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Employés communaux : l’OGBL appelle à l’égalité salariale


Le syndicat affirme qu’il luttera jusqu’à obtenir gain de cause.

Travail similaire, mais rémunération différente. L’OGBL souhaite mettre fin à ces inégalités salariales qui touchent les employés communaux en fonction de leur lieu de profession.

Dans un communiqué publié mardi, l’OGBL, le principal syndicat du Luxembourg, dénonce des écarts de rémunération injustifiés entre les employés communaux du Nord et ceux du Sud. Ces différences, qui atteignent près de 5,6 % entre certains employés, mettent en lumière un problème de fond dans la gestion des rémunérations pour la fonction publique communale.

Alors que le Sud a adopté un système équitable, le Nord semble être bloqué dans un système à deux vitesses. Un état de fait qu’Alain Rolling, secrétaire central du syndicat Service public/Landesverband de l’OGBL, juge «inacceptable».

Au Luxembourg, les employés communaux sont divisés en deux catégories principales : les salariés et les fonctionnaires. Alors que ces derniers bénéficient d’un cadre salarial fixé par la loi de façon uniforme pour l’ensemble du pays, la donne n’est pas la même pour les premiers nommés.

C’est d’ici que part le point de discorde dont fait part le communiqué. «Certains employés communaux, alors qu’ils réalisent le même travail avec les mêmes horaires et les mêmes contraintes, ne touchent pas le même salaire. Ce n’est pas normal», fulmine Alain Rolling.

Pour une convention collective nationale

Du sud jusqu’au centre du pays – de Dudelange à Koerich – l’ensemble des communes ont adopté une même convention collective. Un accord qui remonte à trente ans en arrière et qui évite «toute concurrence déloyale», analyse Alain Rolling.

Ce texte permet d’aligner les revenus des salariés sur le même point indiciaire que celui des fonctionnaires, assurant une équité totale. Au nord du pays, en revanche, la réalité est différente. «Les communes ont chacune leur propre convention. La plupart refusent d’adopter un système salarial équivalent à celui du Sud. Résultat, il y a d’énormes différences.»

Cette inégalité, l’OGBL entend la mettre à bas par une solution déjà trouvée. «Nous désirons la création d’une convention collective nationale pour ces salariés, comme cela existe déjà au sein de l’administration des Ponts et Chaussées.»

Un exemple qui, au-delà d’être performant, permettrait d’éviter certains risques. «Les salariés désavantagés en ont ras le bol. Plusieurs d’entre eux m’ont fait part de leur volonté de démissionner pour partir au sud. Nous sommes un petit pays, ce n’est pas dérangeant pour eux.» Avant d’ajouter : «En cas de désistement des postes de travail, ces communes auraient beaucoup de mal à combler les trous. Une réforme est dans l’intérêt de tous.»

Négociations délicates

Ces arguments ne semblent pour le moment pas suffire à convaincre les communes concernées. Certaines d’entre elles restent campées sur leurs positions. «C’est le cas pour Ettelbruck et Diekirch», explique Alain Rolling. Le communiqué cite également la commune de Rambrouch, dont il accuse par ailleurs la bourgmestre de se vanter de «volontairement maintenir les salaires du secteur public à un niveau bas afin de ne pas désavantager les travailleurs du secteur privé».

Dans les négociations en cours, les communes du Nord justifient leur choix par une question de budget et la crainte d’un désintérêt pour le statut de fonctionnaire. «Les fonctionnaires ont davantage de responsabilités. Selon ces communes, fixer le salaire des employés au même indice que le leur entraînerait inéluctablement un manque de fonctionnaires.»

Un raisonnement que démantèle Alain Rolling en s’appuyant sur le fait que les communes du Sud n’ont pas vécu un tel phénomène : «Ce sont des suppositions qui ne s’appuient sur aucune donnée factuelle.» La confédération syndicale estime, par ailleurs, que les économies réalisées sur les salaires permettent de remplir les poches des entrepreneurs et, donc, du capital.

Les positions des deux camps sont figées. L’OGBL revendique l’abolition définitive de ces injustices salariales par l’introduction du point indiciaire supérieur pour l’ensemble du personnel des communes.

Le syndicat continuera de plaider en ce sens jusqu’à avoir gain de cause. «Nous lutterons contre ces idées conservatrices jusqu’à ce que la convention des communes du Sud change de nom et devienne la convention du Grand-Duché.» La balle est désormais dans le camp des élus locaux du Nord.

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