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Nations League : «Rien que le charter nous coûte 90 000 euros»


Le président de la fédération de football luxembourgeoise est heureux de rejouer, mais qui garde sa liberté de penser (Photo d'archives : Gerry Schmit).

Les Roud Léiwen vont rejouer au football, demain. À entendre le soupir de Paul Philipp, président de la FLF, il était temps. Même si cette compétition lui semble cette saison lunaire… et coûteuse.

Paul Philipp est extrêmement respectueux des consignes sanitaires. Son masque, il y tient, même en interview et c’est tout à son honneur d’être un modèle de respect des consignes prodiguées par l’UEFA. Même si, il l’avoue, elles lui coûtent cher à l’heure actuelle.

Ce coronavirus, coûte-t-il cher à la FLF ?
Paul Philipp : Oui. Forcément. Pendant toute cette campagne, nous n’aurons pas de spectateurs. Même si une grosse partie de nos recettes provient des droits télé, nous ne verrons pas de spectateurs ces prochains mois et au niveau financier, je n’ai pas besoin de vous faire un dessin. Bon, on survivra hein! On ne va pas trop se plaindre, mais à l’heure actuelle, on n’a quasiment que des frais. Par exemple, à l’hôtel, il nous a fallu ne réserver que des chambres simples pour les joueurs. Enfin, pour tout le monde. C’est un surcoût.

Un surcoût très élevé ?
Oh, je dirais facilement plus de 10 000 euros par rapport à un déplacement normal. Mais l’UEFA ne nous a fait d’obligation que pour le vol charter, pas pour le reste. Mais vous avez vu l’avion que nous devons prendre pour respecter les normes (NDLR : un appareil de plus de 180 sièges)?! Rien que le vol en charter nous coûte 90 000 euros.

L’UEFA a aidé les clubs européens pour ce versant de leurs dépenses.
Pas les fédérations.

On ne sait pas ce qu’il y a à gagner

Mais cela en vaut la peine : on va enfin pouvoir rejouer au football.
L’enjeu… je ne l’ai toujours pas compris pour ce qui concerne cette Ligue des nations. Alors oui, d’accord, il y a ce système de montées et descentes. Mais après ? Lors de la première édition, c’était à peu près clair, il y avait moyen de récupérer une place pour l’Euro. Mais là, il y a 49 « si » et on ne sait pas ce qu’il y a à gagner. L’UEFA va devoir faire attention. J’étais sceptique avant la première édition puis je me suis dit « pourquoi pas? », mais là je redeviens sceptique. Il y a des signes : l’Allemagne qui ne convoque pas tous ses meilleures joueurs, le fait qu’on ne sache même pas qui a remporté la première édition… Enfin si, nous, on le sait par le force des choses, mais allez demander à nos voisins… Non, franchement, je ne vois pas comment on pourrait s’éviter une discussion sur le sujet à l’UEFA, la prochaine fois qu’on se verra.

Parlons football : en Azerbaïdjan, le Luxembourg, qui a connu une fin d’année 2019 terrible en termes de qualité des adversaires proposés, débutera la rencontre avec sept défaites consécutives derrière lui.
Il faut toujours identifier une série avec les adversaires. Alors oui, cette série, j’espère qu’on va l’interrompre. Vous avez raison de signaler qu’il y avait la Serbie, l’Ukraine, le Portugal…. Moi, j’étais assis à côté du président portugais en novembre 2019 et je peux vous assurer qu’il transpirait beaucoup. Il s’agit de résultats négatifs, mais la manière était là et du moment que la manière ne baisse pas…

Puisqu’on parle de football, qu’avez-vous pensé du match amical contre Francfort puisque vous étiez, en raison du huis clos, l’un des très rares spectateurs présents, dix mois après?
Eh bien, vous avez tout dit! Dix mois. Tout le problème est là. Aucun joueur n’avait une préparation identique à l’autre, certains n’avaient même plus joué depuis six mois. Les automatismes, n’en parlons pas : je crois que certains n’avaient qu’une séance en commun. Contre une équipe en pleine préparation, très agressive parce que des garçons jouaient pour gagner leur place… Je vais être sincère, je n’attendais pas grand-chose de ce match. On a voulu gérer, eux ont été agressifs. Mais attention, ce ne sera pas moins engagé à Bakou et ce sera trois niveaux au-dessus, techniquement parlant.

Il s’agira du premier match sans un Aurélien Joachim sélectionnable depuis 2005. Qu’avez-vous pensé de la retraite internationale du meilleur buteur de l’histoire de la sélection?
Il va laisser une trace parce qu’on connaît la difficulté de son poste. Il a marqué des buts dans des contextes difficiles, pas bien servi et en entretenant le bazar longtemps tout seul, très seul même. Il mérite un match d’adieu, qu’on le fasse entrer au moins quelques minutes. Mais on va attendre que le public ait le droit de revenir sinon, cela ne servira pas à grand-chose.

Entretien avec Julien Mollereau

Montenegro-Luxembourg, samedi, 20h45

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