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Luxembourg : dans le viseur des spotters du Findel


Un bon spotter est non seulement bien équipé mais il est surtout bien renseigné. (Photo : RL)

C’est un passe-temps comme un autre. Une passion même. Le spotting qui consiste à photographier et à répertorier les avions a ses adeptes à l’aéroport de Luxembourg. Stationnés en bout de piste, au-dessus des grillages, ils saisissent les avions au vol.

Certains jours, au moment des chassés-croisés, ils sont quelques dizaines debout au-dessus des grillages, à scruter le ciel. En bout de piste, là où les avions décollent ou atterrissent, ils mitraillent, qu’il pleuve ou qu’il vente. « Notre ennemi, c’est le brouillard, parce que quand le plafond est trop bas, les avions ne volent pas », résume Denis Hourt, un spotter du Pays thionvillois. Tous passionnés d’aviation, les spotters photographient et répertorient toutes les données concernant les avions qu’ils saisissent au vol, partageant ces informations sur des sites internet dédiés ou bien en alimentant un carnet de bord.

Mais ce qui les intéresse par-dessus tout, c’est de saisir l’avion rare, celui qui ne figure pas encore dans leur collection. « L’an dernier Cargolux, la compagnie luxembourgeoise de transport de fret, a investi dans deux nouveaux Boeing. L’intérêt pour nous était de les avoir au moment où ils atterrissaient pour la première fois. Même chose lorsque les avions de détection Awacs de l’Otan touchent le sol luxembourgeois et repartent, cela suscite un vrai engouement ».

« J’ai investi dans du bon matériel photographique, confie un spotter luxembourgeois. Je me suis même acheté une sangle pour pouvoir conserver les mains libres et surfer sur des forums où on trouve toutes les infos. On sait par exemple d’où vient chaque avion, où il va, ses d’heures de vol, etc. » « Les plus mordus sont munis d’une antenne qui intercepte les signaux ADS-B et donne la position, la vitesse, l’altitude exacte des différents appareils », précise Denis Hourt qui s’adonne au spotting depuis trois ans.

« Il y a environ 2 800 avions qui passent au-dessus de nos têtes chaque jour. On peut retrouver toutes les infos les concernant dans ces bases de données qui intéressent aussi l’aviation civile. » Pourtant, les règles ont changé ces dernières années. Avec le durcissement des règles de sécurité, les spotters ont vu leur terrain de jeu diminuer. « Je me souviens au début, il y en avait au bord des pistes ou même sur le toit de l’aéroport », confirme le spotter lorrain. Relégués derrière les grillages, certains n’hésitent plus à se munir d’échelle pour « éviter toute pollution visuelle ». Un bon spotter est non seulement bien équipé mais il est surtout bien renseigné. « Il y en a toujours un ou deux qui travaillent à l’aéroport et qui nous refilent les infos. » Comme l’arrivée d’un Tupolev cargo par exemple qui fait partie de ces moments rares que tout bon spotter ne manquerait sous aucun prétexte.

2 800 avions passent au-dessus de nos têtes chaque jour

C. R. (Le Républicain Lorrain)