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[Football] Anthony Moris : «Je serai avec le groupe en Suède»


(Photo: Jeff Lahr)

On se dirigerait vers la convocation d’Anthony Moris ET de Jonathan Joubert, demain, lors de l’annonce de la liste pour les dernières rencontres des éliminatoires du Mondial-2018, que ce serait à moitié étonnant. Vu la confiance de l’ancien n° 2 devenu n° 1 et replongé dans une longue convalescence, en tout cas…

Vous deviez jouer contre Bocholt en Coupe, mercredi dernier, avant que l’on ne vous annonce qu’une boulette administrative empêchait votre club de vous aligner. Vous nous racontez la suite?

Anthony Moris : Le coach m’a appelé dans son bureau à 18 h 15, moins de deux heures avant le coup d’envoi, pour m’annoncer que je n’étais pas assuré pour cette compétition. Cela faisait une semaine qu’on m’avait dit que je jouerais, je m’y étais préparé. C’est une faute grave. La personne incriminée est en vacances, on attend son retour pour en savoir plus, mais le coach était comme moi : déçu, furieux et très emmerdé. Le lendemain et le surlendemain, c’était assez dur. Beaucoup de gens sont venus s’excuser auprès de moi. De toute façon, ce match, on ne le rejouera plus, c’est passé. Quelques jours plus tard, j’ai joué contre Ostende avec les espoirs, même si ça ne remplacera jamais un match pro. Mais le samedi suivant, j’étais sur le banc contre Saint-Trond. C’était déjà un premier pas…

Mais un pas insuffisant à vos yeux?

Sportivement, cette boulette n’est pas gênante par rapport aux gens du club. Par contre, ça aurait été bien de jouer par rapport aux supporters, aux journalistes, que certains puissent se souvenir : « Ah oui, il est encore là. » Cela aurait été important pour la confiance et le moral.

On ressent vraiment de l’amertume. C’était un symbole pour vous, ce match de Coupe?

Un peu. Les gens du club étaient très embêtés eux aussi par rapport à tout le travail que j’ai fourni pour revenir et pouvoir jouer cette rencontre précisément. De leur côté, ils ont tenu leur promesse de ne pas recruter un troisième gardien pour ne pas me mettre de bâtons dans les roues quand je reviendrais. Alors c’était aussi important pour ça. Et puis l’image du club, je ne vous dis pas. Les médias flamands se sont forcément emparés de l’histoire.

En France, l’équipe a été héroïque. Maintenant, le plus difficile va être de confirmer. Parce qu’on est désormais attendus par toute l’Europe

On pensait que ce genre de chose ne pouvait arriver qu’au Luxembourg, éventuellement…

Moi aussi figurez-vous.

Votre coach, Yannick Ferrera, avait-il choisi ce match parce qu’il coïncidait justement avec votre retour, ou envisage-t-il de faire tourner pour les rencontres de Coupe (NDLR : Malines rencontrera Genk en 8e, le 28 novembre), ce qu’il n’avait pas fait la saison passée?

Clairement, vu la faible opposition que représentait Bocholt, c’était idéal pour reprendre en douceur. La saison passée, il avait fait tourner en Coupe quand j’étais n° 1, mais plus du tout quand j’étais revenu de blessure et que j’étais n° 2. Donc je ne sais pas ce qu’il fera, là. Le travail fourni décidera…

Où en êtes-vous, six mois après votre blessure, de ce statut de n° 2 qui ne vous convenait pas?

C’était une très longue convalescence, mais je ne me cacherai pas derrière ça. Si je joue, c’est que je suis à 100 %. Dans un coin de ma tête, je n’oublie pas non plus les six mois passés sans club (NDLR : en 2014). Beaucoup de gens pensaient que j’étais mort, mais j’ai surmonté ça. En football, tout est possible et aujourd’hui, je m’estime heureux d’avoir encore un an et demi de contrat devant moi.

Luc Holtz souhaitait savoir où vous en étiez, physiquement, avant de savoir s’il pouvait vous appeler pour la Suède et la Bulgarie. Le fait de ne pas avoir pu jouer ce match de Coupe avec le groupe pro jette-t-il l’ombre d’un doute sur votre niveau physique?

Je serai avec le groupe en Suède. (mystérieux) Il y a une raison pour laquelle il n’a pas encore fait part de ses choix. Moi, je sais ce que le sélectionneur va faire.

Rappeler Joubert?

J’imagine qu’il sera là oui.

Qu’avez-vous pensé de vos coéquipiers contre le Belarus et la France, le mois dernier?

Qu’ils ont été héroïques. Maintenant, le plus difficile va être de confirmer. Parce qu’on est désormais attendus par toute l’Europe. Je vous prie de croire que les Bleus auront un œil à Stockholm où il sera question de ne pas en prendre six, sinon, ce 0-0 de Toulouse n’aura servi à rien. Mes coéquipiers de Malines m’ont dit, après la France, que c’était incroyable ce qu’on venait de faire. Le but, maintenant, ça va être, non seulement de ne plus prendre de buts, mais aussi de marquer des points. C’est ça la nouvelle réalité de la sélection.

Avec quel gardien?

Ce n’est pas à moi de répondre à ce genre de chose. Le coach a l’embarras du choix et ses choix, justement, vont faire des heureux et des déçus. Comme dans tous les clubs et toutes les sélections du monde. Il faut s’en réjouir pour la sélection et ne pas créer de polémiques inutiles.

Entretien avec Julien Mollereau

Il viendrait avec un match de juniors dans les jambes

S’il a joué avec les espoirs du club, Anthony Moris ne devrait pas avoir beaucoup plus de temps de jeu au moment de se présenter à Lipperscheid, si tant est que Luc Holtz confirme son rappel, demain. Sur le banc contre Saint-Trond, samedi dernier, il le sera encore à Mouscron, ce week-end. Et il n’envisage pas de refaire un tour par la case «espoirs» : «Mentalement, c’est dur de redescendre à ce niveau. La différence est tellement énorme avec le monde pro… Parfois, c’est mieux de se donner à fond sur un entraînement que de jouer 90 minutes dans ces conditions…»

 

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