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[Handball] Luca Tomassini : «J’avais l’impression de ne plus progresser»


Luca Tomassini (à d.) a croisé, samedi, la route de Luca Tironzelli, son ancien partenaire dans les équipes jeunes à Esch. (Photo : dr)

Formé au HB Esch, Luca Tomassini évolue cette saison à Longericher. À Cologne, en 3e Liga, le pivot devenu ailier gauche désire franchir un palier et rêve de retrouver la sélection.

Sur les conseils de Jimmy Hoffmann, ancien joueur du Longericher SC, Luca Tomassini (22 ans) a décidé de quitter le HB Esch, son club de cœur, et de s’expatrier. Dans l’espoir de grandir et de retrouver l’équipe nationale.

Cette saison, vous évoluez à Longericher. Pourquoi avoir décidé de rejoindre Cologne?
Luca Tomassini : Depuis septembre 2018, j’étudie à Cologne, à l’université privée de Fresenius en section sport management. La saison passée, je m’entraînais trois fois par semaine à Longericher et une fois à Esch. Je revenais aussi pour les matches. Mais cet été, j’ai décidé de partir et de jouer ici à Cologne.

Quelle a été la réaction de Claudio, votre père, ancien président du HB Esch, au moment où vous lui avez annoncé votre départ du club?
Esch, c’est mon club et ça le restera toujours. Le problème n’était pas de faire la route, de revenir de Cologne, non ça ne m’a jamais dérangé, mais quand tu le fais et que tu n’entres pas une minute en jeu, forcément, t’es déçu… Troisième choix de l’entraîneur, j’étais là pour dépanner. D’une certaine manière, je peux le comprendre dans la mesure où je ne m’entraînais qu’une seule fois par semaine avec le groupe. D’un côté, l’entraîneur me disait que j’étais un élément important pour l’avenir, mais, de l’autre, dès qu’il y avait un moment important dans un match, il me sortait… Mon père, quant à lui, sait que le handball a toujours été mon grand amour et que j’ai besoin de jouer et de progresser pour m’épanouir.

La concurrence était rude au poste de pivot…
Oui, il y avait notamment Julien (Kohn) et Moritz (Barkow). C’était ma sixième saison en équipe première et j’avais l’impression de ne plus progresser. Et je suis triste de devoir suivre les matches de l’équipe nationale depuis chez moi en tant que simple spectateur. D’autant plus triste que dans cette équipe il y a des gars avec qui j’ai évolué en sélections U18 et U20. Léi Biel, un de mes meilleurs amis, est en train d’en devenir l’un des piliers et moi, je suis chez moi sur mon canapé… Alors voilà, mon objectif est simple : progresser afin de revenir en sélection.

Martin (Muller) est passé pro à 26 ans, je ne dis pas que ça m’arrivera aussi mais je n’ai que 22 ans, alors c’est une source de motivation

Que vous ont dit vos partenaires à Esch?
Ils m’ont compris. Tom (Krier) m’écrit souvent pour me dire que je lui manque (il rit). Martin (Muller), lui, pense que ce départ est une bonne chose, que ça va me permettre de gagner en temps de jeu et en expérience.

Parlez-nous de votre intégration.
Au début, en tant que nouveau, tu dois faire un peu tes preuves. Mais avant de m’engager, j’avais demandé à l’entraîneur s’il avait besoin de moi. Il m’a répondu que tous les postes étaient doublés sauf celui d’ailier gauche…

En tant que pivot, ça ne vous a pas dérangé?
Non, pas du tout, pivot est un poste où il faut beaucoup bosser en musculation, prendre du poids, etc. Moi, dans l’absolu, mon rêve serait de jouer un jour en tant que demi-centre. Alors, me retrouver à l’aile gauche, c’est presque une forme de transition.

Vous évoquez les caractéristiques physiques que demande le poste de pivot, votre gabarit (1,85 m/90 kg) n’explique-t-il pas aussi en partie le peu de temps de jeu dont vous bénéficiez à Esch?
Peut-être… Mais pour en revenir à ce poste d’ailier gauche, c’est un tout nouveau rôle.

Celui-ci demande des qualités techniques bien particulières telles que la détente, le tir…
C’est sûr que maintenant, je saute rarement pieds joints (il rit). Pour ce qui est du tir, c’est un domaine que je travaille évidemment à l’entraînement sur les conseils d’Andreas Klisch, mon entraîneur qui est un ancien ailier gauche.

Si vous deviez comparer Longericher et Esch, que diriez-vous?
À Cologne, c’est un club constitué essentiellement d’étudiants et le club n’a pas beaucoup d’argent. Les joueurs gagnent moins qu’à Esch où il y a d’ailleurs plus de joueurs étrangers. Au niveau entraînement, à Cologne, il n’y a pas de préparateur physique. Après les cours, je vais à la salle de musculation avec certains équipiers et on s’entraîne comme ça… À Esch, c’est plus professionnel.

Qu’en est-il désormais de votre temps de jeu?
Ça varie. Il m’est arrivé de jouer l’intégralité d’une rencontre et de rester sur le banc la suivante. Ce fut d’ailleurs le cas, samedi, lors de la réception de Lippe, l’équipe de Jacques (Tironzelli).

Votre ancien partenaire en équipes jeunes à Esch. Que vous inspire le fait d’affronter des compatriotes en Allemagne?
Avant de croiser Jacques samedi, j’avais déjà affronté le Gummersbach de Joe Schuster et Loïc Kaysen. Pour moi, le handball luxembourgeois progresse et les jeunes hésitent moins à partir à l’étranger.

Comment imaginez-vous votre avenir?
Sur le plan handball, le but est de progresser et d’aller le plus haut possible. Martin (Muller) est passé pro à 26 ans (NDLR : à Nancy en D2 française), je ne dis pas que ça m’arrivera aussi, mais je n’ai que 22 ans, alors, c’est une source de motivation. Pour le reste, il me reste encore l’équivalent d’un an et demi d’études. Après ça, j’aimerais revenir et participer au développement du sport luxembourgeois. Et j’ai quelques idées. Notamment dans l’accompagnement des sportifs après le bac…

Recueilli par Charles Michel

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