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Tour de Suisse – Pinot c’est du costaud !


C'est un nouveau succès d'envergure qu'à remporté hier à Sölden, Thibaut Pinot, désormais leader du Tour de Suisse. (Photo : AP)

Thibaut Pinot (FDJ) a fait coup double hier en remportant la 5e étape, en altitude à Sölden (Autriche), et en s’emparant du maillot jaune.

Avec sa 19e place, Bob Jungels a bouclé une étape de haute montagne encourageante.

Il fallait voir ce cortège de gueules fracassées ou plus exactement asphyxiées, cramoisies, au terme d’une étape vérité. Pas moyen de tricher. Pas moyen de se planquer dans les roues sur l’interminable ascension de Sölden, où l’Autrichien Stefan Denifl (IAM), dernier rescapé de l’échappée matinale, a longtemps résisté, et plutôt très bien même, avant de se faire avaler par Thibaut Pinot à seulement un kilomètre et demi de la ligne d’arrivée.

Il s’en est passé des choses le long des 14 kilomètres d’ascension où le peloton des hommes forts s’est constitué progressivement sans tenir compte des sourdes attaques de Simon Spilak, sans doute le plus costaud derrière… Thibaut Pinot.

Ça promet pour le Tour

Certes, ce Tour de Suisse est déserté par les grands grimpeurs qui pourront peser en juillet prochain sur les routes du Tour. Mais la performance du coureur français, déjà à l’honneur dernièrement sur les pentes terribles de Champex-Lac lors du Tour de Romandie, est remarquable. Elle témoigne des progrès de l’intéressé, troisième du Tour 2014. Ça promet, donc.

Le coureur de la FDJ avait rendez-vous. Il ne l’a pas raté alors qu’on attendait sans doute un peu mieux de Jakob Fuglsang. Le Danois d’Astana, luxembourgeois d’adoption, s’était montré frétillant sur les premières étapes. Hier, il a plié les ailes au plus dur de la pente. Cela ne l’empêchera toutefois pas de se présenter début juillet comme un lieutenant d’envergure pour Vincenzo Nibali.

Frank Schleck à la peine

Pour le reste, on aura remarqué le retour au premier plan de Domenico Pozzevivo, pourtant gravement accidenté sur le dernier Tour d’Italie. Le grimpeur italien d’AG2R-La Mondiale, n’a pas pris la deuxième place de l’étape par hasard derrière l’inaccessible Thibaut Pinot.

On a aussi remarqué les limites de Geraint Thomas en haute montagne, même si son coéquipier Sergio Henao a tout fait pour le maintenir la tête hors de l’eau. C’était tout simplement trop haut pour le coureur gallois de la Sky qui reste néanmoins le grand favori du classement général final de ce Tour de Suisse puisque les 34 kilomètres du chrono terminal, dimanche à Berne, devraient lui permettre de manger tous ses adversaires.

Il serait logique qu’il y endosse le maillot jaune que le Néerlandais Tom Dumoulin a fièrement porté hier encore, en faisant bien plus que de la simple résistance, puisqu’il s’est classé dixième à Sölden.

Côté luxembourgeois, Bob Jungels a fait de son mieux et sa 19e place témoigne d’évidents progrès en haute montagne. Le problème pour l’équipe Trek, c’est que son Colombien Julian Arredondo a littéralement calé là où on pouvait être en droit de l’attendre. Pour lui aussi, c’était trop haut. Quant à Frank Schleck, en proie à un mal de genou et à une défaillance dans les derniers kilomètres, il a fait ce qu’il a pu.

Le champion national n’a jamais pu peser sur la course, comme ses cinq minutes de retard sur Thibaut Pinot en témoignent. On reste donc sur l’impression générale de ce début de saison. Une page semble se tourner. «Avec mon genou, je n’étais pas à 100 %, mais c’était correcte. Par contre, il m’est arrivé une fringale car je n’avais pas assez mangé», expliquera-t-il après. Aujourd’hui, le peloton va retrouver la Suisse. Et les sprinters lorgnent sur cette sixième étape entre Wil et Bienne (193,1 km).

Denis Bastien

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