Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La visite d’État controversée de Donald Trump au Royaume-Uni met la reine Elizabeth II dans « une situation très difficile », estime un ex-diplomate britannique de haut rang, selon qui elle devrait être ramenée au rang de simple visite officielle.
Peter Ricketts, secrétaire permanent du Foreign Office de 2006 à 2010, soit la fonction la plus haut gradée du ministère, a recommandé de la transformer en simple visite officielle sans rencontre avec sa Majesté, dans une lettre publiée mardi par le Times.
Plus de 1,6 million de Britanniques ont signé mardi une pétition réclamant l’annulation de cette visite d’État après le décret anti-immigration du président américain. Et des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à Londres et à travers le pays lundi soir pour appeler la Première ministre Theresa May à l’annuler, ce qu’elle a exclu provoquant de vives protestations.
Pourquoi « un tel honneur » ?
Une visite d’État s’entoure d’un faste particulier, avec défilé en carrosse, discours sous les ors du Parlement de Westminster, banquet officiel et… nuit au palais de Buckingham.
Peter Ricketts, aujourd’hui membre de la chambre des Lords, la chambre haute du parlement britannique, a jugé prématurée l’invitation lancée à Donald Trump et s’est interrogé sur les raisons « d’un tel honneur », alors qu’aucun président américain n’a jusqu’ici été invité en visite d’État dès sa première année d’exercice. « Il aurait été plus prudent d’attendre de voir quelle sorte de président il deviendrait avant de demander à la reine de l’inviter. Maintenant, elle se retrouve dans une situation très difficile », lâche le haut responsable.
Buckingham « consterné »
La situation a plongé dans la « consternation » le palais de Buckingham qui a clairement signifié son mécontentement d’être mêlé à une polémique politique, ce que la reine essaie d’éviter à tout prix, selon le Times. Le palais a été « stupéfait » que l’annonce de l’invitation ait été faite durant la conférence de presse conjointe de Theresa May avec Donald Trump vendredi à Washington, suggérant que cela lui conférait un caractère politique, ajoute le quotidien en citant des sources proches du palais.
Le Quotidien/AFP
