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[Karaté] Jenny Warling, prophète en son pays


Jenny Warling a réalisé de belles perfs à Dubaï. Même si ça s'est terminé un peu en eau de boudin. (Photo : luis mangorrinha)

Comme on pouvait s’y attendre, lors des championnats nationaux à Strassen, Jenny Warling s’est montrée intraitable face à des filles qu’elle côtoie tous les jours.

Il y a un an, c’est en tant que spectatrice que Jenny Warling avait assisté aux championnats nationaux : «Je portais encore une attelle», évoque la Walferdangeoise, qui était alors en pleine rééducation après s’être fait les croisés en août 2018. Depuis, elle a effectué un retour tonitruant sur les tatamis avec tout simplement «la meilleure saison de (sa) carrière», dixit celle qui a été sacrée championne d’Europe des -55 kg avant, quelques mois plus tard, de prendre la médaille de bronze aux Jeux européens de Minsk.

Avant de terminer cette superbe saison par un ultime énorme rendez-vous, vendredi à Madrid, pour le dernier K1 de la saison, Jenny Warling était donc de retour à Strassen pour prouver qu’elle était bel et bien toujours la patronne de la discipline au Grand-Duché. Même si, de son propre aveu, son principal objectif était «de ne pas se blesser.»

Dimanche matin, elles n’étaient que six seniors engagées dans les championnats, ce qui a conduit à former seulement deux catégories, les -61 kg et les +61 kg, sans oublier les open, qui regroupent l’ensemble des combattantes.

Engagée chez les -61 kg, Jenny Warling avait deux combats à son programme. Et une tactique très claire : «Je ne voulais pas prendre trop de risques, hormis lors du premier combat contre Laura, car il fallait que je prenne le maximum de points possible avant de rencontrer Kimberly», évoque-t-elle. Et c’est donc Laura Hoffmann qui a fait les frais de la foudre Warling, vainqueur 6-0, avant que cette dernière domine sa plus sérieuse rivale, Kimberly Nelting, sur le score de 1-0 : «C’est très tactique face à Jenny. C’est elle qui m’a tout appris. Ce combat, c’était très dur mentalement. J’en suis sortie épuisée», confie Nelting.

Dans la foulée, Jenny Warling enchaîne en Open avec un premier succès contre Allison Berna et la victoire en finale face à Pola Giorgetti (1-0) pour boucler sa matinée parfaite : «Je suis satisfaite. Je n’ai pas encaissé le moindre point. Je n’avais pas encore tiré en championnat contre Kim et Pola, tout s’est bien passé», se réjouit-elle.

Satisfaction générale

De toute façon, vainqueur ou battue, toutes les combattantes affichaient le même sourire : «C’est du karaté, ça peut tourner d’un côté comme de l’autre», confie Kim Nelting, battue par Allison Berna en Open. Cette dernière se montrait satisfaite de sa compétition, après sa victoire chez les +61 kg et sa troisième place en Open : «Contre Pola, j’étais menée 0-1, mais j’ai réussi à remonter et à l’emporter 3-1 pour gagner le titre. En Open, c’est la première fois que je tire face à Kim. C’était un combat tactique, je voulais attendre et voir comment elle réagit. J’ai su profiter d’une opportunité pour marquer un point. Après, contre Jenny, ce n’est pas facile. Elle a beaucoup d’expérience. J’ai fait de mon mieux.»

Sourire de mise également pour Pola Giorgetti, qui repart avec deux médailles d’argent : «Ça s’est bien passé. J’ai atteint la finale en Open, c’était l’objectif. Maintenant, Jenny est beaucoup plus légère que moi, beaucoup plus rapide. J’ai dû bien garder ma distance. J’ai bien bossé.»

Quant à Laura Hoffmann, qui prend deux médailles de bronze, elle se montre quelque peu déçue de sa performance : «Même si cette compétition n’était pas un objectif en soi, je ne suis pas satisfaite de ma prestation. Contre Jenny, j’ai essayé, mais elle m’a dominée. Et à un moment, j’ai lâché», explique la jeune femme, qui a été très marquée par les événements du Chili il y a quelques semaines : «Je suis d’un naturel claustrophobe. Passer cinq heures dans un sous-sol, ce n’est vraiment pas pour moi. Cette situation, c’était irréel.» Elle va désormais pouvoir se reposer et repartir en 2020 avec, dans le viseur, la qualification pour les championnats d’Europe, du côté de Bakou.

Romain Haas

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