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[Cyclisme] «Les places seront encore plus chères»


«Si je suis sélectionnée, il y aura d’abord beaucoup de travail à effectuer.»

Christine Majerus était chez son kinésithérapeute, hier, au moment de la présentation de la deuxième édition du Tour féminin.

«J’ai dû me faire opérer une deuxième fois. Car je souffrais d’une infection. La plaie ne se refermait pas. On a décidé d’ouvrir, de nettoyer. La plaie était infectée. C’était la bonne décision, mais j’ai dû repartir de zéro», explique Christine Majerus alors qu’on lui demandait son avis sur le tracé du Tour femmes.

Opérée une première fois pour une luxation sterno-claviculaire postérieure survenue lors de sa chute durant la première étape du Simac Ladies Tour, la Luxembourgeoise de l’équipe SD Worx est donc repassée sur le billard.

Tout d’abord, comment allez-vous?

Christine Majerus : Ça va un peu mieux ces deux dernières semaines, j’ai pu reprendre le vélo sur home-trainer. On ne peut pas parler d’entraînement, mais je peux pédaler. Cela fait du bien. Cela serait encore plus chouette si je pouvais sortir dehors, surtout qu’il fait beau en ce moment. Je suis confiante, si ça continue comme ça, ça va dans la bonne direction.

Vous faites preuve de prudence, donc?

Oui, il faut que j’attende six semaines pour pouvoir lever mon bras au-dessus de la ligne d’épaule. Le ligament et la capsule articulaire seront à peu près stables à partir des six semaines. Pour éviter, en cas de chute, des mouvements que j’effectuerais par réflexe. Il y a du mieux. Je ne vais pas dire que je vois le bout du tunnel, mais peut-être un peu.

Je veux avoir un hiver différent en espérant que je pourrai être prête au départ de la saison route avec SD Worx

Du coup, sans surprise, on peut avancer que vous ne ferez pas de cyclo-cross cette saison…

Effectivement, je suis partie dans cette optique de passer un hiver sans cyclo-cross. Je veux profiter du temps qui m’est à disposition pour rattraper le retard que j’ai. Certes, je ne vais pas recommencer plus tard mes entraînements.

Mais cela fait plus d’un mois que je n’ai pas pu faire quoi que ce soit. Je repars de zéro. Je veux avoir un hiver différent en espérant que je pourrai être prête au départ de la saison route avec SD Worx. C’est ça l’objectif pour le moment.

Dans un registre différent, il y a eu une bonne nouvelle cette semaine avec les progrès enregistrés par votre coéquipière Amy Pieters, laquelle a fait ses premiers pas et a pu rouler en tandem pour la première fois…

Oui, Amy fait de beaux progrès, quand on sait d’où elle est partie (NDLR : Amy Pieters avait été victime d’une lourde chute en décembre lors d’un entraînement avec l’équipe nationale néerlandaise de cyclisme sur piste à Calpe en Espagne. Elle avait alors perdu conscience après une grave lésion cérébrale.

Après plusieurs opérations et plusieurs mois dans le coma, son équipe SD Worx avait annoncé fin avril qu’elle était de nouveau consciente. Depuis le mois d’août, elle est prise en charge au centre de rééducation de Woerden aux Pays-Bas). Elle a la chance d’être dans un centre orienté jeunesse et sports.

Elle est plus sollicitée, elle réalise de meilleurs progrès. Cela n’est pas la fin pour elle de ses malheurs, elle aura des séquelles, mais l’objectif pour elle d’avoir une vie normale est jouable. Espérons qu’elle puisse continuer à évoluer.

Vous concernant, il y a aussi la sortie d’un livre pour enfants, intitulé E Vëlo fir de Muli, un livre écrit par Catherine Anen, un livre illustré par vos dessins. Expliquez-nous…

Au départ, c’est un projet personnel. J’ai été contacté par Catherine Anen, qui est la fille de mon mécano en cyclo-cross, Jean-Claude. C’est parti comme ça, Catherine écrivait une histoire pour sa nièce. Elle m’avait demandé de l’illustrer pour rendre l’histoire plus vivante. Je me suis prise au jeu. Finalement, j’ai illustré le tout.

Au départ, il s’agissait d’une édition limitée pour la famille. Mais lorsqu’on a eu ce livre entre les mains, on s’est dit que ça avait de la gueule. On avait passé du temps dessus, on n’avait rien à perdre à le faire publier. On a la chance d’avoir été suivis. On va regarder comment les gens vont réagir. On espère que ça va plaire au plus grand nombre. Cela va peut-être motiver des petites filles et des petits garçons à faire du vélo. La sortie est prévue le 21 novembre.

Le dessin d’illustration, cela vous est venu comment?

C’est un passe-temps. J’ai toujours aimé dessiner, ces dernières années, cela m’a plu d’illustrer des sentiments que je rencontre au quotidien. Les gens autour de moi aiment bien et du coup, j’aime leur faire plaisir avec quelque chose de personnel.

our ce livre, c’est parti dans cette optique. Cela a fait beaucoup de travail, mais c’est aussi sympa de voir un autre domaine.

Cela pourrait être une orientation pour l’après-carrière?

Je pense qu’on ne devient pas riche avec des livres (elle rit). Je ne sais pas. Il y a des histoires qui m’inspirent. Pour le moment, c’est plus un loisir.

L’étape qui ressort, c’est l’étape du Tourmalet avec le passage au col d’Aspin, avant. C’est un chantier!

Venons-en enfin au Tour de France…

L’an passé, j’avais eu le plaisir d’être invitée à la présentation, donc, j’avais vu ça plus en détail… Cette fois, j’étais chez mon kiné. C’était plus utile, je crois. Je me suis renseignée. Je connais mal la région où ça se passe. Je devais aller m’entraîner en Auvergne ces derniers temps. Soit il y a eu des confinements, soit mon opération (elle rit).

Je pense que les organisateurs varient les plaisirs. L’étape qui ressort, c’est l’étape du Tourmalet avec le passage au col d’Aspin, avant. C’est un chantier! Du coup, le chrono, du lendemain ne devrait pas servir à grand-chose vu les écarts énormes de la veille. C’est déjà bien que ce chrono soit programmé à la fin et non au début. Les cinq premières étapes seront un peu plus ouvertes, notamment pour les échappées.

Il y aura moyen d’essayer de grappiller quelque chose. Pour des coureuses comme moi, le début est sympathique. Ce sera compliqué, mais ça ne finira pas au sprint. Cela donne des étapes ouvertes, c’est ça que je retiens et que j’aime bien. C’est intéressant et ouvert.

L’an passé, vous aviez souffert des traces d’une chute sur les premières étapes. On imagine que vous avez hâte d’y revenir en pleine possession de vos moyens…

J’ai fait un beau Tour. Ou plutôt une belle fin de Tour. Le début avait été en effet galère. C’est le sport. Je n’ai pas pu me défendre comme j’aurais dû. Mais j’en garde un très bon souvenir, les dernières étapes ont été très bonnes pour moi. J’étais fière d’avoir fait ce que j’ai fait.

J’ai hâte de me lancer dans mon deuxième Tour, mais encore faut-il être dans la sélection ! Tous les ans, c’est difficile, mais vu le succès et l’engouement de la première édition, je pense que les places seront encore plus chères. Il faudra se montrer performante dans les semaines précédentes. Ce sera mon premier objectif. Avec SD Worx, on y va pour faire des résultats. Si je suis sélectionnée, il y aura d’abord beaucoup de travail à effectuer.

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