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[Rio 2016] Mireille Zimmer au plus près de l’action


Mireille Zimmer reste droite comme un «i» alors que la superstar Michael Phelps s'apprête à décrocher sa 19e médaille d'or olympique. Un très grand moment qui restera certainement à jamais gravé dans la mémoire de la juge-arbitre luxembourgeoise. (Photo AP)

Mireille Zimmer, la juge-arbitre luxembourgeoise, était aux premières loges pour assister au début du récital du nageur américain Michael Phelps sur ces Jeux de Rio.

La photo fait le tour du monde : Michael Phelps, gueule grande ouverte, qui encourage à tout rompre son compatriote Nathan Adrian, dimanche, en finale du relais 4×100 m nage libre : les Américains viennent de mettre fin à la malédiction. Et de battre des Français invaincus depuis 4 ans dans la discipline.

Sur cette photo, on voit une officielle à lunettes. Impeccable avec son pantalon brun un peu mouillé (forcément), sa veste bleue, son foulard et son accréditation. Stoïque malgré l’effervescence et les milliards de personnes les yeux rivés dans sa direction. Et cette personne est la Luxembourgeoise Mireille Zimmer : «J’ai tout de suite reçu des tas et des tas de messages de personnes qui m’avaient vue à la télé. Quand on est rentrés à l’hôtel, on a vu les photos qui arrivaient et des clics de partout, explique-t-elle, un peu gênée. Je n’aime pas trop me mettre en avant. Quand j’ai vu que j’étais dans la ligne d’eau des Américains, on ne savait pas si Phelps serait là ou pas. Mais il était là. Et pendant la course, on se concentre sur ce qu’on a à faire. Même si on sait très bien qu’il y a des caméras.»

Destin incroyable de cette Epternacienne, pas spécialement douée pour la natation mais qui s’est passionnée pour les à-côtés de ce sport : «Dès 16 ans, j’ai suivi des cours pour devenir chronométreur», explique-t-elle. Mais Mireille Zimmer ne va pas se contenter de cela. Nory Kruchten, son ancien professeur, qui sera président de la LEN, la Ligue européenne de natation, la pousse à aller plus loin : «À 25 ans, je suis devenue juge-arbitre.» Soit le plus haut niveau qu’on puisse atteindre dans le domaine des officiels des bassins.

En 2010, le destin s’en mêle encore une fois : «On cherchait des Européens expérimentés pour participer aux premiers Jeux olympiques de la jeunesse à Singapour. Mais comme ils n’en trouvaient pas, ils ont demandé à quelqu’un de moins expérimenté. J’ai su saisir ma chance», sourit-elle. L’appétit venant en mangeant, Mireille Zimmer est bien décidée à continuer d’avancer : «Quand j’étais petite, je suivais beaucoup les Jeux. Je savais très bien que je ne pourrais jamais y aller comme athlète. Mais comme juge c’était possible. Quand je veux quelque chose, je me bats pour l’obtenir.»

Une des sept Européens aux JO

La bonne nouvelle tombe à la fin de l’été 2015 : sa candidature a été retenue : elle fait partie des 7 Européens retenus pour les Jeux : «J’étais avec mon mari en Suisse et j’ai reçu un courriel. J’ai mis deux ou trois jours pour réaliser. Et j’ai surtout attendu d’avoir la confirmation définitive.» Pour elle, c’est la récompense de 25 ans de sacrifices : «On n’a pas de vie privée, tous les week-ends, on est partis à Redange, Wiltz ou Esch. C’est beaucoup de privations. Mais je voulais montrer que je pouvais quand même avoir mon truc à la fin.»

Malgré tout, elle ne laisserait sa place pour rien au monde, consciente de vivre quelque chose d’exceptionnel : «J’ai de la chance d’être ici. Il n’y a que sept Européens et, généralement, on aime bien faire tourner pour que tous les pays puissent participer.» Pendant une semaine, elle fera ce qu’on lui demande de faire, que ce soit juge de virage, présente dans la chambre d’appel ou au bord du bassin d’entraînement : «Il faut contrôler que les nageurs n’utilisent ni de palmes ni de plaquettes, c’est trop dangereux.»

Évidemment, son emploi du temps ne lui permet pas de profiter vraiment des Jeux. Mais à partir de samedi, elle aura encore deux ou trois jours avant de rentrer : «J’ai envie de voir l’eau libre ou encore un match de water-polo.» Décidément, Mireille Zimmer a de l’eau qui coule dans ses veines.

Une fois rentrée, elle prendra peut-être quelques jours de vacances. Même si elle risque de retrouver ses enfants complètement décalés : «Ils se lèvent à 14h et regardent les JO jusqu’à 5h !» Ensuite, celle qui a récemment laissé tomber sa carrière professionnelle dans une banque poursuivra son évolution dans le monde de la natation : «J’ai été élue à la commission technique de la LEN. J’ai préparé des cours et je suis allée donner une formation pour officiels au Togo.» Une casquette de plus pour cette femme décidément très occupée.

A Rio, Romain Haas

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