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[BGL Ligue] «Si tu n’y vas pas, je te casse les deux jambes à l’entraînement»


Plein axe, chaussures rouges, Ken Corral retrouve la DN après un petit voyage en Slovaquie. (photo Melanie Maps)

Ken Corral, invité surprise du déplacement en Slovaquie, a vécu une semaine curieuse.

Le lundi 20 mars dernier, Ken Corral finit le premier entraînement du Swift de la trêve internationale et, comme d’habitude, traîne dans les vestiaires avec les autres premières licences du groupe. Son téléphone sonne. C’est le responsable FLF de toutes les questions touchant à la sélection nationale, Luca Scornaienchi, qui le contacte par Facebook et lui annonce que Luc Holtz veut le convoquer parce qu’Alessio Curci est malade. Au premier abord, Ken Corral, 30 ans et jamais appelé qu’une fois ou deux, il y a une dizaine d’années, pour des amicaux contre des clubs pros de petit standing, est dubitatif : «Luca, je le connais, c’est un petit marrant. Alors je lui ai dit « ah oui, ben dis-lui de m’appeler. Dans deux heures, quand je serai rentré« ». Et Holtz a appelé.

Surtout pour lui expliquer la marche à suivre, administrativement parlant. Employé au service juridique des Affaires étrangères, flanqué d’une pelletée de réunions importantes, Corral panique un peu à l’idée de savoir comment faire pour soumettre toute cette affaire à sa hiérarchie. «De toute façon, je n’avais pas le choix, rigole-t-il : dès qu’il l’a su et que je lui ai expliqué comme ça me semblait compliqué, Ricky Delgado, qui connaît bien la sélection, m’a dit « Si tu n’y vas pas, je te casse les deux jambes demain à l’entraînement« .

Donc la FLF m’a envoyé un formulaire en urgence pour que je demande le congé sportif. Il a fallu que je le remplisse, que la fédération le signe, que je le renvoie aux ressources humaines…» A-t-il eu peur de ne pas obtenir l’autorisation ? «Ils peuvent refuser mais bon, comme c’est un service de l’État, c’est plus simple. Mais ils ne sont pas très foot. Le chef m’a juste dit « Bonne chance« .»

Une chance, c’est sans doute ce qu’il aurait aimé. Même s’il connaît pas mal de garçons dans ce groupe, Corral a souvent semblé un peu en décalage dans ce déplacement en Slovaquie. Et alors que le duo Chanot – Moris s’enthousiasmait sur sa vitesse («Le gars, on ne le connaît pas mais il va 2000 à l’heure!»), cette parenthèse qui aurait pu être enchantée n’a finalement été qu’une bulle pleine d’actes manqués.

«Il n’avait pas l’air fou de joie»

Le sélectionneur l’a avoué dans l’avion, il a failli faire entrer l’Hesperangeois en fin de rencontre mais a renoncé pour privilégier le fait de défendre le point contre les Slovaques. Un peu plus tôt, à l’aéroport, Corral était déjà un peu désabusé, anticipant le retour de Curci qui le priverait d’un petit cadeau contre le Portugal. «On m’a dit qu’il allait mieux et qu’il allait sûrement rejoindre le groupe. Mais ce n’est pas grave, c’était déjà une surprise totale d’être là. Je suis concentré vraiment à 100 % sur la conquête du titre avec le Swift et rien d’autre. Il y a devant moi des gamins plus jeunes et plus performants ! Ce n’est pas grave. Oui, cela aurait été beau d’être là contre le Portugal mais ça ne reste que du foot !»

Pas déçu, Corral. Pas déçu ce garçon qui parvient à exister entre Rayan Philippe, 21 buts et 20 passes, et Dominik Stolz, 16 buts et 12 passes ? «Moi, je l’ai eu au téléphone à son retour, il n’avait pas l’air fou de joie, assure Pascal Carzaniga, son coach à Hesperange. Il aurait peut-être mérité, vu son âge, vu comme il s’est arrangé pour venir, d’être conservé dans le groupe pour préparer le Portugal.»

La question, à l’aune du leader de la BGL Ligue, sera finalement de savoir si cette escapade sans lendemain a coûté sa place à l’ailier pour le match de Differdange, qui a été préparé sans lui par la trentaine d’autres garçons de l’effectif le plus riche du pays. C’est d’ailleurs parce qu’il s’inquiète d’apporter sa contribution à l’œuvre collective qu’il avait indiqué à Pascal Carzaniga qu’il n’accepterait pas de prendre les jours de congé que son coach lui proposait en cas de prolongation de l’aventure jusqu’au Portugal.

«Non, je lui ai dit que pour la cohésion du groupe, je voulais être là dès le lendemain. Je ne peux pas me permettre de prendre des vacances, surtout si je ne joue pas avec la sélection.» Il n’a pas joué. Et nous montrera-t-il contre Differdange qu’il aurait peut-être mérité de couronner sa carrière de quelques minutes internationales ?

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