Au moins 97 migrants sont portés disparus, dont quinze femmes et cinq enfants, après le naufrage de leur embarcation jeudi au large de la capitale libyenne, a indiqué le porte-parole de la marine libyenne.
Le général Ayoub Kacem a indiqué que ce chiffre avait été donné par 23 rescapés de différentes nationalités africaines, secourus par les garde-côtes libyens à un peu moins de 10 km au large de Tripoli.
La coque de l’embarcation était complètement détruite. Les 23 migrants, tous des hommes, ont survécu en s’agrippant à un flotteur qui était à bord de l’embarcation.
Les migrants disparus sont « probablement morts » même si aucun corps n’a pu être repêché dans l’immédiat en raison des mauvaises conditions climatiques, a ajouté M. Kacem.
Une assistance médicale et de la nourriture ont été fournies aux rescapés au port de Tripoli, avant que les migrants ne soient transférés au centre de lutte contre l’immigration clandestine, à l’est de la capitale.
Depuis le début de l’année, au moins 590 migrants sont morts ou portés disparus au large de la Libye, selon un bilan provisoire de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) arrêté fin mars.
Les passeurs de migrants clandestins profitent du chaos qui règne en Libye depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. La plupart des départs ont lieu depuis l’ouest du pays, à destination de l’Italie qui se trouve à 300 kilomètres.
En l’absence d’une armée ou d’une police régulières, plusieurs milices font office de garde-côtes tout en étant souvent accusées de complicité voire d’implication dans ce trafic lucratif.
Plus de 24.000 migrants sont arrivés de Libye en Italie pendant les trois premiers mois de l’année, selon le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU, contre 18.000 sur la même période en 2016.
L’année dernière, 181.000 migrants, un record, étaient parvenus en Europe via les côtes italiennes, dont 90% en provenance de Libye.
Selon les organisations internationales, 800.000 à un million de personnes, majoritairement originaires d’Afrique subsaharienne, se trouvent actuellement en Libye dans l’espoir de gagner l’Europe à bord d’embarcations de fortune, dont la plupart prennent la mer dans les environs de Sabrata (nord-ouest).
Les Européens envisagent des mesures pour bloquer l’arrivée des migrants depuis la Libye. Ces mesures alarment les ONG qui redoutent de mauvais traitements à l’encontre des migrants qui resteraient bloqués en Libye.
Le Quotidien / AFP