[Tennis] 1er titre pro d’Eléonora Molinaro : « J’espère qu’il en appellera d’autres »

À un peu plus de 17 ans, Eléonora Molinaro a remporté dimanche sur le sol turc son premier titre professionnel. Comme Anne Kremer, Claudine Schaul et Mandy Minella avant elle…

Son 1er titre

«Je suis fière de ce premier titre», souriait, dimanche en début d’après-midi, Eléonora Molinaro. À 17 ans, la plus belle promesse du tennis luxembourgeois venait de battre 6-3, 6-1 la Russe Vlada Koval (16 ans, WTA 815) en finale du tournoi ITF pro doté de 15 000 dollars disputé cette semaine dans la cité balnéaire turque d’Antalya. «Pour l’instant, c’est forcément le plus beau moment de ma jeune carrière. Mais j’espère que ce n’est que le premier et qu’il en appellera d’autres. C’est une étape importante. Surtout en termes de confiance en moi.»

Car si elle tournait autour de cette première victoire en tournoi depuis un petit temps après des demi-finales à Bruxelles ou Pétange, la junior luxembourgeoise ne parvenait pas à passer ce cap des demies. Elle avait évoqué un souci de stress, fin 2017, pour l’expliquer. «Cette fois, j’ai réussi à rester concentrée sur mon jeu. À me montrer plus présente. Mentalement, j’étais bien mieux. J’ai su prendre la balle tôt, mais aussi afficher un service plus régulier. J’ai l’impression d’avoir franchi un cap. Et puis, j’affrontais une fille qui jouait aussi sa première finale…», continue une «Elé» qui a reçu beaucoup de messages de félicitations, dont ceux de Mandy Minella et Claudine Schaul.

Un gros niveau de jeu

«Elé» a donc enchaîné une finale dans un Grade 1 juniors (soit le niveau juste en dessous d’un Grand Chelem dans la catégorie) à Prague et un titre chez les pros. «J’étais déçue après avoir perdu la finale en République tchèque. Mais là aussi, j’ai réussi à franchir un petit palier. Mes meilleurs résultats dans un tournoi de ce niveau, c’était un quart de finale. Là, j’ai été jusqu’en finale. Et il faut avouer que lors de celle-ci, mon adversaire a plus mérité la victoire que moi. Mais je disputais avant tout ce tournoi pour me préparer pour Antalya…»

Et elle a pu y affiner un très bon niveau de jeu. «J’ai vraiment très bien joué ces 15 derniers jours. D’ailleurs, je n’ai pas perdu un set en Turquie, alors que j’ai tout de même affronté des filles top 500 et 600 au niveau mondial. Comme je le disais, j’ai su évoluer de manière très concentrée et être agressive comme il le fallait. À l’image de ma demi-finale où je l’emporte en gagnant les deux tie-breaks de la partie, alors que ce n’était pas forcément là où je brillais le plus auparavant. Là aussi, j’ai peut-être l’impression d’avoir passé un cap. À Antalya, les autres joueuses disaient que c’était moi qui étais la plus forte du plateau.»

Retour gagnant sur la terre battue

Ce premier titre, «Elé» l’a donc remporté sur terre battue. Ce qui n’est pas anodin quand on sait que c’est sur cette même surface qu’elle s’était blessée à la fin de l’été, à Cuneo en Italie.

«Après avoir sauté sur un coup droit, mon pied était retombé dans un trou… J’avoue que cela ne me donnait plus trop envie de rejouer sur l’ocre», expliquait Molinaro. «Or ici, en gagnant ce tournoi, j’ai retrouvé cette envie d’évoluer sur terre.»

17 ans et 4 mois, est-ce précoce sur le circuit ?

Il est évidemment très compliqué de comparer les époques. Encore plus quand on voit l’évolution ces dernières années du monde du tennis. Néanmoins, à titre informatif, nous avons voulu voir la précocité d’Eléonora Molinaro par rapport aux meilleures joueuses luxembourgeoises, mais aussi certaines grandes stars actuelles. Les données du site de l’ITF nous ont permis de dresser l’infographie ci-dessus. À prendre avec des pincettes bien évidemment…

La suite

Accompagné de son papa, Eléonora Molinaro rentrait la nuit dernière au Luxembourg. Il n’y a pas de tournoi au programme cette semaine. Par contre, elle prendra part le week-end prochain aux qualifs du 25 000 dollars de Grenoble.

Et la suite ? «C’est difficile à dire. Là, on attend d’abord de voir mon classement à la WTA. Le but est de rentrer dans le tableau final des différents tournois. Donc, le programme dépendra avant tout de ça.»

Julien Carette