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Nouveau bras de fer en vue entre Rome et l’UE sur la dette


"Toute mon énergie sera utilisée pour changer ces vieilles règles", a promis Matteo Salvini. (illustration AFP)

La Commission européenne va adresser mercredi après-midi une lettre au gouvernement populiste au pouvoir en Italie pour lui demander des « clarifications » sur la détérioration de ses finances publiques, une première étape avant de possibles sanctions contre Rome, a-t-on appris mercredi de source européenne.

L’Italie devra répondre « avant le week-end » à ce courrier qui réclame des « clarifications sur l’évolution de sa dette (132,2% du PIB en 2018, bien au-delà du seuil de 60% fixé par les règles européennes) et de son déficit structurel », a expliqué cette source. Elle devrait ensuite recommander le 5 juin l’ouverture d’une « procédure pour déficit excessif », comme elle l’avait déjà fait fin 2018, qui peut aboutir à terme à des sanctions allant jusqu’à 0,2% du PIB.

« Nous allons voir si cette petite lettre de Bruxelles dans laquelle ils nous sanctionnent pour la dette accumulée par le passé arrivera », avait ironisé dès mardi le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini, disant s’attendre à ce que Bruxelles sanctionne son pays à hauteur de 3 milliards d’euros. Ce chiffre correspond plus ou moins à 0,2% du PIB italien. « Toute mon énergie sera utilisée pour changer ces vieilles règles », avait poursuivi l’homme fort de la politique italienne, dont le parti d’extrême droite, la Ligue, vient de remporter les élections européennes dans son pays.

Compromis fragile

L’ouverture d’une procédure pour déficit excessif devrait, le cas échéant, être validée par les ministres des Finances de l’UE, sans doute en juillet. La coalition populiste au pouvoir en Italie, qui réunit la Ligue et le Mouvement Cinq Étoiles (antisystème), avait déjà eu maille à partir fin 2018 avec Bruxelles, qui avait recommandé une première fois l’ouverture d’une procédure pour déficit excessif. Les deux parties avaient finalement assoupli leurs positions pour parvenir à un compromis.

Mais, dans les dernières prévisions économiques de la Commission, publiées début mai, l’Italie apparaît comme le mauvais élève de la zone euro avec une croissance bien inférieure aux autres pays et une dette à un niveau record.

Bruxelles devrait également envoyer mercredi des lettres à la Belgique, à Chypre, ainsi qu’à la France, dont le déficit devrait légèrement dépasser en 2019 le seuil des 3% du PIB, selon la source européenne. Mais les textes européens autorisent ce dépassement s’il n’est que temporaire et proche de la limite autorisée, a ajouté cette source.

LQ/AFP