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Jeff Strasser : pourquoi ses joueurs l’aiment


Jeff Strasser vu par ses joueurs, ça donne ça... (photo Mélanie Maps)

Samedi, le Fola reçoit son trophée de champion. Et ses joueurs savent qu’ils le doivent en grande partie à Jeff Strasser, un coach qu’ils adorent charrier. Témoignages.

Leur entraîneur, ils l’aiment. Pour eux, Jeff Strasser, c’est le grand frère pointilleux et perfectionniste qui leur a fait gagner deux titres en trois ans, un technicien resté joueur et compétiteur dans l’âme et qui ne peut s’empêcher de les provoquer en duel dès que ça les démange. Et ils en redemandent. Le mot est revenu à chaque conversation  : «exigence». Et 50  % du temps, avec cette phrase  : « Avec ses joueurs et avec lui-même. » Le succès du Fola, cette saison, est celui d’un technicien ultra-rigoureux, qui dure (4 ans au poste) et qui inspire un profond respect à son groupe. Ils nous l’ont raconté à leur manière, pour lui rendre hommage et un petit peu pour le piquer. Parce qu’ils adorent ça.

Tom Laterza : « On guette l’erreur »

490_0008_14188880_FOOTBALL_FOLA_JEUNESSE_06619Quel genre de coach est-il?

«Il est très précis et il veut toujours que l’on fasse les exercices de façon parfaite, notamment dans tout ce qui est tactique et jeux de passes. Heureusement pour nous, on y arrive à chaque fois assez vite sinon, on les referait jusqu’à y arriver. Il est dur mais c’est normal, c’est notre coach et ça nous tire vers le haut.»

Une anecdote?

«Ses causeries d’avant-match, il les fait en français. Il maîtrise, mais c’est un moment où il veut parler vite, être fluide et parfois, il commet de petites fautes de langage. On est très attentifs à ça, nous. On guette l’erreur. Ça nous fait bien rire, nous autres, Luxembourgeois. Mais nos petits copains français s’y mettent lentement.»

Mehdi Kirch : « À 16 ans, j’ai joué avec lui »

Europa League

«Très exigeant avec nous et avec lui-même. Il a un fort caractère et il aime gueuler. D’ailleurs, on en parle souvent parce qu’il est très proche de ses joueurs. Quand j’avais 16 ans et que j’étais au centre de formation du Racing Club de Strasbourg, un de mes premiers matches en CFA, je l’ai joué avec lui qui était redescendu pour une fois de l’équipe pro, et c’était déjà comme ça : comme tous les pros très respectés, avec les jeunes, il donne beaucoup de conseils… et gueule un bon coup quand c’est nécessaire. Mais en général, il sait bien parler aux gens.»

Une anecdote?

«Vous pouvez parler de son genou en carton si vous voulez, on le charrie tout le temps là-dessus de toute façon. Il le fait même quand il marche. Des fois, il s’arrête, il plante son talon dans le sol, tend la pointe du pied et balance sa jambe de droite à gauche. On le chambre, mais il le prend bien. Après tout, nous, on n’y peut rien.»

Julien Hornuss : « Je l’aurais bien vu coacher en Angleterre »

490_0008_14188877_FOOTBALL_FOLA_GOTEBORG_00699Quel genre de coach est-il?

«On voit que c’est un ancien joueur. Il nous pousse énormément pour trouver les gestes justes. Presque trop. Mais il force le respect : quand on regarde sa carte de visite, on sait que ses conseils ne peuvent être que bons. J’ai joué dans beaucoup de pays et Jeff, je l’aurais bien vu coacher en Angleterre pour transmettre sa grinta à une équipe.»

Une anecdote?

«Lui et Cyril Serredszum adorent organiser des petits tournois de tennis-ballon. Ils aiment défier leurs joueurs et ils gagnent la plupart de leurs matches, se retrouvent souvent en finale… contre moi et mon partenaire. Pour eux, c’est encore possible : il ne faut pas courir le 100  m en neuf secondes! Mais par contre, il faut avoir une excellente technique de base. De ce côté-là, tous les deux ont gardé ce côté pro et quand ils te battent, tu as la rage. Mais physiquement, pour eux, dès que l’échange s’éternise un peu, ça devient dur de tenir…»

Thomas Hym : « Il ne va plus jeter ses lunettes bleues, elles portent bonheur »

490_0008_14188874_MM_336Quel genre de coach est-il?

«Extrêmement exigeant. Mais il le fait pour lui aussi, il sait se remettre en question, entendre la critique. Humainement, c’est très important  : on peut dialoguer. Il est tellement perfectionniste que même quand on gagne, il trouve quelque chose à redire. Il n’y a finalement qu’après le match face à Grevenmacher (NDLR  : 1-5, 24 e journée) que je ne l’ai rien entendu dire, mais j’imagine qu’il a dû se retenir de nous dire qu’on aurait dû éviter de prendre un but parce qu’on a un jeu qui est basé sur la solidité défensive. C’est son côté perfectionniste… Il ne rechigne jamais, quand on n’est pas un compte juste, à s’aligner sur le terrain pour faire le nombre. Et là, franchement, c’est plutôt folklorique. En tout cas, ce n’est jamais le dernier pour mettre le pied ou allonger un tacle!»

Une anecdote?

«J’en ai une belle  : le jour du match contre l’UN Käerjeng, il a débarqué au rassemblement avec de nouvelles lunettes de soleil bleues qui ne lui vont pas du tout. On s’est foutus de lui, on lui a demandé où ils les avaient trouvées et on lui dit de ne pas les garder. Lui nous répond qu’il les a achetées avec son fils de 4 ans parce que lui les aimait. Alors maintenant, à mon avis, il ne va plus les jeter ses lunettes bleues parce qu’elles portent bonheur : c’est à Käerjeng qu’on a été sacrés. Pourtant… elles ne lui vont pas du tout!»

Julien Mollereau

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