Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le promu a battu le F91, le Fola et le FCD03… mais pas la Jeunesse! Dimanche, la Vieille Dame s’est imposée 1-2 au stade Jos-Becker, lors de la 17e journée.
Il ne faudrait pas se laisser éblouir par la réputation flatteuse de Hostert à domicile. Oui, les hommes d’Henri Bossi ont coupé quelques têtes couronnées cette saison, au stade Jos-Becker. Mais leur position au classement autant que la fragilité des derniers résultats de la Jeunesse auraient dû les pousser à plus. Les promus ont mis de l’intensité au duel, ont évolué très haut sur le terrain par rapport au plan de jeu qui leur avait permis de taper le F91, le Fola ou Differdange lors de la phase aller, mais les intentions ne sont pas les actes. Hormis une frappe équilibrée de Peters sur un ballon volé dans l’entrejeu (9e) et une volée de Battaglia compliquée à bloquer pour Sommer devant sa ligne (22e), la première période offensive de l’USH se sera résumée au jeu en pivot de Bouchibti, souvent bien seul, et à quelques raids de Drif.
Pour un duel d’équipes postulant vaguement à la 3e place (en l’état actuel des choses, ce serait plutôt la 4e), la première période fut pauvre, y compris côté eschois. Vingt-trois minutes d’attente avant de voir la Jeunesse frapper au but. Organisée pour la toute première fois vraiment en 3-5-2, elle ne se procure aucune occasion dans le jeu, deux belles inspirations d’Adler sur des passes aveugles étant coupées net par des positions de hors-jeu de leurs destinataires.
Cela n’empêchera pas la Vieille Dame de rentrer aux vestiaires devant au score. N’Diaye est oublié absolument seul à deux mètres du but sur un coup franc de Adler (0-1, 27e) et Steinbach reprend comme ça vient un coup franc renvoyé par le mur plein axe, trompant Kornetzky grâce à un faux rebond fatal (0-2, 36e). Quand on a mal géré son derby eschois (3-3) et qu’on n’a quasiment rien créé contre Differdange (2-0), forcément, on s’en contente sans demander son reste.
Dervisevic, franco de la tête
Tout aurait été trop simple pour cette Jeunesse-là (qui mérite bien de se faire secouer un peu tant elle est chiche de ses efforts pour construire du jeu, alors que son milieu de terrain est bâti pour ça) si Stumpf avait utilisé un peu mieux les deux ballons reçus sur le côté gauche de la surface de Kornetzky, bien isolé (46e, 48e). Ou si Pedro avait expédié sa volée de l’autre côté du poteau (59e).
Hostert ayant survécu à ça et ayant conservé tout son fighting spirit, il s’est accroché et a choisi de muscler son discours juste au moment où la Jeunesse a, elle, commencé à reculer. Puis sur un coup franc de Drif tapé exactement là où il le fallait, à l’entrée des six mètres, Aldin Dervisevic y est allé de bon cœur, avec la tête, devant le poing de Sommer. Le ballon, contré, finit au fond (1-2, 68e) et le match s’est trouvé relancé dans les grandes largeurs.
Drif, recherché presque systématiquement, a tenté à peu près tous les passements de jambes qu’il est capable d’improviser contre un, deux ou trois adversaires, mais après un non-match à Differdange, la défense eschoise s’est retrouvée. Un succès dans la douleur, ça compte quand même.
Julien Mollereau
