Athènes et Berlin ont convenu de freiner les transferts de Grèce en Allemagne de réfugiés jugés éligibles au regroupement familial, selon une lettre d’un ministre grec reproduite lundi par le quotidien « Journal des rédacteurs ».
« Les transferts de regroupement familial vers l’Allemagne seront ralentis comme convenu », écrit le ministre chargé de la politique migratoire, Yannis Mouzalas, dans ce courrier du 4 mai adressé au ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maizière. Le courrier, dont le quotidien publie un fac-simulé, précise que l’accord porte sur une « limitation provisoire des personnes transférées chaque mois ». Yannis Mouzalas y impute à l’Allemagne l’initiative de cet accord, relevant que la Grèce « n’est pas responsable » des retards ainsi provoqués. Selon lui, « plus de 2 000 personnes dont certaines vont devoir attendre des années pour voyager en Allemagne » seront affectées. Face aux « commentaires de plus en plus désespérés et aux critiques » suscités selon lui par ces retards, le ministre grec propose une « ligne commune de réponse » à son collègue allemand. Les retards doivent selon lui être présentés comme « inévitables », « au vu du fait que la Grèce et l’Allemagne ont un très grand nombre de demandeurs d’asile ».
Les règles européennes d’asile prévoient sous une série de conditions le droit pour les réfugiés arrivés dans un pays de l’Union européenne d’être réunis avec leur famille proche installée ailleurs dans l’UE. A un moment où des milliers de demandeurs d’asile bloqués en Grèce par la fermeture des frontières européennes en 2016 sont concernés, la règle générale européenne est que ces transferts se font dans les six mois après l’acceptation de la demande de regroupement par le pays de réception.
En Allemagne, une députée de la gauche radicale Die Linke, Ulla Jelpke, a pour sa part récemment affirmé à des médias que le gouvernement allemand avait plafonné en avril à 70 par mois le nombre des « relocalisations » de réfugiés de Grèce dans le cadre du regroupement familial.
Le Quotidien/AFP