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Le F91 grignote


BGL Ligue (15e journée) – Les Dudelangeois semblent trouver leurs marques dans le tout nouveau 3-5-2. Et en plus, le carton signé face à Mondorf leur permet de recoller au classement.

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D’un splendide coup franc en lucarne, Benajiba a débloqué une situation un peu figée juste avant la pause. (Photos : Luis Mangorrinha)

Retrouver un F91 digne de ce nom, c’était un des enjeux les plus excitants de ce début d’année. Retrouver le champion en titre performant et même parfois séduisant, aussi vite et dans de telles proportions, c’est encore mieux. Surtout pour lui : ces quatre prochaines semaines, il va défier Differdange et la Jeunesse en championnat, puis le Fola en Coupe, et dans ce calendrier très compliqué, on n’aurait franchement pas donné cher de la peau du Dudelange de la fin d’année 2014, celui qui était sans inspiration et même carrément fébrile dans les vingt derniers mètres.

Là, après le succès tranquille 3-1 contre Hostert à l’occasion de la reprise, le carton 0-5 qu’il a signé hier à Mondorf en conservant son novateur système en 3-5-2 et surtout une équipe type à l’identique pour la première fois depuis début août nous replace le champion en titre dans la catégorie des poids lourds capables d’assumer leur statut sur la durée. Tant mieux parce qu’à part le Fola, cette DN en manquait cruellement.

Ce F91-là redevient présentable. Mais il manque encore un peu de patience. C’est l’histoire du club, qui a toujours tout voulu et tout de suite, puisqu’il en a les moyens. Et des fois, à l’échelle d’un match, ça se voit. Sur la pelouse jaunie d’un stade John-Grün ouvert aux quatre vents, les hommes de Grandjean ont ainsi souvent joué long en première période. Bien cadenassés malgré les fulgurances de Nakache pour tenter de trouver des décalages dans des espaces réduits au strict minimum, les Sang et Or s’en sont remis, c’est un comble, aux longs ballons d’un Schnell pas forcément réputé pour ses ouvertures millimétrées. Sur l’un d’eux, la remise de la tête intelligente de Karapetian trouve Nakache, qui se heurte au retour en boulet de canon de Mutuale (25e). Un peu avant, Idazza, d’une volée acrobatique en pivot, croit ouvrir le score avant d’être sanctionné pour une poussette sur son défenseur (19e).

Autant dire que le superbe coup franc de Benajiba déposé en lucarne et à peine effleuré par Worré sonnera comme une petite délivrance juste avant la pause (0-1, 44e).

> Au moins, maintenant, ça déroule

Mondorf fait de la peine. Sorti de l’agressivité d’un Semedo couloir gauche, de la hargne d’un Haddadji soucieux de ne pas sombrer contre son ancien club et du sens du duel d’un Mutuale – qui finira par couler avec le reste de son équipe en fin de rencontre – il n’a pas grand-chose à opposer à ce rouleau compresseur remis en marche durant l’hiver et qu’il avait pourtant contraint au partage lors du match aller. Une seule frappe à peu près dangereuse à signaler pour les Mondorfois : une tentative à un mètre du poteau de Medri à la… 81e minute.

De l’autre côté du terrain, Worré écope, remporte l’un ou l’autre face-à-face (58e et 83e), réalise même quelques petits miracles d’une belle envolée sur une tentative de Nakache (57e) ou du pied sur un missile de près de Benajiba (73e). Mais quand ça craque de partout…

Dudelange semble effectivement avoir retrouvé un sens à son football. Du souffle et des automatismes devant. Du calme derrière. Un plan de jeu pour tous aussi. Et surtout des hommes pour le faire vivre, voire, ce qui est mille fois plus important, des hommes pour s’asseoir sur le banc et quand même en sortir par le haut. Si Grandjean semble avoir tranché cet hiver pour une paire Karapetian-Idazza, les entrées en jeu de Turpel et Keric ont ainsi fait un bien fou quand il s’est agi de dérouler et d’appuyer sur la tête d’un promu complètement dépassé par les événements.

Déjà, la lente émergence d’un Laurienté soutenu par son staff malgré une première partie de saison largement en deçà des espérances, avait permis d’en finir quand, à la 75e, son centre au deuxième poteau est repris par Idazza et prolongé par Karapetian (0-2). Puis Keric tacle au fond un centre au premier du même Laurienté avec l’aide du poteau (0-3, 78e), avant que Turpel, très concerné lors de son entrée en jeu, ne jaillisse pour glisser sous le ventre de Worré (0-4, 90+3), puis que Mutuale, sous pression, ne mette au fond de son propre but un centre de Keric (0-5, 90+5).

Bref, une démonstration. Cela faisait longtemps que cela n’était plus arrivé au F91. Cinq mois exactement, en déplacement à Käerjeng (0-5). Mais le plus dur arrive. Les gros. Ceux qu’il n’a pas réussi à battre lors de la phase aller. Ceux qui diront s’il est guéri…

De notre journaliste Julien Mollereau

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