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« Le Parrain » ne pourrait jamais être réalisé aujourd’hui, estime Coppola


Le réalisateur, deux fois Palme d'or à Cannes et oscarisé, raconte les difficultés rencontrées lors du tournage de ce film devenu culte. (photo AFP)

Pour le réalisateur américain Francis Ford Coppola, le film culte « Le Parrain » ne pourrait pas être fait aujourd’hui car les studios refuseraient de s’engager dans le projet.

« Il n’aurait jamais le feu vert », a affirmé le cinéaste samedi lors d’une table ronde organisée par le festival du film de Tribeca. La table ronde comprenait également plusieurs des principaux acteurs du film, notamment Al Pacino, Robert Duvall et James Caan mais aussi Robert De Niro, présent dans le second volet du Parrain.

Francis Ford Coppola a rappelé que le premier volet du Parrain avait coûté 6 millions de dollars et le second « entre 11 et 12 » ce qui nécessiterait aujourd’hui l’implication d’un grand studio.

« Rien ne reçoit le feu vert sauf si c’est un film dont on va faire plusieurs suites ou un Marvel », a-t-il lancé.

Le réalisateur, deux fois Palme d’or à Cannes pour Conversation secrète et Apocalypse Now, a également évoqué les difficultés rencontrées lors du tournage. Avant les premières prises de vues et jusque plusieurs semaines après le début du tournage, la rumeur du remplacement de Francis Ford Coppola n’avait cessé de circuler.

Il a également rappelé que le studio Paramount, qui a produit le film, ne voulait pas de Marlon Brando, finalement Oscar du meilleur premier rôle pour son interprétation de Vito Corleone, pas plus que d’Al Pacino. Il craignait que Marlon Brando ne perturbe le tournage et penchait pour d’autres acteurs qu’Al Pacino pour jouer Michael, le fils de Vito Corleone.

L’acteur légendaire de Sur les quais ou Un Tramway nommé désir a finalement décroché le rôle, qui lui a valu un Oscar, après un essai hors norme. Pendant cet essai, Marlon Brando a eu l’idée de se mettre des bouts de papiers dans la bouche pour avoir l’air « d’un bulldog », a raconté Francis Ford Coppola.

Il a également pensé, sans indication du réalisateur, à adopter une voix de gorge, devenue célèbre, quasiment un chuchotement. Au bout de quelques minutes, Marlon Brando répondait au téléphone avec la voix de Don Corleone, se rappelle Francis Ford Coppola. « Il était complètement devenu le personnage », s’est souvenu avec émerveillement le réalisateur du Parrain, qui a reçu trois Oscars en 1973.

Le Quotidien/AFP