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Une militante palestinienne assignée à résidence dans le sud-est de la France


Mariam Abou Daqqa, dont la venue était prévue depuis de long mois à l'occasion de conférences sur le conflit israélo-palestinien dans plusieurs villes françaises, disposait d'un visa de 50 jours. (Photo AFP)

Mariam Abou Daqqa, militante du Front populaire de Libération de la Palestine (FPLP), organisation classée terroriste par l’Union européenne, a indiqué lundi être assignée à résidence dans le sud-est de la France après un arrêté d’expulsion qui ne peut être exécuté immédiatement.

« Je ne comprends pas ce qu’il m’arrive: j’ai un visa valide. Je ne suis pas une terroriste mais une activiste de gauche qui ne vient (en France) que pour parler des droits des femmes et des Palestiniens. Je pensais que nous étions en démocratie ici », a-t-elle déclaré lundi à sa sortie d’un commissariat du centre de Marseille où elle doit se présenter quotidiennement.

Interrogé par l’AFP, le ministère de l’Intérieur a indiqué que la militante était « membre du bureau politique du FPLP à Gaza » et que « le contexte actuel (programme de 15 conférences en France) est susceptible de constituer un trouble à l’ordre public qu’il s’agit de prévenir ».

Le ministère a motivé sa décision en invoquant « la menace qu’elle représente pour l’ordre public dans le contexte de vives tensions » liées à la guerre entre Israël et le Hamas déclenchée après l’attaque sanglante contre l’Etat hébreu, selon cet arrêté daté de dimanche, notifiée à l’intéressée lundi et dont l’AFP a pu obtenir une copie.

1 400 israéliens et 2 750 palestiniens tuées

Cet arrêté d’expulsion n’est toutefois pas applicable immédiatement car « il est nécessaire de prévoir l’organisation matérielle du départ » de Mariam Abou Daqqa. « Je n’aimerais pas rester en France dans ces conditions mais si je peux faire valoir mes droits, j’attendrai » que la justice se prononce, a estimé cette militante de 72 ans qui a affirmé que 29 membres de sa famille étaient « décédés sous les bombes israéliennes à Gaza » ces derniers jours.

Mariam Abou Daqqa, dont la venue était prévue depuis de long mois à l’occasion de conférences sur le conflit israélo-palestinien dans plusieurs villes françaises, disposait d’un visa de 50 jours. Elle est arrivée en France fin septembre. A sa sortie du commissariat, Mariam Abou Daqqa était accompagnée de Pierre Stambul, porte-parole de l’Union juive française pour la paix (UJFP), selon qui « l’arrêté d’expulsion est une décision illégale car on ne peut pas expulser quelqu’un vers un pays en guerre ».

Plus de 1 400 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées depuis l’attaque d’une ampleur sans précédent lancée par des commandos du Hamas en Israël le 7 octobre. Les bombardements israéliens qui ont suivi sur la bande de Gaza, territoire surpeuplé et sous blocus depuis des années, ont tué au moins 2 750 personnes, en majorité des civils palestiniens, dont des centaines d’enfants, selon les autorités locales.