’est inquiété ce mardi 22 octobre d’une montée du « discours de haine » et de la xénophobie dans la sphère publique en Italie, appelant le pays de Giorgia Meloni à lancer un plan d’action contre le racisme.

Après cinq ans d’analyse de la situation des droits de l’homme en Italie, la Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI), émanation du Conseil de l’Europe, a publié son rapport.

L’organe s’y alarme d’une xénophobie « de plus en plus présente dans le discours public » et d’un discours politique avec « des connotations extrêmement clivantes et hostiles » envers les réfugiés, les citoyens italiens issus de l’immigration ou encore les personnes LGBTQ.

« Le discours de haine, y compris de la part de hauts responsables politiques, n’est que rarement contesté », déplore l’organe d’experts sur le traitement des questions relatives aux discriminations.

Bien que le nombre de Roms qui vivent dans des campements a « considérablement diminué », leurs expulsions forcées, « contraires aux normes internationales, n’ont pas cessé », rappellent les experts de la Commission.

« Exposés à des risques élevés d’exploitation par le travail », de nombreux migrants en situation irrégulière « ne signalent que très rarement ce type d’abus par crainte d’être expulsés », ajoutent-ils.

Classée 34ᵉ sur les 49 pays évalués en Europe par ILGA-Europe, une ONG de lutte pour les droits des personnes LGBTQ, l’Italie n’interdit « toujours pas explicitement » la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre.

Les personnes LGBTQ « continuent de subir des préjugés et de la discrimination dans leur vie quotidienne », pointe le rapport.

À partir de ces observations, l’ECRI formule une série de recommandations, dont la création d’un organisme de promotion de l’égalité « pleinement indépendant » ainsi que l’adoption d’un « Plan d’action national de lutte contre le racisme ».

L’instance propose également de veiller à ce que les programmes scolaires insistent « sur l’égalité, la diversité et l’inclusion ».

Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, la cheffe du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia, Giorgia Meloni, mène une politique migratoire extrêmement stricte.

Celle qui se définit comme une « mère chrétienne », attachée aux valeurs traditionnelles de la famille, s’est également opposée à plusieurs reprises au « lobby LGBT ».

Le Conseil de l’Europe, qui siège à Strasbourg, compte 46 pays membres. Il est chargé de faire respecter les valeurs de la démocratie et des droits de l’homme sur le continent.