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Libération en 1944 : «Le soulagement dans le pays était grand»


Le Grand-Duc Henri, entouré par les membres du gouvernement et de la Chambre, a déposé une couronne de fleurs au «Kanounenhiwwel», avant de ranimer la flamme du souvenir. (Photo : fabrizio pizzolante)

Le Luxembourg a commémoré hier le 80e anniversaire de la libération par les troupes américaines. Plusieurs cérémonies ont eu lieu dans la capitale, mais aussi à travers le pays.

Le Grand-Duc Henri, le Premier ministre, Luc Frieden, et le président de la Chambre, Claude Wiseler, se sont retrouvés, hier matin, à la tête d’un important nombre de personnalités venues assister à la Journée de commémoration nationale. Cette journée est consacrée au souvenir de la lutte menée par le peuple luxembourgeois durant l’occupation de 1940 à 1945.

La cérémonie au monument national de la Solidarité luxembourgeoise («Kanounenhiwwel») a constitué le début des commémorations, qui ont également amené les dignitaires au monument à la mémoire des victimes de la Shoah («Kaddish»), au monument du Souvenir («Gëlle Fra»), au mémorial de la Déportation à Luxembourg-Hollerich et au monument national de la Résistance et de la Déportation («Hinzerter Kräiz»).

«En ce jour spécial, il est avant tout de notre devoir de nous souvenir du passé et d’en tirer les leçons pour notre avenir», souligne le gouvernement dans sa proclamation, publiée à l’occasion de la Journée de commémoration nationale. «Cette année en particulier, nous commémorons le 80e anniversaire de la Libération. Les 9 et 10 septembre 1944, les premières troupes américaines arrivaient au Grand-Duché. Un moment de grande joie pour beaucoup de nos concitoyens qui n’avaient pas perdu espoir et continuaient à croire aux principes de liberté et de démocratie», poursuit le texte signé par l’ensemble des ministres.

«Le soulagement dans le pays après la libération par les troupes américaines était grand, mais ce n’était malheureusement pas encore la fin de la Deuxième Guerre mondiale», est-il rappelé dans la proclamation. En effet, «quelques mois plus tard, le 16 décembre 1944, un nouveau malheur allait s’abattre sur notre pays et ses habitants avec le début de la bataille des Ardennes. Des villages et des villes entières furent détruits. Des centaines de civils périrent. Et plus de dix mille soldats tombèrent dans l’une des batailles les plus meurtrières».

«Le début d’une nouvelle ère»

Le gouvernement met aussi en avant le fait que «pour beaucoup de nos concitoyens, la Libération ne marque pas non plus la fin de la dictature nazie». La bataille des Ardennes ne fut pas le seul contrecoup ayant suivi la libération du Grand-Duché en 1944. «Jusqu’à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, de nombreux camps de concentration en Europe restent des lieux de torture et de meurtre systématiques, surtout pour les familles juives ainsi que pour les femmes et les hommes qui se sont engagés dans la résistance. Des femmes et des hommes enrôlés de force ont dû continuer à travailler et combattre pour l’Allemagne hitlérienne ou ont été faits prisonniers de guerre. Des familles déplacées de force ont continué à rêver de revoir leur patrie», relève la proclamation.

«Mais avec le regard d’aujourd’hui, la libération d’il y a 80 ans a surtout marqué le début d’une nouvelle ère pour le Luxembourg et l’Europe. Une époque marquée par le retour de la liberté et de la démocratie, la reconstruction, la solidarité et l’engagement dans les organisations internationales. Une période de 80 ans de paix pour notre pays», soulignent les membres du gouvernement.

Les pensées étaient hier aussi avec les victimes des nombreux conflits armés qui font aujourd’hui rage à travers le monde, en premier lieu en Ukraine et au Proche-Orient. La montée des idéologies extrêmes qui «tentent à nouveau de diviser la société» préoccupe également le gouvernement. «Il est important que nous n’oubliions pas cette solidarité et cet engagement, et que nous continuions à nous engager pour la liberté, la paix et la démocratie, chez nous et au-delà de nos frontières», conclut la proclamation.

Le Premier ministre, Luc Frieden, a aussi eu un mot sur les réseaux sociaux : «Honneur à ceux qui ont contribué à la liberté». 

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