Mercredi soir, Etzella se rendait à Stadtbredimus pour défier les Musel Pikes. Une formation ettelbruckoise qui peut enfin compter sur Sam Wolter.
C’est l’histoire d’un gamin qui débute le basket à l’âge de 6 ans, du côté de Mersch. Et qui décide, deux ans plus tard, de s’inscrire chez le voisin ettelbruckois, car il dispose des structures, des coéquipiers et des entraîneurs qui correspondent davantage à son niveau.
Il se retrouve ainsi à l’entraînement avec des Mathis Wolff, Eric Zenners, Ivan Delgado ou encore Joe Martins, son meilleur pote encore aujourd’hui.
Doué en diable, Sam Wolter, jeune arrière, brûle les étapes. Sa petite taille ne l’empêche pas d’être surclassé en équipe nationale. Bref, tout semble aller pour le mieux pour l’Ettelbruckois… jusqu’à ce que la croissance s’en mêle : «J’ai pris 15 cm en l’espace de cinq mois. C’est depuis que j’ai des problèmes.»
En effet, s’il faut vraiment être un aficionado du basket luxembourgeois pour savoir de qui on parle, c’est parce que sa progression a été stoppée par de graves pépins de santé : «La première fois, c’était lors de la saison 2014/2015», se rappelle-t-il.
Quand c’est pas les genoux, c’est la hanche
C’est à ce moment-là qu’il commence à souffrir terriblement au niveau des genoux. Le verdict tombe : inflammation du tendon patellaire, une tendinite du tendon rotulien. Un mal qui va lui gâcher régulièrement la vie. Si cette saison, il n’est apparu qu’à trois reprises sur le parquet, c’est à cause de cette saleté.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que, jusqu’à présent, Sam Wolter n’a pas franchement été chanceux. En 2016, alors qu’il doit enfin faire partie des joueurs principaux des U16, il se blesse gravement à la hanche après quatre minutes de jeu contre la Grande-Bretagne. Vous avez dit maudit… D’ailleurs, depuis, à cause de ses genoux, il n’a jamais pu être à la disposition des sélections de jeunes.
À cause de son mal, Sam Wolter fréquente assidûment le kiné de l’équipe : «J’y vais deux fois par semaine. On fait des ultrasons et des exercices excentriques», explique celui qui s’entraîne depuis 2016 avec l’équipe première.
Mais le garçon a un mental d’acier. Il bosse dur pour avoir l’occasion de prouver à tout le monde ce dont il est capable. Cette saison, après une apparition lors du deuxième match de la saison face au T71, la douleur est de retour. Il ronge son frein, travaille dur et s’entraîne seul, hors du groupe. Un groupe au sein duquel il est très apprécié. Et s’est parfaitement intégré : «C’est un garçon très gentil, toujours à l’écoute. Un basketteur avec une super conduite de balle, très intelligent, qui prend souvent les bonnes décisions et qui est un redoutable défenseur», résume son capitaine, Fritz Gutenkauf.
«Il peut devenir l’un des meilleurs du pays»
Au début de cette année 2020, l’horizon semble enfin s’éclaircir un peu pour le jeune homme, désormais âgé de 18 ans. En effet, la douleur, si elle n’a pas totalement disparu – «Ça dépend des jours» – est fortement atténuée. À tel point qu’il a reçu le feu vert pour pouvoir s’entraîner avec le groupe : «Cela fait quatre semaines que j’ai repris avec l’équipe.»
Un retour qui a particulièrement fait plaisir à son coach, Kreso Basic, qui était également en charge de l’équipe nationale U16 à l’époque : «À l’image d’un Mathis Wolff, Sam Wolter est un jeune joueur très talentueux. Mais comme Mathis, il a connu de gros problèmes de santé. Lui, ce sont les genoux. C’est à cause de cela qu’il n’est pas apparu plus souvent au sein de l’équipe. Si ses genoux le laissent tranquille, il peut devenir l’un des meilleurs joueurs du pays!»
Il y a dix jours, Sam Wolter a effectué son grand retour. C’était à l’occasion de la demi-finale de la Coupe, face à la Résidence où évolue un autre jeune talent, Malcolm Kreps : «Je pensais que j’allais juste faire le warm-up, mais quand j’ai entendu mon nom, j’avais du mal à y croire. Je n’avais plus joué depuis octobre, j’étais très excité.»
En 9’27 », il compile 3 points, 3 interceptions et 1 passe : «Il a été très important pour nous», résume, admiratif, son entraîneur.
La roue semble enfin tourner. Dimanche, pour le match face au Racing, il profite de la maladie de Jairo Delgado et Gilles Polfer pour intégrer carrément le cinq de base : «Une chance incroyable pour moi. Mon but était de bien défendre et, si possible, de marquer quelques paniers.» Résultat des courses? En 27’07 » de présence, il marque 5 pts, délivre 4 passes, gobe 2 rebonds, vole 1 ballon et en contre 1. Et en défense, chargé de limiter Xavier Engel et Louis Soragna, il réussit plutôt bien dans sa mission, puisque les deux cumulent… zéro point! «Comme contre la Résidence, Sam a été l’une des clefs contre le Racing.»
Hier, face aux Musel Pikes, Sam a joué 14’12 » pour 8 pts et 1 contre.
Mais l’essentiel est ailleurs : les blessures semblent enfin avoir laissé tomber Sam Wolter. Ce fan de Stephen Curry, qu’il a d’ailleurs eu la chance de rencontrer, n’a qu’une seule envie : «Je veux continuer à travailler dur et montrer ce que je sais faire.» Élève en première, il ne sait pas encore de quoi son avenir sera fait : «Je veux faire du droit en France. Suivant où j’irai, je vais essayer de trouver une équipe ou voir si je peux revenir le week-end pour jouer avec Etzella.»
Romain Haas