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A Howald, le futur est en marche


Le TGV file juste à côté de la passerelle qui sera prochainement raccordée aux quais. Elle permettra de prendre le bus dans la rue des Scillas. (photos Isabella Finzi)

Le futur pôle d’échange train-bus-tram, qui desservira notamment le Ban de Gasperich, sort de terre. Sa première phase sera opérationnelle en décembre 2017.

Avec le Héienhaff (près du Findel), Luxexpo, le pont rouge, la gare centrale et la Cloche d’or, le pôle d’échange de Howald promet d’être un des nœuds essentiels de la mobilité dans la capitale. À cet endroit où il n’y a même pas un arrêt CFL aujourd’hui, on trouvera d’ici 2021 une gare routière (bus de la Ville et bus régionaux) et un arrêt de tram au-dessus des voies ferrées, ainsi qu’un arrêt de train en dessous. Coincé entre la zone commerciale de la rue des Scillas (où se trouve notamment le supermarché Cactus) et les échangeurs qui desservent le P&R Luxembourg Sud, il faut un peu d’imagination pour se représenter ce futur pourtant pas si lointain.

Le chantier des CFL avance à bonne vitesse et respecte le calendrier. Le 17 décembre, une étape importante a été franchie, puisque les deux voies ferrées ont été à nouveau mises en service. «Pendant un an, les trains ont dû être déviés via le triage», explique Guy Roilgen, le chef de projet. Il était effectivement impossible de garder les deux voies en service alors que les travaux de déplacement des voies étaient en cours. «Pour ne pas gêner le trafic, nous n’avons travaillé que de nuit entre les mois de février et de juillet», souligne-t-il. Une contrainte chronophage puisqu’il a fallu sept mois pour achever cette phase. «Cela ira nettement plus vite pour la seconde voie, puisque nous aurons davantage de place pour travailler, seuls trois mois seront nécessaires», assure Guy Roilgen.

Le premier quai est installé et toutes les voies sont de nouveau opérationnelles.

Le premier quai est installé et toutes les voies sont de nouveau opérationnelles.

Parallèlement, deux kilomètres de voies ferrées ont été totalement renouvelés à cet endroit. Le ballast réalisé jusque-là avec des résidus des hauts fourneaux est à présent en pierre naturelle trois fois plus lourde, et donc bien plus stable. Les traverses en bois ont été remplacées par d’autres en béton, ce qui participe également à la consolidation de l’ensemble.

Le premier quai a été installé. À l’image de celui de la gare Belval-Lycée, il est composé d’éléments de béton de 7 m sur 2,50 m fabriqués sur mesure en Allemagne et assemblés sur place. Sa surface se compose d’un décor de carrés de 30×30 cm et la ligne de guidage pour les non-voyants est inscrite dans le béton. Le second quai sera installé un peu plus tard. Les fortes précipitations du mois de novembre ont imposé de modifier légèrement la planification. Les installations qui seront indispensables plus tard (cuves pour ascenseurs et escalators, piliers de soutènement…) sont déjà en place. Sous les quais, un bassin de rétention pour les eaux de pluie a également été prévu.

24 000 passages par jour en 2020

À l’heure actuelle, l’élément le plus impressionnant des travaux est la passerelle longue de 45 m et lourde de 60 tonnes. Elle a été réalisée à partir de trois éléments, dont deux ont été assemblés sur place puis montés à l’aide d’une grue de 400 tonnes à la mi-novembre. La troisième partie a été installée depuis le parking du supermarché Cactus, de l’autre côté. Cette passerelle est essentielle, étant donné que c’est grâce à elle que les passagers du train pourront accéder à l’arrêt de bus voisin dès le 10 décembre 2017 (un passage toutes les trois minutes). «Si la date est précise, c’est parce que nous mettons en place ces changements lors de l’instauration du nouveau cadencement des horaires, précise Guy Roilgen. Cela permet de limiter les changements qui compliqueraient la vie des usagers.» C’est d’ailleurs ce même jour que, de l’autre côté de la gare de Luxembourg, l’arrêt pont rouge/Pfaffenthal et son funiculaire seront mis en service. Les CFL estiment que les deux nouvelles gares devraient alors voir environ 4 000 montées et 4 000 descentes par jour.

Une fois cette première phase opérationnelle, les travaux ne seront pas finis, loin de là ! Le plus gros restera même à faire, mais ce sont les Ponts et Chaussée qui, cette fois, s’y colleront. En effet, au-dessus des voies de chemin de fer, une énorme plateforme sera installée. Une gare routière y sera installée et les bus de la capitale (AVL) et régionaux (RGTR) en prendront possession dès 2020. Le pôle d’échange prendra véritablement son essor à ce moment. «Nous attendons 12 000 montées et 12 000 descentes par jour, comme au pont rouge», pronostique Guy Roilgen. Ces voies seront exclusivement réservées aux transports publics, les voitures particulières n’y auront pas accès.

Le tram, lui, passera également par là. Ce sera pour 2021. Le pôle multimodal sera alors totalement opérationnel. On trouvera sur place un grand garage à vélo, des petits commerces et aussi un centre de vidéosurveillance pour les CFL.

Erwan Nonet

Un pôle à 25 millions d’euros

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le chantier du pôle d’échange multimodal de Howald ne se terminera pas avec l’arrivée du tram, qui empruntera le nouveau pont-gare vraisemblablement en 2021.

En effet, les modifications se poursuivront plus bas, sur les voies ferrées, car c’est en 2023 que le doublement de la ligne Luxembourg-Bettembourg sera effectif. Si un quai du nouvel arrêt sera réservé pour l’ancien axe Luxembourg-Berchem, le second sera lui accolé à cette voie supplémentaire venue de Bettembourg. Ce n’est qu’alors que tout ce qui est prévu sur le papier de longue date sera complètement opérationnel (contrairement à l’arrêt pont rouge, cette gare faisait partie du plan présenté par l’ancien ministre du Développement durable et des Infrastructures Claude Wiseler).

Le coût de l’ensemble du pôle d’échange (bâtiments et voies ferrées) se monte à 25 millions d’euros.

 

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