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Chris Philipps : « Il y a encore de l’espoir » pour Metz


Chris Philipps n'y croyait plus des masses il y a trois semaines. Mais depuis Rennes... (photo AFP)

Chris Philipps a bouclé 2017 certain que Metz peut encore se sauver.

Comment qualifieriez-vous cette année 2017 ?

Chris Philipps : C’est certainement l’année où j’ai obtenu le plus de temps de jeu. Les saisons précédentes, il m’arrivait de passer des semaines en réserve. Là, pas un match. Du début à la fin avec les pros et c’est bien. Entre les bonnes prestations de la sélection et le maintien de la saison dernière, c’est assez positif, même si notre phase aller est difficile. Il faut bien voir que même si la place qu’on occupe à l’heure actuelle est inquiétante, le maintien était important l’été dernier car cela faisait un petit moment qu’on ne parvenait pas à se stabiliser dans un championnat.

Avez-vous eu plus de bons ou de mauvais moments ?

La situation avant Rennes, il y a trois semaines, était compliquée. On avait quatre points et tout le monde disait qu’on était morts. Mais la chance, celle qu’on n’avait pas du tout en début de saison, commence à tourner. Ça se provoque. On travaille beaucoup. Frédéric Hantz attend énormément de ses joueurs mais lentement, on commence à comprendre sa méthode.

Est-il très différent de Philippe Hinschberger ?

Ah oui, très différent. Mais difficile de comparer. Humainement, j’aime beaucoup Hinschberger. Il a toujours été honnête et réaliste avec moi. Il ne m’a jamais menti pour me faire croire que tout allait bien. Il y a des jours, on pense à lui… Hantz, lui, mise beaucoup sur la discipline. Il nous répète souvent qu’on doit être conscients que nous sommes des joueurs de Ligue 1. Et puis tactiquement, il a toujours un plan pour contrer son adversaire. Et c’est important pour un groupe de voir que c’est réfléchi, que ça ne vient pas de nulle part. Les joueurs suivent ce discours. Après, il a un style que je n’ai jamais connu (il rit). Parfois, il est capable de te défoncer, puis d’être tout doux. C’est un impulsif.

Comme pour expliquer une partie de votre réussite individuelle en 2017, vos anciens formateurs constataient récemment à quel point vous aviez progressé physiquement…

Plus tu avances en âge, plus tu comprends le métier et tu développes un savoir-faire. Et moi, il fallait que je m’améliore sur ce point. J’ai fait beaucoup de séances individuelles et j’ai fini par franchir un cap. Les duels étaient mon point faible, maintenant, c’est une qualité. Mais j’étais dans le devoir de le faire! J’ai beaucoup travaillé le haut du corps pour ne plus me faire bouger. Longtemps, j’ai été trop propre : je jouais le ballon avant de jouer le gars. Les autres faisaient le contraire et te jouent toi avant. Maintenant, j’utilise mieux mon corps.

Ça ne vous a pas empêché de perdre un peu votre place en cette fin d’année… C’est dû à cette fameuse perte de balle contre Rennes (1-1) qui coûte deux points en toute fin de match ?

Contre Rennes, j’ai évolué à un poste plus offensif que ce que j’ai connu, auquel je manque un peu d’expérience. Mais je sens que je suis capable de le remplir. En tout cas, le coach veut que je me projette plus vers l’avant. Alors partant de là, à Montpellier, il a choisi une organisation en 5-2-3 et cela a bien marché (NDLR : victoire 1-3). Après, contre Strasbourg, à système différent, il a souhaité garder les mêmes joueurs et je le comprends. C’est moi-même ce que je réclame quand je joue bien, alors je ne vais pas m’en plaindre maintenant. Je sais que le coach compte sur moi, mais là, le plus important, ce n’est pas moi, c’est qu’on prenne des points. J’ai eu dix titularisations sur la phase aller, c’est une belle évolution. Mais si je joue moins sur les matches retour et qu’on se sauve, je signe tout de suite.

Il y en a un qui vient de nulle part et qui vient d’enchaîner trois titularisations de suite, c’est Vahid Selimovic.

Il était dans une situation très, très compliquée en début de saison. Il a été carrément mis à l’écart mais quand il a été réintégré, il a très très bien géré. Il revenait de très loin et le voilà dans l’équipe! Et en plus, il est très solide, très calme dans son jeu au pied… Mais ça ne me surprend pas, car c’est un bosseur. Il passe ses heures de temps libre en salle de muscu. Il a vraiment bien compris le métier.

Faites-vous un peu de lobbying actif pour lui faire opter pour le Luxembourg plutôt que la Serbie ?

Ah ça, j’espère que ce sera une bonne nouvelle pour le pays qu’il commence à émerger à Metz! Je lui en parle de temps en temps. Vahid, je l’adore ! Il est très respectueux, très calme, il mérite ce qui lui arrive. Et puis s’il arrivait en sélection, quand on se retrouve encore avec des défenseurs centraux absents, cela me permettrait de rester au milieu plutôt que d’avoir à redescendre (il rit).

Abordons la question qui fâche : malgré les sept points pris sur neuf possibles lors des trois derniers matches de championnat de l’année, le FC Metz est-il d’ores et déjà condamné ?

On va reprendre en 2018 avec Dijon et Saint-Étienne. Ces matches-là, il faut les gagner si on veut y croire. Il nous faudrait faire 30 points lors des matches retour si on veut se maintenir. La saison dernière, on avait fait 24 points lors des matches retour et je n’avais pas eu l’impression qu’on avait fait un deuxième tour de folie non plus. Gagner dix matches, ce n’est pas impossible, car hormis le top 4, personne n’est imprenable dans ce championnat.

En plus, on a fait chuter Rennes, Montpellier et Strasbourg qui tous les trois restaient sur de grosses séries de victoires ou d’invincibilité. Alors je garde espoir. Le club procédera sûrement à quelques ajustements à la trêve et on aura les moyens de s’en sortir. De toute façon, l’effectif, on l’a déjà, même si beaucoup de gens disent que ça n’est pas le cas. La qualité, on l’a ! Il faut juste que tout le monde le comprenne. Les joueurs, le club, les supporters ! Tout le monde doit se mobiliser et si c’est le cas, alors ce ne sera pas impossible. Il y a encore de l’espoir et c’est bien.

Vous êtes un cas isolé au club ou d’autres y croient-ils aussi fort ?

J’ai croisé le président (NDLR : Bernard Serin) il n’y a pas longtemps. Il m’a dit « Chris, si on a dix points à la trêve, il y a moyen de le faire ! ». Et on en a onze. Lui, ses calculs se basaient sur le fait que la saison passée, Lorient avait joué le barrage avec 35 points. Donc pourquoi pas ? Mais il y a toute une dynamique à créer. Les supporters ont beaucoup souffert et ce n’est pas facile pour eux, mais on en est capables et on ne doit pas laisser ce club redescendre en Ligue 2 !

Entretien avec Julien Mollereau

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