Le masque sera à nouveau obligatoire dès lundi dans les écoles de 39 départements où les élèves avaient pu l’ôter, en raison du regain de l’épidémie, a annoncé mercredi le gouvernement, une mesure à laquelle les syndicats s’attendaient mais qui pourrait être mal acceptée.
Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal l’a annoncé à l’issue du Conseil des ministres : le masque va être à nouveau rendu obligatoire pour les écoliers à partir de la semaine prochaine « dans les départements où le taux d’incidence s’est malheureusement restabilisé au-dessus de 50 pour 100.000 habitants ». « Cela concerne pour lundi prochain 39 départements où le masque n’était plus obligatoire pour les enfants », a souligné le porte-parole. La liste des territoires où le masque redeviendra obligatoire sera communiquée « dans les prochaines heures », a-t-il dit.
Le gouvernement avait annoncé en septembre la fin du port du masque dans les départements les moins touchés par l’épidémie, c’est-à-dire où le taux d’incidence était inférieur à 50 cas pour 100.000 habitants pendant cinq jours consécutifs. Les enseignants, eux, devaient continuer à le porter.
Début octobre, 47 départements avaient ainsi pu enlever le masque, suivis par d’autres les semaines suivantes. Au total, avant les vacances de la Toussaint, le port du masque à l’école avait été levé dans 79 départements. Mais il était déjà redevenu obligatoire avant les vacances pour les élèves de primaire en Lozère. Avec ce nouveau changement, les élèves devront désormais le porter lundi dans une soixantaine de départements.
« Effet yoyo »
« On a une boussole depuis le début de cette crise, a souligné M. Attal, c’est que dès lors qu’on peut alléger des mesures de contrainte, nous le faisons. Évidemment ce principe vaut dans les deux sens et dès lors que la situation se dégrade, malheureusement, nous devons réactiver un certain nombre de mesures. » Cette décision était attendue par les syndicats d’enseignants du primaire, mais certains craignent qu’elle suscite de l’incompréhension.
« C’était la crainte que l’on émettait lorsque cette décision avait été prise », car « forcément ça nécessitait des retours », souligne Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire. « Le retour du port du masque va être compliqué parce que ça va créer de l’incompréhension chez les élèves et chez les parents », ajoute-t-elle, estimant que cet « effet yoyo » et « ces allers-retours risquent de créer de l’instabilité et de l’insécurité dans les écoles ».
« La question va être maintenant de voir si ça va être une mesure facilement acceptée par les familles », renchérit Stéphane Crochet, Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa. « On l’a vu en Lozère, qui avait dû remettre le masque. Une partie des familles trouvait que ce n’était pas justifié », poursuit-il.
« Circulation virale »
Pour Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Sgen-CFDT, cependant, « ça nous semble plutôt sage si on veut éviter des contaminations nombreuses qui amèneront immanquablement des fermetures de classes voire des fermetures d’écoles ». « Ca peut susciter de l’incompréhension sans doute, mais c’est aussi notre rôle, celui de l’ensemble des personnels de l’éducation (…) mais aussi du gouvernement, d’expliquer qu’on n’est pas sortis encore de cette pandémie », estime-t-elle.
Le nombre de classes fermées à cause du Covid-19 est remonté légèrement avant les vacances de la Toussaint pour la première fois depuis la mi-septembre pour s’établir à 1.246, soit 0,24% des classes du pays, selon les chiffres du ministère de l’Éducation nationale.
Un cas de Covid dans une classe en primaire entraîne une fermeture. En cas de contamination au collège ou au lycée, seuls les élèves cas contacts non vaccinés doivent s’isoler une semaine. é »La reprise de la circulation virale s’est confirmée en métropole » lors de la semaine du 18 octobre, selon le point hebdomadaire de Santé publique France publié vendredi.
Cette semaine-là, le seuil de 50 nouveaux cas pour 100.000 habitants était dépassé « dans 44 départements métropolitains » et « en augmentation ou stable dans toutes les régions ». Il atteignait par exemple 73 pour 100.000 habitants en Pays de la Loire, soit une augmentation de 52%.