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Liège-Bastogne-Liège – Quand ça veut pas…


A l'image de Frank Schleck, qui a terminé la course dans la voiture de son directeur sportif, l'équipe Trek n'a pas brillé lors de ces Ardennaises. (Photo : Julien Garroy)

Bob Jungels, 82e, fut le seul coureur luxembourgeois à voir la ligne d’arrivée. Une nouvelle chute a projeté à terre Frank Schleck et Bob Jungels, lequel trouva néanmoins la force pour finir.

Le visage marqué par un rictus où on pouvait lire son immense désarroi, Frank Schleck, accompagné par Julian Arredondo, un coéquipier d’infortune sur cette campagne de classiques ardennaises, sort de la voiture Trek pour rejoindre, en boitant, le pullman de son équipe. Encore une sale journée pour le champion national qui n’a pas réajusté la fermeture éclair de son tricot, déchiré.

Le mauvais sort. Encore. Comme une fatalité sans fin qui l’a envoyé, groggy, au tapis.

Toujours cette même scène, comme un mauvais polar qui repasse course après course, sans que le Mondorfois ne puisse user de son rang passé pour en commander la fin. La chute qui coupa le peloton en deux, à vive allure et à près de 43 kilomètres de l’arrivée, alors que les gros bras se replaçaient selon ses règles immuables, en vue de la côte de la Redoute, toucha encore les coureurs Trek. «Jusque-là, témoignera après coup Bob Jungels, le seul Luxembourgeois qui est parvenu hier à terminer, la course ne se déroulait pas trop mal.

C’est encore tombé à l’avant. J’ai été pris dedans, comme Frank (Schleck). Du coup, Bauke (Mollema) et Fabio (Felline) ont dû mettre pied à terre. Mais après cette chute, c’est clair que la course était finie pour nous.»

C’était dit avec son habituelle lucidité. Sans faux fuyant. Comme la suite : «De toute façon, même sans la chute, on n’aurait eu personne dans le final. Ce n’est pas seulement une question de malchance», expliquait encore Bob Jungels en se tenant la main droite. Une radiographie de contrôle sera d’ailleurs pratiquée aujourd’hui, à Luxembourg.

Frank Schleck, quant à lui, avait bien du mal à se tenir droit. La faute à cette contusion du genou droit, diagnostiquée par le service médical. Une blessure qui pourrait l’empêcher, aujourd’hui, de reconnaître l’étape des pavés du Tour comme c’est prévu : «Quand on n’est pas à 100 % et qu’on chute, cela devient trop dur, se lamentait le champion national.

Il y a tellement de chutes sur le final des courses. Dans 99 % des cas où ça m’est arrivé, ce n’était pas de ma faute. Cette fois, je tombe sur le genou droit. J’espère que ce n’est pas trop grave.»

Plus dans la peau d’un leader

Ce n’est pas qu’il nourrissait des ambitions pour se placer au final. Depuis son début de saison salopé par ses blessures ramenées d’Andalousie et ravivées par cette nouvelle cabriole au Pays basque, en compagnie de Bauke Mollema, Frank Schleck n’en était plus là. Plus dans la peau d’un leader en tout cas : «J’étais là pour travailler, passer des bidons, protéger du vent Bauke Mollema. Je savais que je n’avais pas un top 20 dans les jambes», argumentait-il encore.

La maladie contractée sur le Tour du Pays basque avait fini par ruiner ses dernières illusions d’avant classiques : «D’ailleurs, la fièvre est revenue avant-hier», martelait-il sans pour autant lâcher l’affaire. «Je reviendrai car je sais qu’après avoir vécu de belles choses ici, je me trouve dans une phase où c’est moins bien, mais je sais que je peux revenir. Car j’ai beaucoup travaillé et tout cela payera», disait-il encore.

Mais forcément, comme ces trois dernières années, le bilan de l’équipe américaine (anciennement luxembourgeoise) est famélique au sortir des classiques ardennaises. L’examen de conscience semble proche : «Il faudra forcément qu’on réfléchisse et qu’on analyse nos résultats car nous avons effectivement été médiocres.

Sur l’Amstel, c’était de notre faute. Après, on a été malchanceux mais ce n’était pas uniquement de la malchance», tranchait sans langue de bois Bob Jungels.

Ce dernier demandait sur son élan de jeune loup affamé que soient également revus «les programmes de courses». Il sera forcément écouté car, malgré tout, le jeune espoir luxembourgeois partage avec Julian Alaphilippe l’âge et le talent, lesquels, fatalement, finiront prochainement par percer au plus haut niveau.

De notre envoyé spécial à Ans, Denis Bastien

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