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[Ligue 1] Le FC Metz sans défense face à Nice


Alassane Pléa s’est régalé contre Jonathan Rivierez et les Messins. (photo Anthony Picoré / RL)

Puni de sa naïveté, le FC Metz a concédé une nouvelle défaite à domicile (2-4), la troisième de suite, alors qu’il avait réussi le plus dur : revenir à hauteur de Nice, leader aussi impitoyable qu’indiscutable.

L’action aurait dû avoir valeur d’avertissement : une passe inspirée de Seri dans la profondeur, Pléa au duel avec Didillon et le gardien messin qui sort la parade du match (82e ). Les Grenats, chauffés à bloc, étaient alors en train de pousser le leader dans ses retranchements, mais ils n’ont pas compris l’alerte.

Deux minutes plus tard, Belhanda transperçait à son tour la défense pour lancer Pléa vers un triplé (2-3, 84e ) et conforter la première place de cet OGC Nice impressionnant. La promenade des Aiglons est décidément totale dans ce championnat. Qu’ils survolent avec 26 points en dix journées, ce qui rappelle vaguement quelqu’un. Le PSG, l’an dernier, accusait le même total au même moment…

Le FC Metz accuse plutôt le coup de son côté. Il peut. Car il a eu à la fois le bon goût et le tort de s’enflammer dans ce match enlevé et passionnant. Il faut en effet lui donner le crédit d’avoir comblé deux passifs face à Nice, par une première égalisation de Mandjeck, à la réception d’un tir d’Erding repoussé par Cardinale (1-1, 25e ), puis une seconde de Diallo, le buteur express. Un seul ballon dévié par la tête d’Erding et 21 secondes lui ont suffi pour faire mouche (2-2, 69e ).

Danse sans les stars

Jusqu’ici, donc, tout allait mieux. Metz était revenu dans le coup mais il s’est enhardi jusqu’au suicide. Alors qu’ils auraient dû défendre un point acquis aux prix d’admirables efforts, les Grenats ont poursuivi cette idée saugrenue de renverser une équipe invaincue, sans verrouiller leurs arrières. Alors Pléa a frappé. Et Cyprien a ajouté une dernière couche dans le temps additionnel, sur un contre assassin (2-4, 90e +3).

Metz est sans défense pour le coup et cette sentence peut s’entendre dans tous les sens. Au péché de gourmandise se sont ajoutées les erreurs d’une arrière-garde trop tendre. Sur le premier but niçois, Milan a été pris de vitesse (12e ). Rivierez a provoqué le second en déséquilibrant Belhanda dans la surface (37e ). Et toute la défense s’est arrêtée, vivant sur l’espoir d’un hors-jeu imaginaire, quand Pléa a signé son coup du chapeau (84e ). Le gaspillage était consommé.

Metz a finalement témoigné tant de candeur après avoir intelligemment cultivé son jardin. Devant cet adversaire technique et rodé, les coéquipiers de Jouffre avaient su présenter un bloc cohérent, resserrer les lignes dans une organisation cohérente et semer la pagaille en contre, grâce aux fulgurances de Sarr et Nguette. Sans un sauvetage de Seri sur la ligne, Erding déposait même une tête au fond des filets niçois (43e ). À l’évidence, l’espoir d’un autre résultat était permis. Constat qui vaudra aussi pour cette mine de Cyprien expédiée sur la barre de Didillon (14e ).

Au lieu de célébrer un point, Metz pleure donc une nouvelle défaite et quatorze buts encaissés sur les trois derniers matches à domicile. Ou la preuve qu’il n’est vraiment pas nécessaire de venir avec une star à Saint-Symphorien pour faire le plein. Car l’OGC Nice a réussi à s’y imposer sans Balotelli, comme Monaco sans Falcao et Bordeaux sans Menez l’avaient fait avant lui.

Christian Jougleux (Le Républicain lorrain)