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Roud Léiwen : c’est si grave que ça, pour Chanot?


Maxime Chanot sera suspendu pour l'Azerbaïdjan, mais pour la Serbie ensuite, le New York City FC, son club, le laissera-t-il voyager? (Photo : Luis Mangorrinha)

Très bon contre l’Irlande et le Portugal, le défenseur central ratera la réception de l’Azerbaïdjan, le 1er septembre.

On n’avait peut-être pas tort de le signaler, tout récemment : les Roud Léiwen prennent énormément de cartons rouges ces derniers temps. Après celui d’Aldin Skenderovic à Debrecen contre le Qatar et celui de Maxime Chanot face au Portugal, la statistique est suffisante pour interroger, puisqu’on en arrive à cinq en dix rencontres internationales. C’est-à-dire autant que les… 88 matches qui ont précédé.

Plus méchante la sélection luxembourgeoise? Juste avant l’Irlande, Luc Holtz avait forcément orienté tout le monde vers la piste la plus plausible à ses yeux, à savoir les arbitres. Or Skenderovic et Chanot ont été sanctionnés d’un deuxième carton jaune en phase reconversion défensive à la suite de pertes de balle à la construction. On a le droit, donc de hasarder une autre hypothèse, celle d’un manque de maîtrise en fin de match, dans le cadre d’un football qui prend des risques et oblige certains à se sacrifier.

Notre consultant, Sébastien Grandjean, n’y croit pas : «Honnêtement, j’y vois juste des faits de matches. Hier (NDLR : mardi), Maxime Chanot prend son premier jaune parce que Ronaldo use de son influence en râlant auprès de l’arbitre et que juste après, il est sanctionné à sa première faute. Et le deuxième jaune, il le prend un peu bêtement. Est-ce que c’est un manque d’expérience général? Cela ne vaudrait pas pour Chanot, mais bon, pour tous ces rouges, je parlerais plutôt de saine agressivité mal placée.»

Le leadership de Chanot

Toujours est-il que cette agressivité va poser un problème à Luc Holtz. Après l’avoir déjà privé d’Olivier Thill dans un match décisif – et perdu – à Chypre, en Nations League, le 14 novembre dernier (match qui avait lui-même privé le sélectionneur de Vahid Selimovic pour le dernier match de groupe contre l’Azerbaïdjan), il va falloir composer sans Maxime Chanot en début de saison prochaine.

C’est un problème à bien des égards. Déjà parce que le joueur de New York City a prouvé, en une petite dizaine de jours à quel point son leadership en défense centrale, malgré les lentes éclosions de Mahmutovic et Selimovic, ne se discute pas. Ensuite, parce que Lars Gerson, l’autre pilier habituel de cette charnière, vient de passer un rassemblement très désagréable, fait d’une boulette contre le Qatar et d’un match délicat face au Portugal.

Et Lars Gerson, où en sera-t-il?

Qui plus est, son avenir en club s’écrit en pointillé. Parti chercher un nouveau challenge à Santander, en D3 espagnole, il n’a pas vu son club franchir le «cut» qui pouvait lui permettre d’espérer jouer la saison prochaine en D2. Son contrat n’est donc pas automatiquement renouvelé et la question se pose de savoir où il en sera de sa situation personnelle, en septembre prochain.

Et puis, un autre aspect n’est pas tranché. Chanot, tenu à l’écart des Roud Léiwen toute l’année 2020 à cause des mesures sanitaires qui lui auraient imposé une longue quarantaine à son éventuel retour d’Europe, n’était pas forcément requis absolument pour la campagne de Nations League qui occupait ses coéquipiers, sur le Vieux Continent. S’il est venu malgré le maintien de ces restrictions, c’est parce que la MLS n’a pas encore repris. Or elle sera à pied d’œuvre depuis deux bonnes semaines quand il faudra repartir pour trois rencontres en septembre.

Il sera suspendu, donc, pour l’Azerbaïdjan, ce qui est gênant, mais pourra postuler de nouveau pour le déplacement en Serbie. Aura-t-il seulement le droit de venir de la part de son club? Ou le prendra-t-il? À l’heure actuelle, les États-Unis ont vacciné près de 100 millions de personnes et au rythme où les choses vont, un assouplissement n’est pas inenvisageable. Il faut l’espérer. Car après ce qu’il vient de nous montrer, envisager d’aller à Belgrade sans lui fait un peu plus peur.

Julien Mollereau

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