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Logement : l’offensive des jonk gréng


Joël Back et Fabricio Costa ont présenté, vendredi, le catalogue de revendications des jonk gréng en matière de logement. (Photo : alain rischard)

L’aile jeunes de déi gréng, parti qui compte le ministre du Logement dans ses rangs, presse le gouvernement de taxer plus fortement les magnats de l’immobilier.

Le constat n’a plus rien d’étonnant : «La situation sur le marché du logement est plus tendue que jamais.» Lors d’une conférence de presse donnée vendredi, les jonk gréng sont revenus sur les raisons d’une crise du logement, qui se transforme en une «question de justice intergénérationnelle». Ici aussi, rien d’étonnant dans l’analyse écrite de l’aile jeunes de déi gréng : «Dû à la politique des taux d’intérêt très bas, combinée aux rendements stables sur le marché du logement, les investissements dans la pierre sont désormais très attractifs comparé aux investissements dans le capital productif. L’explosion des prix du logement en est la conséquence.»

Au contraire du ministre du Logement, Henri Kox, lui aussi membre du parti écolo, les jonk gréng vont beaucoup plus loin dans leurs revendications afin de lutter contre la pénurie d’habitations à prix plus abordables. Ils approuvent bien la version 2.0 du Pacte logement : «Nous saluons ce mécanisme, car il permet à l‘État et aux communes d’instaurer à long terme un parc public de logements abordables. Nous y voyons un changement de paradigme important (…).» Dans la foulée de sa réflexion, la jeune génération du parti livre un plaidoyer très offensif, mettant l’accent sur une approche plus tranchante en matière de politique fiscale.

«Depuis des décennies, l’État soutient indirectement les grands propriétaires, les bailleurs/-resses et les spéculateurs/-rices dans leur quête de profits plus élevés, et cela, au détriment de la collectivité», fustigent les jeunes verts. Pour contrer ce phénomène, le gouvernement tricolore est pressé de lancer au plus vite une série de mesures fortes : la mobilisation de logements par une imposition des terrains constructibles, la lutte contre les logements inoccupés grâce à un impôt spécifique à l’échelle nationale et la suppression des avantages fiscaux pour les investisseurs dans l’immobilier.

«Un impôt foncier de 15 % avant 2023»

Les jonk gréng rappellent que le Luxembourg compte environ 2 900 hectares de terrains constructibles dans le périmètre de construction, soit un potentiel pour loger environ 300 000 personnes. La spéculation immobilière freine toutefois la viabilisation de ces terrains. «Il faut donc enfin mettre en place la réforme de l’impôt foncier et y intégrer une imposition substantielle des terrains constructibles à l’intérieur des périmètres de construction», insiste l’aile jeunes de déi gréng, qui appelle le gouvernement à déposer encore un projet de loi avant 2023. «L’impôt devra se trouver au-dessus de l’augmentation annuelle moyenne de la valeur des terrains. Cela correspondrait donc à un taux entre 10 % et 15 %», détaillent les jonk gréng.

Un autre levier est la taxation des logements laissés vides. Seulement huit communes ont jusqu’à présent eu recours à cet instrument. Pour les jeunes écolos, «cela montre qu’il faut mettre en place un impôt spécifique national combiné avec un registre national des logements inoccupés».

Selon des calculs du ministère des Finances, l’«amortissement accéléré», qui permet de déduire l’impôt sur une grande partie de leur investissement, génère chaque année des pertes de recettes fiscales à hauteur de 50 millions d’euros. «Le régime (…) devrait donc être aboli et les recettes fiscales supplémentaires devraient être investies dans l’agrandissement de l’offre de logements publics abordables», soulignent encore les jonk gréng.

L’État appelé à délier
les cordons de la Bourse

Un soutien financier de l’État est, aux yeux des jonk gréng, indispensable pour encourager la création de logements plus abordables. Ils revendiquent qu’au moins 2 % du PIB soient investis tous les ans dans le logement public. «Ces investissements peuvent être financés entre autres par l’introduction de nouvelles mesures fiscales, comme p. ex. la réforme de l’impôt foncier, l’introduction d’un impôt national sur les logements inoccupés, une taxation des grandes fortunes, une imposition plus conséquente des successions avec des exonérations respectives (p. ex. lors de la succession de PME) et la réduction d’avantages fiscaux pour investisseurs (p. ex. les revenus sur les actions)», développent les jeunes verts. La vente des participations étatiques prises dans différentes banques du pays, acquises lors de la crise financière de 2008 et 2009, serait une option de financement supplémentaire.

David Marques

2 plusieurs commentaires

  1. Wonnere mech dat esou ee beleidegende Commentaire publizéiert gëtt. D‘Immobilien generéieren all Joer en Zouwues, da kann ee schonn mol iwwerléeën ob een den Amortissement och nach vun de Steieren ofsetze däerf

  2. Genausou domm wei dei aal greng…