Italie : un déconfinement progressif à partir du 4 mai

L’Italie qui repart et celle qui reste en pause : le gouvernement a détaillé sa « phase 2 », le début de son plan de déconfinement progressif à partir du 4 mai, après quasiment deux mois de blocage.

Si certains ouvriers du bâtiment, des usines fabriquant des machines industrielles ou du secteur automobile ou du luxe, ont pu reprendre le travail dès ce lundi, le redémarrage se fera par étapes, entre mai et juin. Les écoles resteront toutefois fermées jusqu’en septembre. Les règles de distanciation physique demeureront, mais les Italiens pourront dans une semaine aller voir leur proches à condition de porter des masques, notamment en présence de personnes âgées. Cependant les fêtes et réunions de familles resteront interdites.

Il ne pourront pas quitter leur région et devront toujours, s’ils se déplacent, se munir d’une déclaration sur l’honneur indiquant le lieu où ils se rendent et le motif de leur déplacement. Les personnes restées bloquées au moment de la mise en quarantaine du pays le 9 mars pourront rentrer chez elles ou retourner là où elles travaillent ou étudient. Des règles strictes seront fixées pour empêcher les personnes présentant des symptômes du Covid-19 de quitter leur domicile. Celles présentant des signes d’infection respiratoire ou une fièvre supérieure à 37,5 °C devront rester chez elles et seront invitées à en informer leur médecin. Les messes resteront interdites mais les funérailles, limitées depuis deux mois à une bénédiction au cimetière en présence des très proches du défunt, pourront être célébrées en présence d’un maximum de quinze personnes, si possible en extérieur.

Dans cette nouvelle phase de la pandémie qui a tué près de 27 000 personnes en Italie, le port du masque deviendra obligatoire dans les transports publics. Le gouvernement a annoncé qu’il en limitera le prix à 50 centimes l’unité. Outre les masques chirurgicaux, les masques en tissu de fabrication artisanale pourront aussi être utilisés à condition qu’ils couvrent le nez et la bouche. Parcs et jardins publics vont rouvrir leurs grilles, mais les rassemblements resteront interdits et les maires pourront ordonner la fermeture ou limiter l’accès à certaines zones si les règles de distanciation sociale y sont difficiles à appliquer.

Les lycéens pourront passer leur « maturità » à l’oral en classe

Le gouvernement donne son feu vert à la pratique d’une activité en plein air, même loin de chez soi, en respectant une distance de deux mètres entre les personnes pour une activité sportive, et d’au moins un mètre s’il s’agit d’une promenade. Les athlètes professionnels pratiquant des disciples individuelles pourront à nouveau s’entraîner à condition de respecter les distances de sécurité et à huis clos. Pour les sports collectifs, il faudra attendre le 18 mai. Les équipe de football pourront alors reprendre le chemin des vestiaires mais le sort du Calcio, le championnat de Serie A, reste incertain.

Initialement prévue pour le 11 mai, la réouverture des commerces de détail est repoussée au 18, jour où les musées et les expositions pourront aussi rouvrir leurs portes au public. Pour les salons de coiffure et d’esthétique ce sera le 1er juin, de même que pour les bars et les restaurants, ces derniers ayant toutefois la possibilité de pratiquer la vente à emporter dès lundi. « Je ne veux pas de file d’attente et de rassemblements devant les bars et les restaurants. On pourra prendre de la nourriture en portant un masque, un par un », a expliqué dimanche le chef du gouvernement Giuseppe Conte, précisant qu’il ne sera « pas possible de manger à proximité d’un point de vente mais qu’il faudra tout apporter chez soi ou au bureau ».

Les élèves ne reprendront pas le chemin de l’école avant septembre car « tous les scénarios préparés par un comité d’experts prévoyaient des risques élevés de contagion en cas de réouverture (avant cette date) des écoles (…) C’est la santé de nos enfants qui est en jeu « , a expliqué le Premier ministre. Mais les lycéens de dernière année pourront passer leur « maturità » (équivalent du baccalauréat) à l’oral, en classe et non à distance comme cela avait été envisagé, a ajouté Giuseppe Conte sans préciser les conditions de cet examen.

LQ/AFP