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La fête avait dérapé à Kockelscheuer : trois coups de couteau dans la nuque


Les faits reprochés au prévenu de 42 ans remontent au 8 juillet 2017. Ce samedi soir, le quadragénaire avait surgi lors d'une fête à Kockelscheuer. (illustration Editpress)

Poursuivi pour avoir tenté d’assassiner deux femmes à Kockelscheuer à l’été 2017, un quadragénaire comparaît depuis mardi devant la chambre criminelle.

« Ça se joue à quelques centimètres. Il aurait pu viser la carotide. La vie de la victime était potentiellement en danger », rapporte le médecin légiste. Touchée au niveau du cou et de la nuque ainsi qu’à la main, la première jeune femme de 28 ans avait été transportée d’urgence à l’hôpital où elle avait subi une intervention chirurgicale. Le spécialiste parle d’au moins trois coups de couteau de plusieurs centimètres de profondeur dans la région du cou. En essayant de se protéger avec sa main, la victime avait essuyé sept autres coups.

Les faits reprochés au prévenu de 42 ans remontent au 8 juillet 2017. Ce samedi soir, vers 19h30, le quadragénaire avait surgi lors d’une fête à Kockelscheuer partagée par une partie de la communauté de la Guinée-Bissau. Tout s’est passé très vite, selon le témoignage de la première victime. «D’un seul coup, je l’ai vu en face de moi. Dans sa main droite, il tenait un couteau. J’ai jeté les assiettes à terre. J’ai essayé de m’enfuir… Il n’a rien dit du tout. Il a commencé à me poignarder… Et j’ai commencé à saigner.»

«Il est arrivé pour me tuer, parce que j’ai parlé», poursuit la victime. Du dossier, il ressort que le 22 juin elle lui avait envoyé un SMS, où elle lui aurait écrit qu’il avait mélangé certaines choses en racontant qu’ils avaient une relation. SMS dans lequel elle n’a pas non plus hésité à l’insulter quelque peu.

«Un de vous deux doit finir au cimetière»

Les faits reprochés au prévenu ne s’arrêtent toutefois pas à cette tentative d’assassinat. Le parquet reproche également au quadragénaire d’avoir tenté de poignarder sa demi-sœur de 27 ans, toujours avec le même couteau à éplucher. «Après avoir poignardé la première victime au sol, il a couru derrière moi et il a aussi brandi le couteau vers moi», témoigne la demi-sœur. C’est seulement parce qu’elle s’était réfugiée dans les bras d’un homme qu’il ne l’aurait pas blessée. La témoin explique que ce n’est pas la première fois qu’elle a eu peur pour sa vie. Près de deux semaines avant les faits à Kockelscheuer, le quadragénaire se serait présenté à son domicile et aurait déclaré à son mari : «Un de vous deux doit finir au cimetière.»

Pendant près de six mois, il avait habité chez eux. Lors de son audition mardi à la barre, elle s’est aussi souvenue d’une conversation téléphonique qu’elle avait eue avec l’épouse du quadragénaire restée, pour sa part, aux Pays-Bas : «Elle m’a dit qu’elle n’avait plus ni couteau ni fourchette à la maison.» À l’époque, elle ne l’aurait toutefois pas cru, dit-elle.

On aura très peu entendu le prévenu en ce premier jour du procès mardi. «Ce n’est pas correct.» C’est tout ce que le quadragénaire a lâché au début de l’audience quand la présidente de la 13e chambre criminelle lui a donné lecture des faits qu’on lui reproche. Depuis le 8 juillet, il se trouve en détention préventive à Schrassig. Quelques éléments de ses dépositions auront néanmoins filtré à travers l’expertise psychiatrique. À l’expert, il avait ainsi confié s’être senti offensé en recevant le fameux SMS. Le soir de la fête, il aurait bu un peu d’alcool. Et c’est à la suite d’une dispute avec Madame qu’il l’aurait poignardée.

Mais de l’avis de l’expert, le prévenu est totalement responsable de ses actes. Il y aurait peu d’indices qu’il aurait agi sous le coup de l’émotion. «Il y a eu une certaine planification de l’acte», relève-t-il. Et de conclure : «Vu son comportement impulsif, un certain danger de récidive existe.» Le procès se poursuit mercredi après-midi.

Fabienne Armborst