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[Tennis] Gilles Muller : « Mon job n’est pas fini »


(Illustration : Archives LQ)

Gilles Muller n’avait plus parlé depuis la fin de son incroyable Wimbledon. Alors qu’il reprend la compétition ce soir du côté des États-Unis, il est revenu avec nous sur ces dernières semaines.

Quinze jours après son élimination en quarts de finale des Internationaux de Grande-Bretagne face à Marin Cilic, le 22e joueur mondial entre en lice du côté d’Atlanta. Tête de série n°3, «Mulles» affronte au 2e tour le jeune espoir français Quentin Halys (20 ans, ATP 134). Mais c’est de tout autre chose dont nous avons discuté avec lui…

Comment cela s’est passé depuis la fin de votre brillant parcours à Wimbledon?

Gilles Muller : J’ai surtout essayé de profiter à fond de ma famille. Cela m’a permis de revenir sur terre après un moment très fort en termes d’émotion et de très prenant. Je suis resté près des miens, on n’a pas tellement bougé. Et puis, je n’ai pas arrêté le tennis très longtemps puisque le samedi du dernier week-end de Wimbledon (NDLR : le 15 juillet), j’ai déjà repris légèrement. Puis de manière plus intense. Et samedi dernier, je m’envolais pour Atlanta où je joue cette semaine.

Ce Wimbledon 2017 a vraiment été marquant avec votre quart de finale et surtout votre succès retentissant sur Rafael Nadal. Vous avez senti derrière que les gens au Luxembourg venaient encore plus vers vous? Plus encore qu’après votre première victoire en tournoi à Sydney en janvier dernier?

Oui. Cela a vraiment été très fort. Plus qu’après mon succès en terre australienne en début d’année. À l’époque, je n’étais revenu que 15 jours plus tard puisque dans la foulée de Sydney, j’avais enchaîné avec l’Open d’Australie avant de seulement boucler mes valises. Ici, le lendemain de ma défaite face à Marin Cilic, j’étais au pays. C’est aussi en partie en raison de cet engouement qu’on est restés beaucoup à la maison en famille. Parce qu’il était assez compliqué de pouvoir avoir une activité entre nous à l’extérieur sans qu’on vienne me saluer, me parler de mon tournoi. Comprenez-moi bien. Je sais que cela fait « partie du boulot » et je le fais toujours avec plaisir. Surtout que les gens sont sincèrement très gentils. Mais quand je suis avec mes enfants, j’ai envie de me consacrer entièrement à eux. Cela fait bizarre de leur expliquer pourquoi d’autres personnes nous accostent, veulent faire des photos… J’avoue que je culpabilise un peu. Donc, on essaie d’opter pour des endroits où on sait qu’il n’y aura pas trop de monde.

Les gens ont été touchés par ce que vous avez réussi à Londres. Vous leur avez donné le genre d’émotion que seul le sport peut apporter…

Oui, et cela me touche vraiment beaucoup. Mais quand il se passe quelque chose, je suis plutôt du genre à toujours voir les deux côtés de la médaille… Je me rends compte que j’ai dû faire quelque chose d’important à leurs yeux pour que les gens en parlent autant et veulent me marquer leur sympathie. Cependant, je me dois de rester les pieds sur terre. Tout va si vite dans le monde actuel. De héros, tu peux passer à zéro en un rien de temps.

Je n’aime pas ça et ne souhaite pas surfer sur cette vague-là. À mes yeux, ce n’est pas un seul match qui change tout. Je savais que je pouvais réussir une perf comme celle obtenue à Wimbledon. Et même si mes stats contre les meilleurs joueurs du monde n’étaient pas bonnes (NDLR : avant de battre Rafael Nadal en huitième de finale à Londres, il restait sur 22 défaites consécutives dans ses confrontations avec les membres du top 5 mondial), je savais aussi que je pouvais faire tomber un Rafael Nadal. Je l’avais déjà fait par le passé d’ailleurs. Mais en mon for intérieur, je considère que mon job n’est pas fini avec ce résultat. Je ne peux donc pas me permettre de trop m’arrêter sur ce qu’il s’est passé à Wimbledon, me reposer sur mes lauriers. Car si je le fais, je risque de ne plus réussir à avancer. Or, je veux encore aller plus loin, plus haut.

Entretien réalisé par Julien Carette

Retrouvez l’intégralité de l’interview sur Le Quotidien papier de ce mercredi

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