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De Scarponi à Froome, les risques de l’entraînement des cyclistes sur la route


Le décès de l'Italien Michele Scarponi a relancé le débat autour de la sécurité des cyclistes sur les routes à l'entraînement. (photo AP)

Scarponi, Offredo, Froome… La liste s’allonge pour les coureurs cyclistes professionnels exposés aux dangers de la route jusqu’à être victimes d’accidents de la circulation lors de simples sorties d’entraînement à cause de la cohabitation difficile avec autos et camions.

Le cas récent le plus grave, le décès de l’Italien Michele Scarponi, est aussi le plus involontaire. Tout indique que le conducteur de la camionnette qui a renversé le vainqueur du Giro 2011 a été ébloui par le soleil rasant à cette heure matinale, alors que Scarponi était en train d’entamer sa sortie dans les collines du centre de l’Italie.

Les deux autres accidents récents se sont produits sur les routes françaises. Avec des conséquences différentes. Yoann Offredo a été blessé dans une altercation qui a tourné mal même si les circonstances précises restent à préciser. Chris Froome est indemne mais la photo de son vélo plié mardi a confirmé l’importance du choc. « Je viens d’être percuté volontairement par un automobiliste pressé qui m’a suivi sur le trottoir », a déclaré sur son réseau social le triple vainqueur du Tour de France qui a porté plainte. Ce dernier incident a renforcé la volonté de l’UNCP (l’association des coureurs professionnels français) de réagir, après avoir appelé « à une cohabitation indispensable, citoyenne, respectueuse et intelligente ».

Derrière les cas emblématiques des coureurs professionnels, la question de la sécurité se pose. Qu’ils utilisent leur vélo pour aller au travail, à l’école ou pour leurs loisirs, les cyclistes sont vulnérables. L’UNCP évoque 159 décès pour l’année passée, un chiffre en légère augmentation par rapport à 215. « La route n’appartient pas aux véhicules à moteur », tempête son président Pascal Chanteur qui demande une adaptation du Code de la route, l’aménagement et l’entretien de voies de circulation réservées, et aussi une campagne de sensibilisation pour le respect mutuel. Chaque été, des spots de ce type sont d’ailleurs diffusés à l’occasion du Tour de France.

« Nous avons juste un casque »

L’UNCP envisage de fournir à ses membres une mini-caméra afin de jouer sur l’effet de dissuasion vis-à-vis d’éventuels chauffards. Car les coureurs professionnels, qui alignent des dizaines de milliers de kilomètres annuels sur la route entre compétitions et entraînements, sont encore plus concernés. « Si on tombe, on risque notre vie », rappelait le champion de France Arthur Vichot après l’accident mortel de Scarponi. « La route est notre stade. Pour protection, nous avons juste un casque », souligne Jérémy Roy, l’un des coureurs français d’expérience qui dispute actuellement le Giro. Hors de France, le problème touche les autres pays.

En Espagne, Alberto Contador a demandé lundi une peine maximale contre une chauffarde : « Deux cyclistes tués par une femme qui était trois fois au-dessus du seuil pour l’alcool et sous l’emprise de la drogue. Ça suffit ! »

« Les chiffres continuent d’augmenter et, malheureusement, rien ne change. Nous avons besoin d’un plus grand respect pour les cyclistes et des sanctions plus sévères », a renchéri Alejandro Valverde, l’autre chef de file du cyclisme espagnol. Même dans les pays anglo-saxons, réputés plus stricts pour la sécurité routière, la question se pose. Aux États-Unis, Bob Mionske, un ancien coureur qui a s’est classé 4e de la course sur route des JO de Séoul (1988), s’est transformé en avocat des cyclistes. Il les conseille et les défend dans leurs droits -et obligations- pour ce qui touche à la circulation. Avec une première recommandation : « Si vous êtes harcelé, prenez d’abord une photo de la plaque d’immatriculation avec votre téléphone portable. Puis appelez la police. »

Le Quotidien/AFP

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