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Ça pique

Les dés sont jetés. Lundi, la Chambre adoptera avec les seules voix de la majorité gouvernementale (31 élus contre 29) la nouvelle loi Covid. L’introduction généralisée de la formule «TGV» (testé, guéri, vacciné) dans l’Horeca et l’option d’imposer le Covid Check au travail déchaînent les passions. Le Premier ministre, Xavier Bettel, a même été menacé de mort.

C’est la première fois depuis le début de la pandémie que la tension est aussi vive au Luxembourg. Même le très controversé couvre-feu n’avait pas suscité des réactions aussi excessives. Vendredi soir, plusieurs milliers de personnes ont défilé dans les rues de la capitale pour dénoncer une «division de la société». Quelques heures plus tôt, les syndicats ont claqué la porte lors d’une entrevue avec le gouvernement. Bon nombre d’autres acteurs rejettent en bloc le choix de miser sur des mesures plus contraignantes pour motiver davantage de gens à se faire vacciner.

La décision de forcer la main aux non-vaccinés en ne tolérant plus que les tests payants comme alternative à la vaccination gratuite peut-elle vraiment inverser la vapeur? Depuis l’annonce, il y a une semaine, du Covid Check renforcé, 2 647 personnes ont obtenu une première dose du sérum. Ce total n’est que légèrement supérieur à la moyenne enregistrée depuis début septembre. Au mieux, un taux de 75 % de vaccinés sera atteint dans les jours à venir. On reste donc encore très éloigné de la couverture vaccinale de 85 % que les scientifiques jugent nécessaire pour éviter tout dérapage dans les mois à venir. La stabilisation des infections et des hospitalisations est trompeuse. Malheureusement, l’argument sanitaire est noyé par la communication trop agressive du gouvernement.

Le moment de vérité est fixé au 1er novembre, date d’entrée du Covid Check renforcé. Dans le meilleur des cas, le nombre de vaccinés aura fortement augmenté. Qu’arrivera-t-il dans le cas contraire? Quoi qu’il advienne, la pédagogie doit reprendre le dessus. Le respect mutuel aussi. Car, non, le Luxembourg n’est pas une dictature. Et non, les non-vaccinés ne sont pas (tous) des intolérants. Le vaccin n’est pas à considérer comme un simple ticket d’entrée. Son apport sanitaire est à (re)mettre en avant.

David Marques

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