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[Basket] Le T71 contre vents et marées


C’est sans Londell King, qui réalisait une superbe saison, que le T71 va devoir désormais évoluer. (Photo : luis mangorrinha)

18e JOURNÉE EN LBBL Dudelange, qui vient de subir un nouveau coup du sort en perdant ses deux pros, affronte la Résidence avec l’intention de se battre jusqu’au bout. Comme d’habitude.

Il y a cette saison en LBBL des formations qui semblent naviguer sur un long fleuve tranquille. Et il y en a d’autres qui galèrent. Qui galèrent. Qui galèrent. Si le Sparta est en bonne position dans ce classement avec changements de coach, d’Américains et des blessures à l’envi, une autre équipe se détache : Dudelange.

Avant le début de la saison, Joe Kalmes a des problèmes judiciaires, un Américain se blesse, Nelly Stephens est appelé en catastrophe en renfort et, début septembre, l’international Mihailo Andjelkovic décide de remiser ses sneakers au placard : «On va essayer de jouer le maintien», explique à l’époque le très expérimenté coach Yves Defraigne, qui attaque alors sa deuxième saison du côté de la Forge du Sud.

Et les pépins sont loin d’être terminés. Dans le tout premier match, Christopher Jack se blesse très gravement à la main. Malgré tout, les Dudelangeois font le dos rond. Resserrent les rangs. Et sur les quatre premiers matches, qui se concluent tous par trois points maximum de différence, ils en remportent trois. À ce moment, le technicien belge résume la situation : «On est dans notre quatrième semaine de préparation.»

Ils sont la première équipe à faire chuter Mamer, surprenant coleader invaincu, à l’occasion d’un match où l’effectif est enfin au grand complet, Joe Kalmes y compris. Mais la belle histoire ne va pas durer. Quelques jours plus tard, c’est Nelly Stephens qui se retrouve sur le flanc. Touché au ménisque, il ne devrait pas faire son retour au mieux avant la fin février, voire plus tard.

Il faut à nouveau s’adapter. Mais Dudelange prend petit à petit ses marques. Accumule les victoires et dispose d’un duo d’Américains qui matche bien avec les Luxembourgeois. Résultat, alors que le T71 regardait surtout vers le bas, les ambitions grimpent au fil des journées. Cinquièmes à la trêve de Noël, Joe Kalmes et ses coéquipiers entament l’année par deux victoires et, au moment du break dû aux demi-finales de Coupe, se hissent alors à la troisième position du classement : «À ce moment, tout le monde a vu qu’on était prêts à défier n’importe qui. Qu’on pouvait viser la deuxième, voire la première place. On avait deux semaines pour bien travailler avant d’aller défier Esch.»

Le sort s’acharne…

Mais ça, c’était avant. C’était compter sans le sort qui s’est à nouveau abattu sur les Dudelangeois : «L’adversité à laquelle on a dû faire face cette année, c’est quand même quelque chose…», constate, un brin dépité, Yves Defraigne.

En effet, en l’espace de deux semaines, le club a tout simplement perdu ses deux Américains : Londell King et Josh McFolley. Tous les deux blessés à l’entraînement. Et pour le premier, c’est malheureusement fin de saison : «En chutant, il s’est retrouvé coincé entre deux jambes. Il s’est relevé, mais le lendemain, ça n’allait pas. Finalement, il souffre des ligaments internes du genou et doit se faire opérer.» Quant au meneur, il a reçu un coup sur la main. Si des premiers examens n’avaient rien révélé, il devait en passer de nouveaux pour voir l’étendue des dégâts.

Si bien que face à Esch, une rencontre qui devait les mener vers les sommets, les joueurs d’Yves Defraigne ont tout simplement joué sans pro. Une rencontre achevée par une lourde défaite (77-59) face au champion en titre. Mais où tout n’a pas été négatif, comme le souligne Christopher Jack : «On rate complètement notre premier quart (NDLR : 25-9), on n’a pas mis un tir. Mais par la suite, on fait pratiquement jeu égal avec eux.» Et le coach d’ajouter : «On prend quatre ou cinq très bons tirs à trois points. Mais ils ne rentrent pas. Si on les met, c’est un autre match.»

«Le coach n’a pas son pareil pour mettre en évidence les qualités de ses joueurs. On a vraiment de la chance sur ce plan», loue encore C.J., devenu désormais international luxembourgeois.

Casse-tête pour le coach

Après Esch, c’est un autre cador que le T71 va affronter : la Résidence. Avec qui? C’est la grande question : «Normalement, on a un nouvel Américain qui arrive.» Bien sûr il n’est pas évident de remplacer celui que son entraîneur considère tout simplement comme «le MVP de la Ligue». Il faut dire qu’avec 28 points et 13 rebonds de moyenne, Londell King noircissait la ligne de stats. Yves Defraigne a fait jouer ses connexions pour tenter de trouver la perle rare. Quant à savoir si Josh McFolley sera présent, là encore c’était l’inconnue, même si les derniers examens étaient plutôt rassurants.

Un véritable casse-tête pour le coach. Qui doit s’adapter au jour le jour. Voire même d’heure en heure : «C’est le boulot qui veut ça. De toute façon, il faut se concentrer sur ce que tu peux contrôler.» C’est également le point de vue de C.J., qui en a vu d’autres : «Vous savez, lors de ma première saison à Dudelange, on a changé d’entraîneur, on a eu sept Américains, on a failli louper les play-offs et finalement on perd au cinquième match de la finale.» Vous avez dit philosophe…

«Trois Américains de très haut niveau»

C’est donc de toute façon avec un effectif amoindri que les joueurs de la Forge du Sud se préparent à la réception de la Résidence. Un adversaire redoutable contre qui ils ont lourdement chuté en championnat après avoir bien résisté en Coupe : «Ils ont trois Américains de très haut niveau. Et avec (Oli) Vujakovic, (Raul) Birenbaum et (Xavier) François, ils ont six joueurs de très haut niveau. Le nouvel Américain est très fort en attaque. (Leon) Ayers, c’est très fort», résume Yves Defraigne.

«Pour moi, c’est plus fort qu’Esch. Ils ont un très bon coach qui a fait de l’excellent travail cette saison. On l’a vu en demi-finale de la Coupe contre Etzella. Ils ont des Américains qui peuvent vraiment jouer en équipe. Et, à côté, des joueurs d’expérience. Ils ont une rotation à six, mais c’est vraiment de haute qualité», analyse quant à lui C.J. Qui ne s’avoue pas vaincu pour autant : «Ça ne va pas être facile. Mais sans trop en dire, on a déjà des choses qu’on pourrait essayer pour faire tourner le match en notre faveur.»

On l’aura compris, le T71 n’est pas du genre à se morfondre. Les Dudelangeois avancent. Tentent de contrôler ce qu’ils peuvent maîtriser. Et s’adaptent par rapport à ce qu’ils ne peuvent pas. Samedi, ils vont tout donner. Quant à savoir si ce sera suffisant… «Vous savez, normalement, quand on choisit un Américain, on le fait sur plusieurs semaines, on prend le temps de l’évaluer. Mais là, quand vous avez moins d’une semaine, c’est un peu comme les fléchettes. Vous pouvez mettre dans le mille ou passer complètement à côté.» Début de réponse au Grimler face à une formation qui, en cas de victoire, doublera Dudelange, désormais quatrième après sa défaite contre Esch, au classement.

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