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Une fête pour les féministes dans l’abbaye de Neumünster


Les galeries du cloître ont permis au public d'échanger avec différentes associations. (Photo : Tania Feller)

Pour prolonger la journée internationale des droits des femmes, la plateforme d’action JIF a organisé dimanche une fête culturelle et féministe à l’abbaye de Neumünster.

Les associations liées aux femmes et au genre étaient présentes dimanche à Neumünster pour une journée festive et bon enfant, tout en gardant en ligne de mire les préoccupations liées à l’égalité entre hommes et femmes.

Le 8 mars passe si vite que la plateforme Journée internationale des femmes (JIF) a voulu prolonger le thème sur plusieurs jours et c’est ainsi qu’une fête culturelle et féministe a pris place hier dans les couloirs et les galeries de l’abbaye de Neumünster, dirigée par la présidente du Planning familiale, Ainhoa Achutegui, partie prenante du JIF. Il n’y avait pas foule sur le parvis de l’abbaye, mais cela n’a pas empêché les représentants des deux sexes ou un public familial d’aller à la pêche aux informations, de voir l’exposition «Féministe et je l’affiche!» ou d’assister aux différents ateliers : autodéfense pour les femmes, court métrage, sensibilisation au manque de visibilité des femmes sur un site aussi important que Wikipédia…

Au village associatif, toutes les associations liées à la défense des droits des femmes étaient présentes. Ainsi, Amnesty International a fait tourner une pétition sur une législation abusive et dangereuse sur l’avortement au Salvador. Rosa Lëtzebuerg a apporté des informations visant à combattre les préjugés et discriminations dont est victime la communauté LGBT au Luxembourg. On peut citer aussi le Mouvement démocratique des femmes – Hipatia Luxembourg, qui combat les féminicides en Argentine et dans d’autres pays d’Amérique du Sud.

Prévention auprès des femmes

Les sages-femmes du Luxembourg étaient également là, tout comme le Planning familial, toujours présent pour faire acte de prévention auprès des femmes. «Les femmes sont très intriguées par la coupe menstruelle qui permet d’éviter d’utiliser les serviettes hygiéniques et autres tampons habituels», a expliqué Patricia Keller-Glod, chargée d’éducation sexuelle et affective au Planning familial, devant un stand où étaient disposés différentes protections périodiques, des pilules, des préservatifs, des stérilets ainsi qu’un sexe féminin en peluche qu’elle utilise dans ses interventions, en classe notamment. La contraception est une question importante pour les couples, mais les hommes, aidés par des groupes pharmaceutiques frileux, sont peu enclins à s’y mettre, d’autant que les femmes tiennent à maîtriser le risque de tomber enceinte, ne souhaitant pas le confier à leur partenaire.

Mais ce qui effraie Patricia Keller-Glod, c’est l’influence grandissante de la pornographie auprès des jeunes femmes : «Cet engouement des ados pour le porno chic est quelque chose de préoccupant. À 13 ou 14 ans, elles ne connaissent pas grand-chose, mais sont par contre incollables sur des pratiques clairement issues de la pornographie. Parce que les jeunes hommes trouvent les poils pubiens dégoutants chez les femmes – puisqu’il n’y en a pas dans les films pornographiques – l’épilation intégrale est ainsi devenue la norme. C’est grave : les gynécologues ont mis en garde contre cette pratique qui facilite les infections en tout genre.»

Au deuxième étage se sont succédé conférences, projections de films et ateliers. La journée s’est terminée par la projection du film No Land’s Song, un documentaire sur les luttes des Iraniennes pour reprendre leur place sur la scène culturelle. Depuis la révolution de 1979, elles n’ont plus le droit de chanter seules devant un public mixte. Le réalisateur du film, Ayat Najafi, était présent et la projection a été suivie d’un concert illustrant le combat de ces femmes.

La plateforme JIF avait également mis en place un photomaton permettant aux visiteurs de se faire prendre en photo avec un message sur leur propre vision de ce qu’est le féminisme aujourd’hui. Un message d’espoir et de lutte pour plus d’égalité entre les sexes, soutenu par les femmes et les hommes.

Audrey Somnard

www.fraendag.lu

3 plusieurs commentaires

  1. C’est vrai ? Tant mieux alors !
    De mon côté, je réponds encore beaucoup à des jeunes femmes/filles qui ont encore beaucoup de mal avec leur anatomie…
    Mais c’est peut-être aussi une question d’âge…?
    Bonne journée 🙂

  2. Je comprends votre remarque Léna, j’ai vu le stand du Planning Familial et la fameuse « cup » se trouvait bien à 40 cms des différents moyens de contraception : aucun amalgame ni confusion possible !
    La cape cervicale utilisée par nos aïeules lui ressemble peut-être un peu….
    Je connais plein de filles qui l’utilisent la cup et nous en parlons beaucoup (une vraie révolution libératrice :)) mais aucune d’entre-nous ne l’a jamais considérée comme un potentiel moyen de contraception…

  3. C’est une excellente idée, cette prévention.
    En revanche, si je peux me permettre cette remarque, je ne trouve pas qu’il soit du meilleur effet de proposer la coupe menstruelle juste à côté des moyens de contraception : beaucoup de jeunes femmes croient malheureusement que la coupe menstruelle est aussi un moyen de contraception….