[9e Journée] Les départs d’Abdallah, Perez et Françoise ont visiblement laissé un vide offensif à Hesperange. Les explications du malaise ?
Deux buts sur les quatre derniers matches de championnat. Le rendement du Swift devant les buts adverses n’est plus poussif, il est carrément douloureux. Pour une équipe annoncée comme candidate n°1 au titre au lancement de la saison, avoir fini trois rencontres sur huit sans inscrire le moindre but, ou encore se rendre compte que sans le 5-2 infligé à Etzella, on tournerait à 0,89 but inscrit par match, on a beau dire mais cela vous inflige une leçon d’humilité.
Aujourd’hui, au moment de reprendre par une rencontre qui pourrait repousser Hesperange à l’extrême limite de la zone de relégation, tout réduire à des problèmes de buteur(s) serait réducteur mais c’est pourtant bien vers cette piste que semble envoyer toutes les statistiques. Même si le comportement défensif de cette équipe a pu interpeller depuis la reprise, surtout au regard des noms qui composent le secteur, son imperméabilité n’est pour l’heure pas remise en cause : le Swift encaissait 1 but en moyenne la saison passée, il en prend en ce moment 1,1. Par contre, à l’autre bout du terrain, le malaise est perceptible : il inscrivait 2,4 buts en moyenne par rencontre la saison passée. Aujourd’hui, c’est tombé à 1,5 et heureusement qu’Etzella s’est laissé gifler de la sorte.
La moitié des buts de l’équipe sont partis
Faut-il en déduire que la direction sportive hesperangeoise n’a pas mesuré l’impact que représentait la perte de quelques éléments de poids durant l’intersaison ? Avec les départs d’Abdallah (23 buts), Perez (9) et Françoise (4), le club a vu filer très précisément la moitié de son total de 72 buts la saison passée. On pourrait facilement réduire l’équation à sa plus simple expression avec le seul transfert d’Abdallah au Lierse (qui a inscrit jusqu’à présent 2 buts en 7 rencontres de D2 belge), mais ce serait faire une énorme injure à l’état de forme actuel de Nicolas Perez avec Strassen (6 buts en 8 matches de DN cette saison, qui font écho aux 7 buts en 9 matches de sa fin de saison hesperangeoise) et à la force de percussion d’Emmanuel Françoise, qui a donné un coup de fouet à l’attaque du Racing depuis son retour de blessure (3 buts en 4 matches).
Qu’a à opposer le Swift actuel ? Un recrutement à la louche d’environ 22 ans de moyenne d’âge et dont les éléments qui semblent les plus prometteurs à l’heure actuelle sont aussi les plus jeunes et ceux qui sont arrivés le plus tardivement : Blankson Anoff et Rayan Philippe.
Au-delà des rendements, c’est surtout d’une vision que manquait le club hesperangeois depuis quelques semaines et même la présence d’un Dominik Stolz expérimenté, parfois ronchon mais volontaire, ne parvenait plus à masquer les carences. L’animation, c’est encore ce qu’il y a de plus compliqué à trouver, en football et celle qu’Aniello Parisi est en train de mettre en place devra donner des résultats rapides pour éviter que le Swift ne se fasse irrémédiablement décrocher. Car la saison passée, Hakim Abdallah s’était notamment fendu d’un triplé dans un match qui avait fait référence contre le Progrès (2-5) et qu’on voit mal, à l’heure actuelle, qui pourrait tirer Hesperange vers le haut s’il balbutie son football.
En même temps, c’est le Progrès qui peut être source d’espoir. Lui aussi, a vu du monde partir cet été. Entre Shala (6 buts), Tekiela (6), Bah (5) et Habbas (16), ce sont 33 buts qui ont filé mais aujourd’hui, malgré un certain manque de réalisme, Niederkorn affiche le même rendement moyen de 1,6 but par match. Ce n’est pas encore suffisant pour revenir sur le podium mais au moins, les choses n’ont-elles pas empiré.
Julien Mollereau