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Football : tous dingues des barrages !


Les chiffres de fréquentation des matches de barrages qui se sont conclus hier soir par Diekirch-Folschette ont encore démontré que la formule fait un véritable carton. (photo LQ)

Cette fin de saison confirme que la Fédération luxembourgeoise de football (FLF) a eu un nez incroyable en 2007 : le succès de ses matches couperets ne se dément pas. Mieux, il prend de l’ampleur ! Paralysante pour les joueurs des petits clubs mais follement rafraîchissante, la formule séduit aussi parce qu’aucun autre match n’est programmé au même moment. Un plaidoyer en or pour un étalement des matches de DN sur plusieurs jours…

C’est officiel : cette saison, le match impliquant une équipe de DN qui aura attiré le plus de spectateurs en version championnat est… le match de barrage! Et de loin! Moralité de l’histoire : le goût du sang exerce un pouvoir de fascination sans pareil sur le supporter luxembourgeois de base et cela fait bientôt 10 ans que ça dure, voire que cela prend de l’ampleur.

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Il y a une semaine, une rencontre entre le 3 e de PH (Strassen) et le 12 e de DN (Käerjeng) a explosé tous les records, renvoyant aux oubliettes les 1  578 spectateurs de Jeunesse – Differdange en ouverture du championnat ou les 1 564 présents pour le derby eschois à la Frontière : 2 184 personnes se sont massées au stade Alphonse-Theis, vendredi dernier, pour voir l’UNA Strassen conquérir sa place parmi l’élite. Enfoncés, donc, les 1 800 spectateurs du Fola – Rosport de 2007 ou les 1 784 du Hamm – Mondorf de 2014. Depuis ce printemps, un cap a été franchi : les barrages, c’est «the place to be», encore plus que la finale de la Coupe.

Depuis le lancement du système, c’est bien simple, aucune rencontre entre DN et PH n’est descendue en dessous des 1  000 spectateurs. La moyenne ces neuf dernières années  : 1 545,5. C’est gigantesque mis en rapport avec ce qu’est la moyenne de spectateurs en saison pour un match de DN cette saison  : 444. Quant à chercher à comparer avec les poussiéreux play-offs de naguère, n’y pensez même pas : qui se souvient encore d’un CSG – F91 joué devant 137 personnes en 2006?

«C’était une aventure formidable»

Ce qu’il y a de fabuleux, c’est que la formule profite aussi aux matches des plus petits clubs. 596 spectateurs de moyenne pour les matches PH/D1. 578,5 pour ceux opposant des équipes de D1 à des équipes de D2. 390 pour les clubs de D2 et D3. Bref, c’est sidérant. Et quand les moyennes ont été presque décevantes, c’est que la FLF avait programmé deux rencontres au même moment. « À notre match (NDLR : contre Berbourg, le 28 mai), j’ai vu des sympathisants qui ne viennent pas nous voir habituellement en championnat », raconte Marc Jander, président de Pfaffenthal. On trouve autour des mains courantes les joueurs d’autres clubs, qui jouent habituellement au même moment que les acteurs des barrages et viennent faire ce qu’ils ne peuvent pas faire le reste du temps : regarder un match, encourager des potes.

En ces temps où la FLF commence à faire un léger forcing pour convaincre les clubs de l’élite de la laisser étaler les rencontres de DN sur plusieurs jours, le message vaut la peine d’être entendu. Julien Wampach, président de Brouch et qui a adoré son match de barrage malgré la défaite face à Biwer, pensait d’ailleurs à ce genre d’améliorations  : « Étaler les journées de championnat de saison régulière, comme pour les play-offs, ce serait pas mal. Comme le fait de supprimer les suspensions qui frappent les joueurs pour ces matches de barrage. On le fait bien pour la finale de la Ligue des champions… »

Reste que pour les petits clubs, ces matches couperets constituent « une aventure formidable. Mes joueurs évoluent généralement devant 50 spectateurs au maximum. Jamais plus peut-être ils ne reverront ça », raconte Julien Wampach. D’où une certaine dose d’anxiété : «Il y avait du stress, et même de la peur», décrypte Marc Jander. Mais c’est ça qui plaît…

Julien Mollereau

LE CHIFFRE : 777,5

Sur les 26 matches des quatre dernières saisons de barrages toutes divisions confondues (celui d’hier soir n’a pas été compté), la moyenne de spectateurs atteint un niveau dingue de 777,5 spectateurs de moyenne. Sur les quatre dernières saisons, la moyenne en DN est de 425 spectateurs par match. Soit presque deux fois moins.

Pour le Swift, c’est un jackpot ?

En général, quand la FLF envoie ses formulaires pour savoir quels sont les clubs qui se portent volontaires pour accueillir des rencontres de barrage, Hesperange répond plutôt deux fois qu’une. Et il n’a pas eu à s’en plaindre. En 2007, 2014 et 2015, il a obtenu l’organisation du choc entre équipes de DN et PH soit… les trois meilleures affluences de l’histoire des barrages : 1 800 personnes pour Fola – Rosport, 1 784 pour Hamm – Mondorf et 2 184 vendredi dernier pour Strassen – Käerjeng. Concrètement, le club met ses infrastructures gratuitement à disposition, mais aussi ses ressources humaines : «Le dernier match, c’est 30 à 35 personnes qui travaillent. Il faut tout préparer, tout nettoyer, explique Fernand Laroche, président du Swift. Mais on y trouve notre compte.»

Car si le mode de répartition, dixit les clubs barragistes, suit une règle immuable de 40 % pour la FLF sur les billets d’entrée, les deux clubs se partageant les 60 % restants, la recette de la buvette est pour le club qui reçoit (à 5 euros le billet, il y avait près de 11 000 euros à se partager).
En général, les consommations des spectateurs filent dans les caisses de la commission des jeunes et le Swift, avec ses 100 à 150 spectateurs de moyenne, en PH, ne peut pas le cacher : une rencontre à plus de 2 000 visiteurs, c’est plus qu’une aubaine, un miracle. «Je n’ai pas les chiffres, sourit Fernand Laroche, mais c’est clair que c’est une très bonne recette.»

D’ailleurs, l’homme fort du club hesperangeois en vient à se demander si la FLF ne devrait pas sérieusement penser à délocaliser sa finale de Coupe, si triste au Josy-Barthel, vers ses clubs les mieux dotés en infrasctructures. En attendant, Hesperange postulera sûrement, au printemps 2016, pour une nouvelle tournée. En espérant que la répartition géographique des adversaires lui offre une nouvelle petite tournée!

 

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