Hémecht 4-2016 a publié un article biographique, «Victor Bodson (1902-1984) : un notable luxembourgeois dans la tourmente européenne au XXe siècle», rédigé par Mauve Carbonell. L’auteur a dépouillé les archives qui étaient à sa disposition : des archives publiques et des archives privées. Elle est restée critique par rapport à la principale pièce dont elle disposait : la transcription de quelque 769 pages d’un entretien réalisé par l’historien Émile Haag, alors que Vic Bodson était déjà octogénaire. L’historienne a bien remarqué qu’il incombait à l’interviewé de passer en revue sa vie sous la meilleure lumière possible.

Les épisodes douteux ne sont guère éclaircis : sont passées sous silence en particulier l’action du gouvernement en exil et les accusations populaires (largement connues grâce aux publications de Henri Koch-Kent) formulées à l’encontre de Bodson et de ses consorts; mais aussi l’affaire du putsch. Aucun nouvel éclaircissement non plus sur le décès du Gauleiter Gustav Simon, dont le cadavre (?) a été rapatrié par Victor Bodson. Resteront alors comme seule source les rapports officiels rédigés par Bodson lui-même en sa qualité de ministre de la Justice. Il ne faut jamais désespérer que le fameux dossier (qui a disparu dans le bureau de Joseph Bech) sur le soi-disant putsch des officiers Krieps, Ensch, Juttel, Winter et du civil Wingert ne réapparaisse un jour.

En tout cas, le présent article, qui nous offre une note infrapaginale n°65 avec la teneur suivante : «Le parti de la droite ne devient parti populaire chrétien-social qu’en 1944», ne risque pas de nous fournir des éclaircissements approfondis sur l’histoire contemporaine grand-ducale.

Jean Rhein