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[Escrime] Giannotte : «Si les planètes sont alignées ce jour-là…»


Flavio Giannotte est prêt à faire des étincelles sur la piste. Comme la saison dernière. (Photo : bizzi team)

Coupe du monde, aujourd’hui à Berne. Flavio Giannotte entre dans le vif du sujet dans une saison qu’il espère aussi belle que la précédente. Avec le TQO de Madrid comme objectif principal.

Très en vue la saison dernière pour son retour après une très grave blessure à la jambe, Flavio Giannotte a prouvé qu’il pouvait rivaliser avec les meilleurs. C’est toujours avec la même ambition que le jeune homme de 24 ans aborde cette nouvelle saison.

Qu’avez-vous fait depuis les championnats du monde à la mi-juillet ?
J’avais besoin de souffler. Je n’avais pas fait de vraie pause depuis deux ou trois ans, alors j’ai coupé un bon mois et demi. Je suis parti en Bulgarie deux semaines avec des potes, puis en Grèce avec ma copine. Ça m’a fait beaucoup de bien pour attaquer la reprise de l’entraînement. J’ai fait quelques stages, à Copenhague une semaine, beaucoup en Italie, j’ai participé à des petites compétitions histoire de me remettre en route.

Avez-vous changé quelque chose au niveau de votre entraînement, justement ?
Non. Comme on dit, « never change a winning team ». Je suis toujours à Reims, où je termine cette année mon master 2 pour être prof de sport. Je m’entraîne toute la semaine à Reims et le week-end, je viens m’entraîner avec Me Pizay au Luxembourg ou bien je pars en compétition. Et Me Pizay se rend une fois par semaine en Champagne pour me donner la leçon.

Travaillez-vous également sur le plan mental ?
Oui. Je travaille depuis quelques temps avec des psychologues du sport, une à Reims et un autre au Luxembourg, qui me suit depuis le Grand Prix de Cali (NDLR : où il a battu le n°1 mondial) et qui m’a été présenté via le LIHPS (Luxembourg Institute for High Performance in Sports).

L’idée était de laisser le moins de place possible au hasard et, le jour J, d’être prêt sur tous les plans, technique, physique et psychologique

Pas inutile quand on sait qu’on est dans une année olympique. Les JO, c’est le seul objectif ?
C’est un peu trompeur. On peut se dire qu’on met toute sa concentration, toute son énergie sur le tournoi de qualification olympique. Mais si tu fais ça, tu n’es pas dans une bonne dynamique car tu ne fais pas tes compétitions d’avant à fond. Maintenant, si je me concentre complètement sur ma compétition de ce vendredi à Berne, ce n’est pas bon non plus, je risque d’être frustré si ça ne se passe pas bien. Du coup, on a décidé que désormais, il fallait bien sûr faire de son mieux lors de la compète mais surtout bien analyser la performance, qu’elle soit bonne ou mauvaise. L’idée était de laisser le moins de place possible au hasard et, le jour J, d’être prêt sur tous les plans, technique, physique et psychologique.

Vous pouvez nous rappeler le chemin pour aller aux JO ? C’est vraiment très compliqué quand on vient d’une petite nation ?
Oui. Ils prennent déjà les meilleures équipes. Ensuite, les deux meilleurs Européens du ranking mondial parmi les équipes non qualifiées. Et ensuite, il y a un tournoi de qualification à Madrid, à la mi-avril. Ce sera un niveau exceptionnel, certainement un des tournois les plus durs au monde, car il n’y aura personne qui ne mérite pas d’être là. Tout le monde aura une chance. Pour aller à Tokyo, il faut l’emporter. Je sais que j’ai tout ce qu’il faut. Si les planètes sont alignéees ce jour-là…

Mais auparavant, il y a donc ce premier gros tournoi à Berne. Qu’attendez-vous de cette compétition ?
C’est la première Coupe du monde de la saison et je sais que j’ai toujours besoin de temps pour prendre mes repères pour des épreuves de niveau mondial. Le premier objectif sera de sortir des poules. Ensuite, on verra au fur et à mesure. Maintenant, je sais qu’il y aura beaucoup de monde, que ce sera très relevé car tout le monde a encore ses chances pour aller aux JO.

Vous avez réalisé une superbe saison. Est-ce que cela vous met en confiance ou vous rajoute de la pression ?
Un peu des deux. L’année dernière, à la même époque, je revenais tout juste de blessure et mon but était de retrouver mon niveau. Maintenant, c’est différent, on met en place des choses. C’est vrai que la saison dernière a été très bonne. J’ai battu (Yannick) Borrel, ça m’a donné confiance pour les championnats d’Europe, où tout était presque parfait (NDLR : il termine 14e) puis aux championnats du monde où je fais des poules sans faute et je termine 40e. Tout cela te donne confiance car tu sais que tu l’as déjà fait.

C’est toujours possible et facile de performer une fois. Le plus dur, c’est de le faire de manière constante

Vous sentez que le regard de vos adversaires a changé ?

Au fil des ans, il y a de plus en plus de gens qui viennent te voir, qui assistent à tes matches, des entraîneurs nationaux qui les analysent. Mentalement, il faut être prêt à tout ça. C’est toujours possible et facile de performer une fois. Le plus dur, c’est de le faire de manière constante. La saison dernière, j’ai enchaîné les bons résultats en faisant 32 à Cali, 14 aux Europe, 9 aux Universiades et 40 aux Monde. La dernière fois, Yannick Borel est venu de lui-même me saluer, quant à Park, le champion olympique (NDLR : qu’il avait battu aux Mondiaux en 2017), il le fait à chaque compétition. Mine de rien, ça fait quand même plaisir. Tu n’es plus le petit Luxembourgeois que personne ne connaît.

Que pensez-vous que vos adversaires redoutent chez vous ?
La faim. L’envie. Ils savent que je n’ai pas peur. Je respecte mes adversaires, mais je ne suis pas impressionné par leur palmarès.

Entretien avec Romain Haas

 

Déjà en Tableau de 64!

Les planètes étaient visiblement alignées. En effet, Flavio Giannotte ne devra même pas passer par le tableau préliminaire. En effet, l’élève de Maurice Pizay a réalisé : «les meilleures poules depuis que je tire». Son bilan? 6 victoires – 0 défaite. Du coup, le voilà directement qualifié pour le Tableau de 64. Il va devoir patienter quelques heures avant de connaître son prochain adversaire.

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