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[C’était mieux avant] Dirk Bockel : «Participer aux JO, c’était un rêve»


(photo DR)

Alors que l’Ironman 70.3 de Remich se déroule dimanche, Dirk Bockel, ancien triathlète olympique passé avec bonheur à la longue distance, revient sur les plus belles pages de sa carrière.

Découvrez tous nos autres épisodes dans la rubrique dédiée « C’était mieux avant »

L’adversaire le plus fort que vous ayez affronté durant votre carrière ?

Dirk Bockel : Il y en a eu beaucoup. Mais pour moi le numéro un a toujours été Jan Frodeno. Il y a des mecs très forts. Et chacun a son truc : il y a celui qui est un super tacticien, un autre qui est très costaud dans la planification de ses efforts, l’autre qui a toujours le dernier matériel, le plus perfectionné. Mais Frodeno, c’était le package complet. Tactiquement très fort, il avait autour de lui une équipe extraordinaire. Et ça, c’est très important. Je m’en suis rendu compte quand j’ai rejoint l’équipe Leopard. Je bénéficiais d’une infrastructure avec les mécaniciens, le kiné. C’est un puzzle avec beaucoup de pièces et chacune doit être à sa place pour être performant.

Gagner le Challenge Roth devant 250 000 spectateurs, c’était quelque chose de génial

Votre plus belle victoire ?

Chaque victoire reste en mémoire. J’aurais pu parler de l’Ironman de Melbourne en 2014, où je gagne devant le champion du monde. Mais la plus marquante reste pour moi celle au Challenge Roth en 2013. À l’époque, j’ai gagné avec 12 minutes d’avance sur le deuxième, j’ai battu le record national, j’ai réalisé le cinquième meilleur temps du monde. Faire tout cela devant 250 000 spectateurs, c’était quelque chose de génial.

Votre plus belle fête ?

Aux JO de Pékin, en 2008. On était avec toutes les autres équipes, les autres athlètes. C’était vraiment un truc très émouvant. Pour moi, c’était un rêve de gosse. Il y a une très petite partie de la population luxembourgeoise qui a l’honneur de participer aux JO. Et j’ai eu la chance de le faire. Et de plutôt bien performer. Lors de cette fête, bien sûr on a un peu bu, il y avait de la musique mais je retiens surtout cette expérience.

Votre plus grande déception ?

C’était juste avant la fin de ma carrière. Je préparais le championnat du monde ITU en Suède et j’étais en super forme. Le futur champion du monde, je l’avais battu facilement deux semaines plus tôt lors d’un semi Ironman. Malheureusement, je me suis blessé quelques jours avant. Ça reste toujours dans un coin de ma tête. Dans le sport il y a toujours la théorie mais finalement, on ne sait jamais ce qui va se passer.


Votre plus grave blessure ?

Justement, celle que j’ai eu juste avant ces championnats du monde. C’est la première fois de ma vie que j’ai été opéré, c’était au pied gauche. J’avais presque 40 ans. Et j’ai décidé d’arrêter ma carrière après cette blessure. Ce n’était pas possible de ne pas s’entraîner pendant six mois, de prendre le temps de récupérer et de tenter de revenir au top à 40 ans, ce n’était pas possible d’être encore compétitif. Alors, il fallait mieux arrêter.

JO, victoire en Ironman, faire moins de 8 h, podium à Hawaï, j’ai atteint presque tous mes objectifs

Votre plus gros regret ? 

Globalement je suis plutôt satisfait de ma carrière. Je m’étais fixé quatre objectifs et je les ai presque tous atteints. Je voulais participer aux JO, j’ai participé aux JO en étant même acteur en étant devant pendant un temps avec mon pote Axel Zeebroek avant de terminer 25e, qui est une place acceptable. Ensuite, après avoir vécu ce rêve, j’ai décidé de passer à l’Ironman pour vivre un autre rêve : Hawaï. Là où notre sport est né. Un endroit mythique. Certains sont allés pour bronzer sur la plage mais moi, ça n’a jamais été mon cas. J’y étais toujours pour performer au mois d’octobre. Je voulais gagner un Ironman. Et j’en ai gagné.

Je voulais faire moins de 8 heures et j’ai un record en 7 h 52’ (NDLR : 7 h 52’01«  au Challenge Roth). Enfin, je voulais faire podium à Hawaï. Et en 2011, je termine quatrième à moins de deux minutes du troisième. C’était très serré. J’ai donné le maximum.  Donc, on va dire que j’ai atteint presque tous mes objectifs. Mais je peux dire qu’en ayant fait les JO, en ayant fait Hawaï plusieurs fois, en terminant à chaque fois dans le top 10, j’ai eu une carrière complète. À la fois sur courte et sur longue distance.

J’ai eu une belle carrière avec de beaux succès. Bien sûr il y a des choses qui me manquent, comme les voyages, les copains, le style de vie. Mais être sportif de haut niveau, ce n’est pas évident. C’est beaucoup de douleur, de kilomètres, peu de temps pour la famille et les copains. Maintenant, j’ai plus de temps pour être avec ma famille. Un nouveau chapitre s’est ouvert. Je suis content de comment ça s’est passé.

Le triathlète que vous avez perdu de vue et que vous aimeriez revoir ?

Je dirais Axel Zeebroek. On est resté en contact, c’est toujours un bon copain depuis qu’on a vécu notre petite expérience ensemble du côté de Pékin. Ce serait pas mal de faire une petite réunion avec lui. Mais la vie est passée par là. On a tous nos vies, nos familles, nos habitudes. On vit dans des pays différents. Cela doit faire cinq ans que je ne l’ai plus vu.

Ses faits d’armes

Dirk Bockel a participé aux JO de Pékin en 2008 où il s’est détaché à vélo avec son pote belge Axel Zeebroek avant de terminer à la 25e place. Par la suite, il se dirige vers la longue distance. Il devient vice-champion d’Europe à Prague en 2009. Mais il décrochera de superbes victoires comme celle sur le mythique Challenge Roth en 2013, sur l’Ironman de Melbourne l’année suivante et sur le Challenge du Danemark en 2015. Il a participé plusieurs fois à un autre monument de son sport : le championnat du monde de Hawaï, avec comme meilleur résultat une quatrième place en 2011.

Aujourd’hui

Désormais retraité du sport de très haut niveau, Dirck Bockel, qui est âgé de 46 ans, est l’heureux papa d’une petite princesse de cinq ans. Professionnellement, il est éducateur gradué à Dreiborn dans un centre semi-fermé où il est au contact avec des jeunes placés par un juge.

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