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Ces produits désodorisants qui « purifient » l’air de la maison tout en polluant


Le magazine dresse la liste de 10 sprays assainissants, 12 produits désodorisants, 12 antiacariens et 12 désinfectants, des biens que "l'on nous vend pour purifier l'air" mais qui sont "la première source de pollution de nos intérieurs". (illustration AFP)

Sprays assainissants, produits désodorisants, antiacariens ou désinfectants : le magazine 60 millions de consommateurs alerte sur ces « toxiques invisibles » sources d’une « pollution majeure de l’air intérieur », et épingle dans une étude dévoilée jeudi 46 produits d’entretien ménager.

Dans son numéro hors-série d’avril-mai 2017, le magazine dresse la liste de 10 sprays assainissants, 12 produits désodorisants, 12 antiacariens et 12 désinfectants, des biens que « l’on nous vend pour purifier l’air » mais qui sont « la première source de pollution de nos intérieurs ». Des produits à « éliminer », selon l’association de consommateurs car « loin d’assainir la maison », ils « décuplent la pollution intérieure », cumulant « des substances allergènes, irritantes, voire toxiques » comme des composés organiques volatiles.

« Tous ces produits restent assez nouveaux puisque leur utilisation a explosé au cours des cinq dernières années et ils sont pour l’instant passés sous le radar », remarque Adeline Trégouët, rédactrice en chef du hors-série. Ils sont d’autant moins suspectés qu’ils surfent « sur la mode des produits naturels, ou à base d’huiles essentielles, ce qui les fait échapper à l’image de gros industriels », déplore-t-elle. Parmi les produits incriminés, le magazine cite un désinfectant La Croix, des désodorisants de la marque Fébrèze ou encore des produits Sanytol.

« Notre secteur est très réglementé », se défend l’Afise, une association qui fédère les industries de la détergence, de l’entretien et des produits d’hygiène industrielle. « Tout est fait pour que nos produits apportent le service attendu, dans un cadre sécurisé et réglementé, avec des industriels qui tirent vers le haut pour que nos produits soient de plus en plus respectueux de l’environnement et de la santé », remarque-t-elle. « Les ingrédients qui entrent dans la composition des produits sont rigoureusement sélectionnés et testés avant d’être mis sur le marché. »

Des pesticides et des allergènes

En plus de la composition des produits, l’étude pointe du doigt les informations mentionnées sur les emballages, soulignant qu’ « un seul produit a un étiquetage satisfaisant », alors que « les autres omettent de mettre en garde les consommateurs ». Ainsi pour les produits et traitements antiacariens, très en vogue, « les consommateurs ne sont pas suffisamment informés que les substances utilisées dans les aérosols et les traitements textiles acaricides », tels que le linge de lit ou encore les matelas « sont en réalité des pesticides », interdits en usage agricole, même lorsqu’ils sont d’origine naturelle.

Pour l’Afise toutefois, 60 millions de consommateurs fait « une confusion » entre les substances employées dans l’agriculture et celles destinées au grand public car « les dosages et les conditions d’utilisation sont différents ». Le magazine dénonce par ailleurs le discours des fabricants autour du naturel, soulignant par exemple que « malgré leurs allégations 100% bio, 100% naturel, les sprays assainissants aux huiles essentielles contiennent des substances allergènes, irritantes voire toxiques, impliquant un étiquetage strict ». Or, « l’étiquetage de ces produits est tout simplement inacceptable », car « les deux tiers des marques trichent et font rétrécir les pictogrammes de danger, sans doute pour ne pas effrayer le consommateur ».

De la même manière, certains liquides vaisselle au bicarbonate, lessives au savon noir, dégraissants au savon de Marseille ou encore nettoyants au savon d’Alep, contiennent « des ingrédients dits naturels » qui sont en fait « incorporés en quantité dérisoire », note encore l’étude.

Le Quotidien/AFP