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Gymnastique – L’Espérance Esch déballe tout


L'Espérance Esch reproche à la Fédération luxembourgeoise de gym (FLGym) de ne pas avoir sélectionné une de ses athlètes pour les JPEE d'Islande. (Photo archives Editpress)

En conflit ouvert avec la Fédération luxembourgeoise de gymnastique, à qui il reproche de ne pas avoir sélectionné une de ses gymnastes pour les JPEE d’Islande, le club de l’Espérance Esch a tout mis sur la table, hier soir.

Principal reproche : la non-sélection d’Oggier

La crise couvait depuis un moment mais elle a véritablement éclaté il y a deux semaines, lorsque l’Espérance Esch s’en est prise ouvertement à la FLGym, avec copie de sa lettre aux médias du pays. En cause : la sélection féminine envoyée par la fédération (FLGym) aux JPEE en Islande, constituée d’une athlète du club eschois, Cindy Staar, et de quatre autres du club du Réveil Bettembourg, Lisa Pastoret, Christelle Timis, Nathalie Vicente et Alona Albrecht, les trois dernières n’ayant pas atteint les minima fixés par le COSL.

Or une autre gymnaste eschoise, Alyssa Oggier, 13 ans, championne du Luxembourg au sol, avait atteint ces minima. Elle est restée à la maison. La sélection d’athlètes n’ayant pas atteint les normes est autorisée lorsqu’il s’agit de compléter une équipe. Pas au détriment d’une athlète qualifiée. Esch crie donc au scandale. Autre reproche, le fait d’avoir encadré cette sélection par deux entraîneurs de Bettembourg, et non par un entraîneur de chaque club. Pour Esch, ces décisions ne sont que la nouvelle preuve d’une prise de pouvoir grandissante du club de Bettembourg au sein de la fédération.

«Les modalités sont claires. Une gymnaste ayant réussi les normes exigées et présentant une très grande forme ne peut en aucun cas rester à la maison au profit d’une gymnaste qui n’a pas réalisé les normes exigées. C’est pourtant ce qu’il s’est passé», s’indigne le club d’Esch dans son communiqué.

Une partie de ping-pong

L’Espérance, qui a pris connaissance de la sélection féminine pour les JPEE dans les médias, se plaint de n’avoir eu aucune réponse à ses courriels et à son courrier en recommandé, de la part de la FLGym. «Le DTN dit que la décision appartient au COSL. Le COSL dit qu’il n’est pas responsable de la composition de l’équipe.»

Pour la fédération, « les six gymnastes étaient qualifiées »

Le conseil d’administration de la FLGym a réagi «aux insinuations malveillantes» de l’Espérance, affirmant que les «six gymnastes avaient rempli les critères de sélection» et que quatre d’entre elles font partie du cadre national.

Gros mensonge pour Esch, qui s’étonne que la fédération ait pu convaincre le COSL que ces six gymnastes avaient atteint les minima, alors que seulement trois (Staar, Oggier et Pastoret) y étaient parvenues.

Ses origines suisses ? «Fausse excuse»

Esch accuse également la fédération d’avoir voulu brouiller les pistes en évoquant la nationalité d’origine suisse d’Oggier, pour expliquer sa non-sélection.

Pour se défendre, l’Espérance brandit un article du règlement du COSL : «Est assimilé sans restriction aux athlètes luxembourgeois, l’athlète étranger résidant au Luxembourg depuis au moins trois ans et ayant contracté sa première licence dans un club luxembourgeois et qui n’a pas concouru pour un club dans un pays étranger.» Ce qui est le cas de la gymnaste en question.

Les clubs solidaires, Goebel esseulé

L’Union Dudelange et l’Étoile Rumelange se sont rangés aux côtés du club eschois, regrettant qu’une gymnaste qualifiée sur le papier n’ait pas été envoyée en Islande.

Soutenu par son conseil d’administration, le président de la FLGym, Jean Goebel, a néanmoins perdu le soutien de sa commission sport élite, laquelle s’est désolidarisée de ses propos tenus sur RTL il y a deux semaines. Celle-ci s’est dite «consternée» et se distance «clairement de ces mensonges. À aucun moment nous avons appuyé une telle composition de la sélection. Nous aurions préféré envoyer en priorité les gymnastes ayant réussi les normes fixées.»

Les membres de la commission sport élite ont d’ailleurs suspendu leurs activités au sein de la fédération «pour ne pas se rendre complices de tels agissements.»

Raphaël Ferber

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