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Lignes de bus transfrontalières : l’inquiétude grandit


Les lignes 302 et 303 sont dans l’œil du cyclone... (Photo d’archives RL/Pierre Heckler)

Les usagers des lignes 302 et 303, promises à l’oubli au 31 mai prochain sont inquiets : malgré les réunions de travail, aucune solution concrète ne leur est pour l’heure proposée.

Depuis l’automne, la mort annoncée des lignes de bus transfrontalières 302 (Thionville-Saint-François, Luxembourg Cloche d’Or-Gasperich) et 303 (Manom centre commercial, Luxembourg Kirchberg) inquiète les usagers. Ces derniers, pour partie regroupés au sein du collectif des usagers des bus transfrontaliers franco-luxembourgeois (CUBt), sont des centaines à faire entendre leur voix depuis : réunions de travail avec les responsables du Smitu, démarches auprès des élus locaux, départementaux, grand régionaux ainsi qu’au Luxembourg, etc. Mais rien ne semble y faire et « dix semaines à peine avant la date fatidique, explique l’une des porte-parole du collectif, il semble de plus en plus certain que la messe est dite. » Une situation assez mal vécue en interne au CUBt où certains usagers sont prêts à monter le ton pour se faire entendre. Y compris jusqu’à organiser des blocages s’il le faut. Une option à laquelle le CUBt se refuse pour l’heure, préférant le dialogue. Cela même si, reconnaît l’autre porte-parole du collectif, « on a le sentiment d’être écouté sans être entendu. C’est parfois agaçant… »

Mais avec une perte annoncée sur les lignes concernées se chiffrant en millions d’euros, le Smitu avait-il le choix ? « Nous estimons que l’on a toujours le choix, réplique encore l’un des porte-parole. Consacrer quelque 125 millions d’euros au projet de TCSP, c’est un choix. Maintenir un service à destination des travailleurs frontaliers qui ont opté pour les transports en commun c’en est un aussi… » D’autant estime le collectif que le potentiel des lignes transfrontalières reste largement à développer : « le succès des lignes 300 et 323, l’afflux – même s’il était conjoncturel – de passagers après l’accident du 14 février dernier montrer que ces lignes ont de l’avenir. »

«Le sentiment que rien ne se passera d’ici à la fin mai »

À l’appui de son argumentaire, le CUBt verse également le poids des raisons sociales, personnelles mais aussi écocitoyennes qui ont dicté le choix du bus aux usagers : « Certaines personnes n’ont pas d’autres moyens de transport, n’ont plus leur permis, sont inaptes à la conduite, etc. Autant de cas difficiles à venir si les lignes viennent en effet à disparaître. », estiment les porte-parole du collectif. Car tous les frontaliers n’habitent pas à proximité d’une des gares de la ligne SNCF Metz-Thionville-Luxembourg. Ils viendront sans doute, pour partie, grossir les rangs des automobilistes entassés dans les bouchons sur l’A31, devant Frisange, Volmerange ou encore Mondorff…

« Et pendant ce temps, pestent les porte-parole du CUBt, le temps passe et nous avons le sentiment que rien ne se passera d’ici à la fin mai. Conséquence : les usagers se tourneront vers d’autres solutions et seront peut-être perdus pour le bus. C’est dommageable… »

Hervé Boggio (Le Républicain Lorrain)

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