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Bob Jungels part à l’assaut de Paris-Nice


Le parcours du Paris-Nice 2019 semble idéal pour un coureur comme Bob Jungels. (photo AFP)

Bob Jungels fait partie des favoris de la «course au soleil» qui s’élance dimanche. Pour y parvenir, le Luxembourgeois, lauréat de Kuurne-Bruxelles-Kuurne, devra digérer samedi prochain l’arrivée au col de Turini.

Bob Jungels futur vainqueur de Paris-Nice? La question mérite d’être posée, car sur le papier et avant que la course ne prenne son envol, dimanche du côté de Saint-Germain-en-Laye, le Luxembourgeois coche pas mal de cases…

L’EUPHORIE AIDANT

Après son magnifique succès, dans Kuurne-Bruxelles-Kuurne, la semi-classique flandrienne, Bob Jungels se trouve dans une période féconde. Le scénario avec lequel il s’est imposé a forcé l’admiration de l’ensemble des observateurs. Kuurne-Bruxelles-Kuurne n’est pas la plus excitante des épreuves flamandes, mais c’est la façon dont il s’est imposé qui force l’admiration.
«Peu de coureurs peuvent faire ce qu’il a fait», a réagi Patrick Lefevere après la course. Le manager de Deceuninck-Quick Step poursuivait : «Peu de coureurs sont capables de tourner les jambes comme le montre Jungels ici. Je pense qu’il sait maintenant ce que signifie mourir sur son vélo. Vous l’avez vu au dernier kilomètre, les coudes tremblants et lui se tenant droit.»
Dans le même état d’esprit, son rival Oliver Naesen, avec qui il était échappé, ne cachait pas sa sidération. «J’ai rarement été aussi impressionné. Il roulait si facilement alors que nous étions à l’ouvrage. On ne parvenait pas à le suivre», confessait l’ancien champion de Belgique qu’il retrouvera sur ce Paris-Nice.
Bob Jungels a forcément apprécié ce cortège de compliments mérités. Dans l’euphorie du week-end dernier, il est plus facile d’aborder un objectif. Car Paris-Nice en est un.

UNE FORME SUPERBE

Un succès d’étape au Tour de Colombie pour sa reprise, ce succès dimanche dernier en Flandre : tout va bien pour lui. «Il me faut généralement plusieurs jours de course pour venir en forme. Après les deux premières étapes, je devrais être très bien», disait-il samedi après le Het Nieuwsbald qui signait son retour sur les pavés. «J’ai mon poids de guerre pour le printemps, les jambes sont bonnes, ma tête est bonne. J’ai passé deux bonnes semaines à me préparer en Colombie en altitude dans une ambiance sereine. Je pense que je vais continuer comme ça. Paris-Nice est un objectif dans la mesure où je vais essayer de faire le meilleur classement général possible», expliquait-il. Vrai que jamais sans doute à cette période de l’année, Bob Jungels n’a affiché une forme pareille.

UN PARCOURS IDÉAL

Ce Paris-Nice semble vraiment dessiné pour un coureur comme Bob Jungels. Les deux premières étapes sont habituellement sujettes à bordures, un domaine où excelle Bob Jungels et son équipe Deceuninck-Quick Step. Avec Philippe Gilbert en capitaine de route, l’équipe belge va viser deux objectifs. Remporter des étapes avec le sprinteur néerlandais Fabio Jakobsen, mais on connaît la maîtrise des hommes de Lefevere sur ce genre d’étapes. Comme Bob Jungels risque d’être très actif à l’avant de la course, il cherchera à piéger d’autant plus facilement ses rivaux directs pour le classement général, des grimpeurs malhabiles dans ces premières étapes de plaine, qu’ils s’appellent Nairo Quintana, Romain Bardet, Egan Bernal ou Simon Yates. Plus ils perdront de temps jusqu’au chrono de Barbentane et mieux ce sera pour Bob Jungels.
Et puis bien sûr, il y a ce fameux chrono qui devrait peser lourd dans le classement général. Vingt-cinq kilomètres, avouons-le, cela n’arrive pas chaque année dans Paris-Nice.
Reste à savoir combien de temps Bob Jungels va bien pouvoir prendre sur ses rivaux directs. Mais on voit bien un coureur comme Romain Bardet devoir concéder au minimum une minute.
Toujours concernant le parcours, il ne semble pas, a priori, que le col de Turini soit insurmontable pour un coureur comme Bob Jungels (6e du Giro 2016, 8e du Giro 2017, 11e du Tour 2018). Le Turini, que les pilotes du rallye Monte-Carlo connaissent bien, c’est donc 14,9 kilomètres à 7,3 % de moyenne. Pour un coureur qui vient d’un stage colombien, là encore, ça devrait pouvoir passer, même si on le rappelle, Bob Jungels n’est pas à proprement parler un pur grimpeur.

QUELS ADVERSAIRES?

Rassurez-vous, ce Paris-Nice ne semble pas monstrueux au niveau de la participation, mais il y a des vainqueurs en puissance au départ. À commencer par les frères Gorka et Ion Izagirre, qui ont l’avantage de rouler aussi bien que de grimper. Eux aussi ont tout ce qu’il faut pour viser le général. Les frangins d’Astana ont même plutôt eu tendance à briller dans ce début de saison, puisque Ion s’est imposé au Tour de Valence avant de terminer deuxième de la Ruta del Sol. Quant à Gorka, il s’est contenté du Tour de La Provence. À moins que Miguel Angel Lopez, vainqueur éclatant du Tour de Colombie, ne s’invite lui-même à la fête…
Si on voit mal Nairo Quintana résister au vent et à la pluie des premiers jours, son coéquipier Marc Soler est le vainqueur sortant.
Romain Bardet (AG2R La Mondiale) ne sera pas le moins motivé sur le sol français, mais il a tout à craindre. Simon Yates (Mitchelton) a remporté la dernière étape de la Ruta del Sol. Il sait limiter la casse en contre-la-montre. Qu’en sera-t-il des bordures? À voir… Quant aux Keldermann, Uran, Bernal et autres, évidemment qu’ils méritent toute notre attention.
Oui, mais franchement, ce Bob Jungels…

Denis Bastien

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