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La nature au secours de l’homme


Les lucioles qui illuminent le ciel nocturne ont inspiré les scientifiques du MIT pour créer de minuscules robots capables d'émettre de la lumière lorsqu'ils volent. (Photo Pixabay)

Menacés par le réchauffement climatique et les activités humaines, animaux et plantes sont plus que jamais utiles et précieux pour l’humanité et continuent d’inspirer des découvertes scientifiques.

La nature a passé des centaines de millions d’années à optimiser des solutions élégantes à des problèmes extrêmement compliqués. Donc si nous nous tournons vers elle, nous pourrions gagner du temps et trouver immédiatement des solutions valables», dit Alon Gorodetsky, de l’Université de Californie à Irvine. Des chauffe-plats en peau de calamar au mucus de vache prometteur contre des virus sexuellement transmissibles, voici une sélection de travaux scientifiques publiés en 2022 et inspirés par la nature.

– Le gombo pour stopper les hémorragies –

Le gombo, plante tropicale notamment utilisée dans les plats créoles ou africains, peut faire des miracles en cuisine mais également en médecine. Ce légume vert à la texture gluante a notamment inspiré Malcolm Xing de l’Université du Manitoba (Canada) : il a découvert que son jus, pressé puis séché pour être transformé en poudre, pouvait se transformer en un gel bioadhésif efficace, créant rapidement une barrière physique et déclenchant le processus de coagulation du sang.

De quoi servir de base à un pansement naturel pour arrêter rapidement les saignements en chirurgie. Testé sur des plaies dans le cœur et le foie de chiens et de lapins, ce gel a stoppé les saignements en une minute, sans utiliser de sutures. Des tests sur l’homme sont prévus dans les prochaines années.

– Du mucus de vache contre les IST –

Quand on pense aux mucosités de vache, la première réaction est souvent le dégoût. Mais une étude a suggéré en septembre qu’un lubrifiant à base de cette substance pourrait aussi être efficace pour freiner la propagation de maladies sexuellement transmissibles comme le VIH ou l’herpès.

Le mucus est constitué d’une protéine appelée mucine qui pourrait avoir des propriétés antivirales. Les scientifiques l’ont extrait des glandes salivaires des vaches et l’ont transformé en un gel qui, se liant aux virus de petite taille, peut les éliminer. Après des tests en laboratoire, ils ont montré que ce lubrifiant pourrait réduire les risques d’infections au VIH de 70 % et à l’herpès de 80 %. Mais ces travaux n’en sont qu’à un stade préliminaire, avertissent les chercheurs – contrairement aux préservatifs dont l’efficacité est plus que prouvée.

– Des robots lucioles pour les missions de sauvetage –

Les lucioles qui illuminent le ciel nocturne ont inspiré les scientifiques du Massachusetts Institute of Technology pour créer de minuscules robots capables d’émettre de la lumière lorsqu’ils volent. Pour cela, ils ont équipé les robots d’ailes pourvues de muscles artificiels, appelés actionneurs, auxquelles ont été ajoutées des particules électroluminescentes. À terme, une fois équipés de capteurs, cela pourrait permettre à ces robots d’intervenir de manière autonome lors de missions de sauvetage dans un bâtiment effondré, là où des robots plus grands ne peuvent pas aller.

– Des fourmis pour détecter le cancer –

Détecter des cancers par les méthodes actuelles (IRM, mammographies…) est souvent cher et invasif. Alors les chercheurs se tournent vers les animaux : les chiens mais aussi… les fourmis. Dans une étude menée par l’université Sorbonne Paris Nord, encore non évaluée par des pairs, les scientifiques ont utilisé une récompense d’eau sucrée pour entraîner une espèce de fourmis à sentir la différence entre l’urine de souris implantée avec et sans tumeurs cancéreuses.

Une centaine de fourmis ont ainsi réussi à détecter le cancer des ovaires et deux types de cancer du sein dans 95 % des cas. Et alors qu’il faut minimum six mois pour former un chien à ce type de détection, pour les fourmis, l’affaire est réglée en moins d’une heure.

– De la peau de calamar pour maintenir le café au chaud –

Le céphalopode marin possède des organes miniatures appelés chromatophores, capable de changer radicalement de taille ou de couleur. S’inspirant de cela, Alon Gorodetsky, coauteur d’une étude parue en mars dans Nature Sustainability, a mis au point «de petits îlots métalliques que l’on peut écarter» et contracter pour créer un emballage capable de réguler le niveau de chaleur. Utile peut-être un jour pour un café ou sandwich chaud. «La nature est vraiment la quintessence de l’innovation et de l’ingénierie», dit le chercheur.