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Logement : la Grande Région sous tension


«La demande croissante, alimentée par les travailleurs transfrontaliers et la proximité avec le Luxembourg, pousse les prix à la hausse», constate la note de l’Observatoire de l’habitat.

L’Observatoire de l’habitat vient de publier un premier comparatif détaillé du coût du logement dans la Grande Région. Sans surprise, le Luxembourg dope les prix, ce qui peut créer des tensions.

Il devient de moins en moins évident de se loger aux frontières avec le Luxembourg. Voilà une des conclusions de la note comparative de l’Observatoire de l’habitat sur les coûts du logement dans la Grande Région. Le Grand-Duché (6 % de la population concernée), la Lorraine (20 %), la Wallonie (31 %), la Sarre (8 %) et la Rhénanie-Palatinat (35 %) forment ce territoire transfrontalier, caractérisé par un marché commun de l’emploi et une importante mobilité entre les différents pays.

«Outre ces différences en termes de population, (…) la Grande Région présente également des disparités significatives sur le marché immobilier, notamment entre le Grand-Duché et les autres régions», note l’Observatoire de l’habitat. Avec un prix au mètre carré dépassant les 10 000 euros dans sa capitale et dans les localités avoisinantes, le Luxembourg dope les prix au-delà de ses frontières.

Les propriétaires restent nombreux

En France, les prix de l’immobilier sont en principe nettement inférieurs, avec une moyenne de 1 794 euros/m² pour les appartements en Lorraine. Mais les montants peuvent dépasser les 3 500 euros/m² près de la frontière avec le Grand-Duché.

Même phénomène en Belgique et en Allemagne. «La province de Luxembourg affiche des prix plus élevés près de la frontière luxembourgeoise, tandis qu’en Allemagne, certaines villes frontalières (…) enregistrent des prix supérieurs à la moyenne de leurs régions», avance la note.

«Malgré une baisse des prix de vente au Luxembourg depuis le troisième trimestre 2021, le marché immobilier y est toujours sous pression. Cette situation pourrait générer des tensions dans les zones frontalières belge, française et allemande, où de plus en plus de résidents locaux et de nouveaux arrivants sont confrontés à des difficultés d’accès au logement», met en garde l’Observatoire de l’habitat.

«La demande croissante, alimentée par les travailleurs transfrontaliers et la proximité avec le Luxembourg, pousse les prix à la hausse dans ces régions, accentuant les disparités et rendant le logement moins abordable pour les habitants locaux», développe encore la note.

Le Grand-Duché a connu la plus forte croissance de population entre 2012 et 2022. «Le nombre de ménages y a augmenté de 28,2 % sur cette période, contre 9,8 % en France, 6,8 % en Belgique et seulement 1,3 % en Allemagne», chiffre l’Observatoire. Malgré la situation tendue sur le marché, la proportion de ménages propriétaires reste assez élevée, avec, en 2022, un taux de 69,9 % au Luxembourg, 67 % en Belgique et 60,5 % en France.

«À l’inverse, l’Allemagne se distingue par un mode d’occupation différent, où plus de la moitié des ménages (54,9 %) sont locataires soit du marché privé (51,9 %), soit à taux réduit, une proportion légèrement en hausse par rapport à 2012, où elle était de 52,3 %», complète la note.

Les politiques de logement, qui diffèrent selon les quatre pays, ont aussi un impact sur le type de logement occupé. «On notera une fréquence plus élevée en Allemagne de ménages vivant en logement collectif par rapport aux trois autres pays dont les ménages logent plus souvent dans des logements individuels», met en évidence l’Observatoire de l’habitat.

Les propriétaires préfèrent largement les logements individuels. «Cette préférence est particulièrement prononcée en 2022 chez les propriétaires sans emprunt en Belgique (85 %), en France (84 %) et au Luxembourg (75 %), et un peu moins marquée en Allemagne (61 %)», constate la note.

Pour ce qui est des locataires, leurs logements dépassent les trois pièces au Luxembourg et en Belgique. Ce n’est pas le cas en Allemagne et en France.

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