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[Cyclo-cross] Vous prendrez bien un bain de boue?


Le départ sera comme toujours capital (Photo Luis Mangorrinha).

Le circuit, très physique de Mersch, va se transformer en bourbier, ce samedi. L’avantage ira donc aux hommes forts!

C’est une chose pliée. Réglée. Comme on peut le voir ici. D’épais sillons boueux se sont creusés au fil des jours et, depuis vendredi, c’est un véritable bourbier, «un chantier» comme le supposait si bien Vincent Dias dos Santos, le tenant du titre. Le circuit de Mersch sera on ne peut plus gras. «J’imagine bien qu’on devra courir à pied sur au moins la moitié du tracé dans la prairie», s’est écrié Sören Nissen après sa reconnaissance. Le champion national version 2018, juste de retour de Perth où il passé deux semaines à s’entraîner dans un endroit épargné par les incendies qui ravagent l’Australie, sera un outsider de choix.
Les conditions climatiques qui ont largement influé sur la nature du terrain, jusqu’à le transformer littéralement, pourraient justement permettre à un vainqueur-surprise d’émerger. C’est ainsi que le marathonien du VTT s’était imposé voici deux ans à Kayl… sur un terrain très boueux!
«Je n’y pense pas, sincèrement. J’ai axé tout mon entraînement sur le VTT, je me vois davantage terminer dans le top 5. Vu le parcours, mon favori, ce sera Lex Reichling», décline Sören Nissen.
Au moment des derniers pronostics, c’est en effet celui qui n’a pour l’heure jamais encore eu l’honneur d’endosser le tricot de champion qui se détache. On n’oubliera pas que Lex Reichling a fait forte impression en s’imposant cette saison sur des terrains rendus difficiles par la boue, que ce soit à Mamer ou à Mondorf. Lex Reichling est dans sa bulle depuis le début de la semaine, prêt, semble-t-il, à sortir le grand jeu, à se transcender. «J’espère que le plus fort l’emportera. J’y pense depuis longtemps. J’ai réalisé des grands progrès cette saison, mais il faut encore que je connaisse un jour parfait. Jusqu’ici, je n’ai jamais eu de chance dans ce rendez-vous. Un scénario idéal? Il faudrait d’abord que je ne connaisse pas de problème matériel», rappelle-t-il comme une évidence.

 

Le tant du titre, Vincent Dias dos Santos vise clairement la sauvegarde de son titre (Photo Luis Mangorrinha).

Le tenant du titre, Vincent Dias dos Santos vise clairement la sauvegarde de son titre (Photo Luis Mangorrinha).

Surprise possible?

Pour le reste, dans un championnat où la technique pure devrait, vu l’état du parcours, être reléguée au deuxième plan, c’est l’aspect physique qui redeviendra prédominant. À voir quand même. Si c’est avéré, il sera passionnant de suivre le match à trois entre Lex Reichling, Scott Thiltges, titré en 2017, et Vincent Dias dos Santos, qui remet justement son bien en jeu et promet «de tout arracher», car, dit-il, «au terme d’une saison mitigée, seul le titre m’importe, pas une médaille en chocolat…»
Le décor est planté. Le champion en titre ne s’embarrasse jamais de périphrases. C’est aussi bien. Bagarre il y aura, autant ne pas se voiler la face. Les trois grands favoris ayant peu ou prou le même âge, schématisons, le même pedigree, ils sont d’une courtoisie remarquable les uns envers les autres. Sur le terrain, c’est évidemment chacun pour sa pomme. Lex Reichling a remporté quatre succès. Vincent Dias dos Santos, trois.
Enfin, Scott Thiltges est reparti quatre fois avec le bouquet cette saison et rappelons-nous de son succès arraché de haute lutte après un duel homérique avec Lex Reichling dans le bourbier de Warken. Mais surtout il a été le plus régulier, quelles que soient les conditions. D’ailleurs, il n’est pas leader de la Skoda Cross Cup pour rien. «J’essaie de rester calme mais beaucoup de monde parle du championnat, rappelle-t-il. Pour l’emporter, il me faudra une bonne journée. Le championnat, ça reste une course particulière…»
Une course sacrément particulière même. Avec ses rituels, ses coquetteries. Celle de voir Gusty Bausch, à près de 40 ans, continuer à faire planer la menace. L’an passé encore, il a pris un plaisir inouï à prendre la deuxième place derrière Vincent Dias dos Santos. Certes sa saison a été fortement contrariée par une chute à l’entraînement, puis la semaine dernière, c’est une gastroentérite qui s’est chargée de mettre son moral à terre. On rappellera quand même qu’il s’est infligé, mine de rien, deux stages d’une semaine à Tenerife. Le mystère plane, ses adversaires ont tout lieu de se méfier. D’autant plus sur un terrain ravagé, retourné, désolé. L’heure de course risque d’être longue à tenir pour beaucoup.

Des espoirs motivés

Et cela vaut bien sûr pour les espoirs qui partagent comme chaque année la course avec leurs aînés. Raphaël Kockelmann a été le plus régulier. Il boucle une saison remarquable. Et mérite d’être couronné, pour la première fois de sa carrière. «Dans ces conditions, il faudra beaucoup de puissance pour émerger», édicte le coureur du Team Vorarlberg. Il n’en manque pas. Son rival le plus sérieux a pour nom Loïc Bettendorff. «Courir longtemps à pied, ça ne me dérange pas», tranche le jeune homme de la garde Leopard. Tout le monde est bien prévenu, le chantier sera très glissant…

 

Christine Majerus ne devrait pas être inquiété pour rafler un onzième titre consécutif.

Christine Majerus ne devrait pas être inquiété pour rafler un onzième titre consécutif.

Majerus file vers une onzième titre

Chez les dames, Christine Majerus vise un onzième titre, ce qui serait logique. Mais l’occasion sera belle de voir où en est la relève. Une simple formalité, le championnat national, pour Christine Majerus? Encore lui faudra-t-il se tenir éloignée de toute déconvenue sur le plan matériel, éviter tout dérapage intempestif. Mais oui, ce n’est pas vraiment un mystère : Christine Majerus est la grande favorite de l’épreuves dames. Elle est en route pour son onzième titre consécutif. Mais on regardera de près la course de ses poursuivantes.
On l’a vue toute la saison aux avant-postes des épreuves locales, c’est évidemment de Marie Schreiber dont il s’agit. Elle est épatante pour son jeune âge (16 ans). Dans le concert internationale de sa catégorie, chez les juniors, elle évolue dans le top 10 mondial. Mais on remarque que les meilleures juniors figurent déjà pour leur part dans le gratin de l’élite…
Marie Schreiber dispose donc d’une bonne marge de progression, d’un caractère bien trempé. Il faut désormais qu’elle continue à s’améliorer.
Mais un rendez-vous comme ces championnats nationaux est une bonne occasion pour elle de se mesurer à une championne chevronnée comme Christine Majerus. Par ailleurs, Elise Maes, Laetitia Maus, Maïté Barthels et Nina Berton entendent bien se montrer à la hauteur. Entre autres!

Denis Bastien

Le programme (samedi à Mersch) :

12 h : masters
12 h 03 : débutants
13 h : juniors
14 h : dames
15 h 15 : élite et espoirs

 

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