Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le City Concorde à Bertrange vient de fêter son demi-siècle d’existence en même temps qu’il enregistre l’arrivée de son nouveau directeur, Bertrand Lecante, qui entend bien renforcer davantage l’attrait du centre.
Véritable institution au Grand-Duché, le City Concorde à Bertrange a soufflé ses 50 bougies le 9 mai. Un anniversaire marqué par les arrivées quasi simultanées d’E.Leclerc, qui remplace l’historique Cora, et de son nouveau directeur, Bertrand Lecante. Depuis le 3 juin, l’ancien directeur marketing de RAK Porcelain a pris les rênes du centre commercial qui cherche à se réinventer.
Fondé en 1974, le Concorde s’est progressivement transformé en miniville de 70 000 mètres carrés avec sa centaine d’enseignes, se dotant d’un «City» devant le Concorde. Il poursuit aujourd’hui sa mue vers le concept de «lifestyle center», que Bertrand Lecante souhaite développer afin de préserver l’attractivité et le prestige du centre commercial.
Le City Concorde va-t-il garder son positionnement haut de gamme sous votre direction ?
Bertrand Lecante : Absolument. L’environnement concurrentiel autour de la ville de Luxembourg est assez costaud, assez dense et il est évident qu’il faut choisir son positionnement. C’était déjà la vision des fondateurs. Le positionnement du City Concorde est d’avoir les plus belles marques et le plus bel accueil. Pour préparer l’avenir, nous allons nous appuyer sur les forces du centre : son image, son savoir-faire et son offre.
On perçoit vite l’héritage historique
Comment ressentez-vous l’héritage historique de la famille Bram, fondatrice du centre ?
On perçoit vite l’héritage historique lorsque l’on passe du temps dans la galerie et au contact des locataires. Les partenaires historiques sont des témoignages de la façon dont le centre a vécu et évolué. Et on perçoit aussi à travers le nom du City Concorde une identité et un attachement très forts.
Je pense que tout le monde connaît le magasin Bram qui est là depuis bien plus de 50 ans dans le pays et qui est une locomotive du centre encore aujourd’hui par la qualité, la diversité de son offre et son côté unique. C’est peut-être même un mélange entre « On va au City Concorde » et « On va chez Bram ». Évidemment, les deux histoires sont liées.*
Sentez-vous une certaine pression afin de maintenir le standing du centre ?
C’est une institution, donc oui, il y a beaucoup de pression exercée par l’enjeu. C’est-à-dire qu’il faut le préparer pour son avenir, notamment pour les défis qui sont les facteurs extérieurs et les comportements de consommation qui changent. Il n’y a pas qu’internet, il y a aussi les autres centres commerciaux. Il faut avoir conscience que sur un périmètre très restreint, nous avons de grands acteurs, de grands centres commerciaux, qui sont accessibles en dix minutes et chacun avec sa qualité.
La signature « Lifestyle Center » était prémonitoire
D’où cette volonté de se définir comme un « lifestyle center » et non plus comme un simple centre commercial ?
Oui, parce que les challenges des centres commerciaux à travers l’Europe sont très importants et le Luxembourg n’y échappe pas. Il y a beaucoup de mutations, de changements dans les comportements d’achat de tous les segments de la clientèle.
Le choix de la signature « Lifestyle Center » était prémonitoire, puisque, justement, dans ce terme très générique, on parle de centre de vie ou de style de vie. Cela ne se limite plus à acheter des produits. C’est aussi passer plus de temps dans le centre. C’est pour cela que, dans un futur proche, nous allons ouvrir un Entertainment Center (lire ci-contre) pour donner d’autres occasions aux utilisateurs de venir visiter le centre. Nous souhaitons être le centre le plus populaire dans tous les segments.
Le City Concorde a fêté ses 50 ans. Comment jugez-vous sa forme ?
Il est en pleine forme! Il est très bien armé pour traverser les remous économiques que nous vivons. Il faut être tout à fait clair : les métiers qui sont au sein du centre sont frappés durement par les aléas et les challenges de la période économique que nous vivons. Néanmoins, le centre résiste très bien, probablement parce qu’il est dans un segment qui est peut-être plus préservé que les autres. Nous avons une centaine d’activités différentes si on prend la totalité et, a priori, cela représente 1 400 personnes employées dans le centre. Nous ne communiquons pas les chiffres de l’affluence, mais ce sont des millions de visiteurs par an.
Le centre en trois mots : chic, confort et exclusif
Quel a été l’effet de l’arrivée d’E.Leclerc ?
C’est toujours un changement, puisque l’enseigne Cora avait ses habitués et c’était un beau magasin. On peut aussi dire que nous avons une clientèle qui, en général, n’aime pas trop que l’on change ses habitudes. Ce qui est très bien, c’est que ce sont les mêmes équipes qui dirigeaient le Cora qui sont toujours à la baguette pour Leclerc. Et nous savons très bien que Leclerc est un acteur énorme donc nous avons toute confiance sur le fait qu’ils vont réussir.
Pour conclure, comment décrieriez-vous le centre en trois mots ?
Chic, confort et exclusif.
* Le magasin Bram est annoncé en vente par le magazine allemand WirtschaftsWoche.
Entertainement Center : un restaurant, un bowling et des jeux
L’Entertainement Center sera composé d’un nouveau restaurant de 140 places avec une gastronomie «pub food» (steak house, burger, etc.), d’un terrain de pétanque, d’une zone de jeux (billards, baby-foot, shuffleboard) et d’un bowling. L’ambition de la direction est de faire de cette zone un endroit pratique pour un afterwork ou des retrouvailles entre amis ou dans le cadre familial. Les horaires sont encore à définir, mais l’Entertainment Center pourrait être ouvert jusqu’à 22 h 30, voire 23 h.
L’objectif est de l’inaugurer à l’automne, avant les fêtes de fin d’année, mais rien n’est certain. La direction assure qu’elle déploie tous ses efforts afin de l’ouvrir avant Noël.
